Morgane Boutant : „Durant toutes nos recherches, le suspense était à son comble”

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Morgane Boutant et ses élèves du collège Elsa Triolet (REP +) à Marseille ont travaillé sur la biographie de Félix Simon, un résistant „déterminé”, „courageux”, „un héros de la France et de sa libération”. Ce travail fait partie des onze projets européens sélectionnés par le ministère de l’Education nationale.

Pouvez-vous vous présenter et nous présenter votre classe ?

Je suis professeure d’histoire géographie à Marseille. Lorsque j’étais professeure stagiaire, je suis partie avec le Mémorial de la Shoah à Auschwitz pour une formation de trois jours sur la mémoire. Cela m’avait beaucoup plu. Quand je suis arrivée à l’académie d’Aix-Marseille, une rencontre a été organisée avec l’association Convoi 77. Ce qui m’a particulièrement intéressée, c’est que les élèves pouvaient travailler avec des archives, faire un vrai travail d’historien. J’ai donc inclus mon cours dans le projet.

Pour cette biographie, j’ai travaillé avec une classe de troisième car le thème correspondait à leur programme. Félix Simon était un résistant, donc ça nous a permis de travailler sur la résistance, sur la manière dont les réseaux se structuraient, sur le rôle des femmes. Ma leçon sur la résistance, c’est cette biographie.

Comment avez-vous organisé ce travail collectif dans le cadre du projet Convoi 77 ?

Une fois par semaine, pendant une heure, on travaillait sur la biographie. On étudiait d’abord les archives papier en groupes. Ensuite, on faisait une première synthèse en classe entière.

Les élèves devaient émettre des hypothèses et décider quelle piste on allait suivre en premier. On a contacté les grands centres d’archives en ligne. On a préparé des questions en amont. Puis il y a eu des recherches libres. Certains passaient des coups de fil, d’autres cherchaient des lieux sur Google, on a aussi téléphoné à un magasin pour savoir si la personne qui y travaillait connaissait le déporté.

Lorsque nous passions des coups de fil, nous étions tous ensemble en classe entière et le téléphone était sur haut-parleur. Un élève écrivait les questions au tableau, un autre parlait au téléphone et tous les autres prenaient des notes.

J’ai opté volontairement pour une méthode spontanée : il n’y a pas du tout eu de travail en amont de mon côté. Je ne savais pas où on allait. Selon moi, l’intérêt, c’est que l’élève se trompe. Quand une piste ne débouche sur rien, cela peut frustrer les élèves mais ils sont alors confrontés aux mêmes problèmes que les étudiants en histoire et les historiens. Durant toutes nos recherches, le suspense était à son comble. D’une semaine à l’autre, on ne savait pas ce qu’on allait faire.

Nous avons effectué tout le travail de recherche entre octobre 2019 et mars 2020. Ensuite, nous avons été en confinement et les élèves se sont consacrés à la rédaction de la biographie.

Ils ont par ailleurs dressé un portrait moral du déporté pour pallier l’absence de portrait physique, réaliser une interview sur la question des sources orales et écrites avec un journaliste, et participer à un exercice d’éloquence „Résister, est-ce uniquement s’opposer ?”.

Quel a été l’impact de ce travail, d’un point de vue individuel (en ce qui vous concerne, en ce qui concerne les élèves…) mais aussi plus largement (au niveau de l’école, de la municipalité ou autres) ?

Les élèves étaient très fiers d’avoir réalisé la biographie d’un déporté. Félix Simon était presque présent avec nous. D’habitude, certains élèves étaient absentéistes, mais là, le jeudi, quand on devait travailler là-dessus, ils étaient présents.

Au moins avec ce projet, ils ont retenu l’histoire de cet homme et de la résistance. Et le traitement des archives ainsi que les travaux de réflexion sur Félix Simon leur ont permis de développer leurs connaissances et de favoriser leur esprit critique.

J’adore travailler sur ce projet, je l’avais déjà fait et je le refais cette année sous un autre angle, celui de la visibilité des femmes dans le processus d’extermination.

Quel(s) conseil(s) donneriez-vous à d’autres enseignants qui souhaiteraient participer au projet ?

Je conseille aux collègues de faire ce travail pour pouvoir aborder des sujets que les élèves aimeraient pouvoir aborder dans les programmes d’histoire de manière transversale, par exemple le rôle des femmes pendant la guerre.

Je pense aussi qu’il faut laisser les élèves faire seuls, et réagir en fonction des situations. Je prends la classe telle qu’elle est et je vois comment ça se passe.

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