Zofia BORENSZTEJN
1901-1944
Ci-contre, Szlama et Zofia Borensztejn, documents de la famille Lanzmann
La vie de Zofia Borensztejn et le parcours de sa famille ont été étudiés par un groupe de trois élèves de 3e du Lycée International Français de Vilnius, en Lituanie, car sur plusieurs documents Zofia Borensztejn était indiquée comme étant née à Vilnius.
Pendant le confinement le professeur d’Histoire-Géographie de la classe a collecté les documents disponibles sur Internet et a pris contact avec l’arrière-petite-fille de Zofia Borensztejn, Doris Lanzmann, ainsi qu’avec d’autres personnes disposant de documents et de témoignages concernant la fille de Zofia, Riva Boren. À la fin du confinement puis après le retour en classe, le groupe d’élèves a travaillé sur le dossier ainsi constitué, puis ajouté des éléments de contextualisation historique à la biographie.
Sources:
Il a fallu consulter de nombreuses sources pour obtenir une vision d’ensemble de la vie de Zofia Borensztejn :
- le dossier disparition du ministère des Anciens Combattants et des Victimes de Guerre, conservé par le SHD et transmis par les organisateurs du projet ;
- un extrait du registre de dépôt de la préfecture de police de la Seine, transmis par les organisateurs du projet ;
- le carnet de fouille de Drancy, accessible sur le site Internet du Mémorial de la Shoah ;
- les registres d’État civil et de recensement, accessibles sur le site des archives de Paris ;
- les archives du JDC (American Jewish Joint Distribution Committee), aussi accessibles sur Internet ;
- le bulletin de l’American Relief Mission de décembre 1921 consacré à la Russie et à l’Ukraine ;
- les sites de généalogie ancestry.com et familysearch.org, qui donnent accès à de nombreux documents sur la mère et les soeurs de Zofia Borensztejn, parties aux États-Unis après la Grande Guerre, ainsi que sur les séjours effectués par Zofia Borensztejn et Riva Boren en Amérique ;
- l’autobiographie de Jacques Lanzmann (qui a épousé Riva Boren en 1955) Le Voleur de Hasards (1976) ;
- le livre autobiographique de l’écrivain américain Clancy Sigal The London Lover: My Weekend that Lasted Thirty Years (2019), dont un court chapitre est consacré à Riva Boren ;
- le journal tenu par Clancy Sigal en 1956-1957, dont plusieurs pages concernent son séjour à Paris en 1956 et sa rencontre avec Riva Boren – il est conservé au Harry Ransom Center, bibliothèque universitaire d’Austin au Texas, mais un extrait nous a gentiment été envoyé par Roberta Rubenstein, professeur de Littérature à l’Université de Washington, auteur de Literary Half-Lives : Doris Lessing, Clancy Sigal, and Roman à Clef, qui aborde notamment la relation entre l’écrivain et Riva Boren;
- le registre des matricules d’Auschwitz ;
- une copie de photographies et de deux lettres envoyées de Drancy par le mari et le fils de Zofia Borensztejn en 1942, généreusement envoyée par la petite-fille de Riva Boren et arrière-petite-fille de Zofia Borensztejn, Doris Lanzmann ;
- des témoignages de personnes qui ont connu Riva Boren, grâce à l’entremise de Laurence d’Ist, historienne de l’Art.
Des origines ukrainiennes
En fait Zofia Borensztejn ne serait pas née à Vilnius mais plutôt à Wolynsk, en Ukraine, dans l’empire russe de l’époque, le 4 mars 1901, sous le nom de jeune fille Mandell/Mandelöl. C’est ce qu’affirment la plupart des documents français consultés, malgré une confusion parfois entre Wolynsk et Wolno/Wilno/Vilnius en Lituanie. Nous n’avons pas eu accès aux registres de naissances qui pourraient le confirmer, mais l’origine ukrainienne ne fait aucun doute du fait des nombreux documents trouvés sur la famille Mandell sur les sites de généalogie.
Le père de Zofia s’appelait Israël et était peut-être commerçant. Sa mère s’appelait Mechlia/Mahlia. Zofia a eu trois sœurs : l’aînée Ita née vers 1900, puis Mala née le 5 décembre 1903 et Estera née le 1er juin 1905. Dans leur dossier de naturalisation aux États-Unis, les deux dernières, devenues Molly et Esther, affirment être nées à Zhitomir, dans la même région que Wolynsk – la Volhynie – mais on ne les retrouve pas dans les registres de naissance juifs de cette ville. Il est par contre probable que la famille Mandell y a vécu un certain temps. Une photographie de famille, qui semble dater de la fin de la Première Guerre mondiale, donne l’impression d’une famille plutôt aisée.
La fuite
Famille autrefois aisée, on la retrouve en 1921 privée de tout et en deuil – le père est décédé – dans un camp de réfugiés à Rovno, toujours en Volhynie, mais dans une partie devenue polonaise. Le JDC (American Jew Joint Distribution Committee, fondée en 1914 pour aider les Juifs du monde entier) garde la trace d’un transfert de 300 dollars pour Mahlia Mandell et ses filles dans ce camp, afin qu’elles puissent prendre le bateau pour les États-Unis. Cet argent est envoyé par un parent, Morris Mandell, qui a émigré plus tôt.
La famille Mandell fuit un contexte troublé : l’Ukraine a déclaré son indépendance en 1917, mais se bat aussi bien contre l’Armée rouge – qui finit par prendre le contrôle du pays en 1919-1920 – que contre l’armée polonaise pour le contrôle de régions frontalières comme la Volhynie. Des soldats de toutes les forces armées en présence se sont livrés à des pogroms, mais ce sont des soldats ukrainiens, accusant les Juifs d’être des partisans des “rouges”, qui ont perpétré les massacres les plus sanglants, d’une ampleur jusque-là inégalée : on compte au moins 35 000 à 50 000 morts en Ukraine en 1918-1920, peut-être 100 000 ; les pogroms ont d’abord éclaté en Volhynie, où la famille Mandell habitait. Rien qu’à Zhitomir, il y a eu plusieurs centaines de personnes tuées en 1919. Israël a-t-il été tué au cours d’un pogrom ? On ne le retrouve pas parmi les listes de victimes, mais celles-ci ne sont pas exhaustives.
D’après les rapports du JDC, les massacres ont provoqué un mouvement de fuite chez les Juifs, certaines familles se cachant pendant des semaines dans la nature pour échapper aux bandes armées. Quand l’armée polonaise occupe la plus grande partie de la Volhynie occidentale dont Rovno, les rapports du JDC évoquent des dizaines de villes et de villages pillés, une population juive dans une misère noire, et des milliers de veuves et d’orphelins… comme la famille Mandell.
La conquête de l’Ukraine par l’Armée rouge et l’application des mesures bolcheviques, comme la nationalisation des entreprises, apportent le coup de grâce, en tout cas aux familles plutôt aisées comme les Mandell. Ainsi, d’après l’American Relief Mission, le camp de réfugiés de Rovno est rempli de membres de “l’intelligentsia”, de la classe moyenne éduquée, pas seulement juive, qui ont fui la conquête de l’Ukraine par les Bolcheviks, alors que Rovno est passée sous contrôle polonais. Des milliers de réfugiés juifs et de membres de “l’intelligentsia” s’y entassent, souvent sous les tentes, souffrant de la faim, d’épuisement et de maladies, malgré l’aide des autorités polonaises.
Une nouvelle vie
Grâce à l’argent reçu d’Amérique, la mère Mahlia et ses filles Estera et Mala prennent le bateau pour les États-Unis à Hambourg le 30 mai 1922, et arrivent dans le port de New York le 9 juin. Elles sont accueillies par un parent, Morris Mandell, et sont installées à Boston, où la sœur aînée, Ita, finit par les rejoindre. Jusqu’en 1930 au moins, elles vivent à Boston, avant de déménager à New York, à Manhattan. Ita, devenue Edith, s’est mariée mais est rapidement devenue veuve, tandis que ses deux autres sœurs sont toujours restées avec leur mère jusqu’à sa mort, en 1948.
Cependant Zofia Mandell ne les a pas suivies. Elle s’est mariée avec un homme de Varsovie, Szlama Borensztejn. Deux hypothèses sur leur rencontre : soit Szlama a visité le camp de Rovno, peut-être pour le compte d’une organisation juive d’entraide, soit Zofia et sans doute sa sœur, Ita (partie plus tard aux États-Unis), ont quitté le camp de réfugiés et sont allées à Varsovie pour y trouver un travail.
En tout cas, Zofia et Szlama Borensztejn, une fois mariés, sont partis en France, dès le début des années 1920, dans un mouvement d’exode assez massif pendant l’Entre-deux-guerres et qui concerne plusieurs Borensztejn de Varsovie : un exode vers la “Ville Lumière, une ville dont les enseignes éblouissantes avaient attiré ceux qui fuyaient l’Europe des ténèbres” (Jacques Lanzmann, Le Voleur de Hasards, 1976, à propos de la famille de Zofia Borensztejn). “Europe des ténèbres” marquée par des violences anti-juives, y compris en Pologne, à Varsovie.
À Paris, Zofia et Szlama ont eu deux enfants : Bernard, né le 28 septembre 1923, alors que ses parents résidaient dans la banlieue Est, à Pavillons-sous-Bois, au 59 allée des Aldes ; puis Riva, née le 13 août 1926, alors que la famille avait déjà déménagé à Paris au 10 rue du Pressoir, dans le vingtième arrondissement. Le 2 février 1929, Zofia et Szlama se sont “remariés” à la mairie du XXe arrondissement de Paris, pour que leur union soit reconnue par les autorités françaises. À partir de 1931, la famille est recensée au 130 rue Saint-Denis, dans le deuxième arrondissement, mais sans Riva, peut-être envoyée quelques temps à la campagne pour raisons de santé.
Les Borensztejn, migrants disposant sans doute de peu de moyens au départ, ne s’installent pas dans un des quartiers les plus chics de la capitale : la rue Saint-Denis est réputée pour la prostitution qui anime ses trottoirs. Mais cela n’empêche pas la famille de développer ses affaires: Szlama est commerçant brodeur, Zofia couturière, et d’après les témoignages concernant leur fille Riva, ils avaient un atelier de couture qui s’appelait “atelier de couture d’Odessa”. Un hommage sans doute aux racines ukrainiennes de Zofia, le port d’Odessa ayant un pouvoir évocateur plus fort pour la clientèle que Zhitomir ou Wolynsk.
Les photographies transmises par l’arrière-petite-fille de Zofia montrent l’image d’une famille plutôt aisée, qui peut s’offrir des vacances au bord de la mer. De plus, Zofia Borensztejn s’est rendue au moins deux fois aux États-Unis pour rendre visite à sa famille, en 1929 avec ses enfants, puis en 1939. On sait aussi, grâce aux mémoires de Jacques Lanzmann, qu’après la guerre Riva voulait rédiger un livre sur Beethoven, dédié à son père Szlama : on devine ainsi un goût prononcé pour la musique classique, peut-être un gramophone à la maison…
D’autre part, les données des recensements et les lettres écrites par Bernard de Drancy en 1944 prouvent une francisation des prénoms et une utilisation courante de la langue française : Zofia devient Sonia, Szlama Salomon ou Michel, et Riva Rosette. Il y a une volonté claire de s’intégrer dans la société française : en 1932, Zofia Borensztejn est naturalisée française (décret du 12 janvier), sans doute en même temps que son mari.
La déchirure
Malgré ce désir d’intégration, la famille est durement touchée par les persécutions anti-juives sous la France de Vichy et l’occupation. Szlama et Bernard sont arrêtés et déportés dès 1942 (convoi 3 pour Auschwitz du 22 juin 1942), à une époque où la police ne raflait que les hommes : ce n’est qu’à partir de la rafle du Vel-d’Hiv des 16 et 17 juillet 1942 que les rafles ont été élargies aux femmes et aux enfants.
Le 13 juin, Bernard et Szlama envoient deux lettres de Drancy à “Sonia” et “Rosette”, pour demander des vêtements, un canif, du savon, et “des photos, faites-vous photographier et envoyez-nous vos photos et des photos le plus possible”. Szlama tente de rassurer sa femme : “Sonia ne te fais pas de mauvais sang on est en bonne santé sois calme et courageuse car ça nous donnera plus de courage et on s’en fait pas. Bernard fait du sport et ça lui donne bon appétit.” Bernard confirme : “le moral est bon la santé aussi”. Un ami de Bernard retrouvé à Drancy, Roger, ajoute : “Ne vous inquiétez pas, Bernard reste avec moi et il a bon moral son père aussi. Il faut avoir du courage nous approchons de la fin.”
Bernard et Szlama ont tous les deux reçu un matricule à Auschwitz, ce qui signifie qu’ils ont été tatoués à leur arrivée, soumis au travail forcé, et non pas immédiatement gazés. Ils sont néanmoins tous les deux morts dès le mois d’août 1942, Bernard le 3 puis Szlama le 11. Sur les listes du convoi 3, Bernard est indiqué comme “aide-comptable” et son père comme “marchand forain” seulement, ce qui semble montrer que son atelier a été spolié, “aryanisé”.
Zofia et Riva subissent un double drame, l’arrestation des hommes ayant lieu au moment même où le port de l’étoile jaune devient obligatoire, le dimanche 7 juin 1942, comme le mentionne Bernard à Riva dans sa lettre de Drancy : “Pour Dimanche le premier jour de l’étoile, Rosette raconte-moi ce qui s’est passé à Paris et ce qui s’y passe, j’espère que tu es sage avec maman.” Ce deuxième élément a été si traumatisant que Riva Borensztejn a conservé son étoile jaune toute sa vie.
Zofia est arrêtée deux ans plus tard, le 27 juillet dans la matinée. Le 28, elle est envoyée à Drancy, où le carnet de fouille indique qu’elle a avec elle 143 francs, ce qui est une somme modique en comparaison avec les autres déportés (un franc en 1944 vaudrait aujourd’hui 0,17 euro). Le 31 juillet, Zofia fait partie du convoi 77 envoyé à Auschwitz. Le Journal Officiel du 19 mai 2019 indique le 5 août comme date de décès, mais c’est une date arbitraire, le 5e jour après le départ du convoi étant choisi par les autorités comme date de décès en l’absence de documents. En fait, la majorité des déportés ont été envoyés dans les chambres à gaz dès leur arrivée le 3 août.
Le mystère Riva Borensztejn
Seule Riva a survécu à la Shoah. Grâce aux ouvrages autobiographiques de son futur mari Jacques Lanzmann et de l’Américain Clancy Sigal, ainsi qu’au journal dactylographié de ce dernier, nous savons que Riva Borensztejn s’est cachée pour échapper aux arrestations et survivre. Riva s’est ainsi réfugiée dans les greniers, dans des toilettes, puis a intégré un “gang” de jeunes filles des rues qui aurait joué un rôle pendant la Libération de Paris : Riva, transportant des munitions, aurait échappé à la mitraille en se cachant sous un tank hors service.
Mais quand Riva s’est-elle cachée ? Au “moment de l’arrestation de ses parents” et alors qu’elle avait quatorze ans d’après Jacques Lanzmann et Clancy Sigal… alors que ses parents n’ont pas été arrêtés au même moment, et que Riva avait seize ans en 1942 et dix-huit en 1944. Mais les deux écrivains font référence à une période de clandestinité assez longue, ce qui laisse penser que Riva est passée à la clandestinité bien avant l’arrestation de sa mère : Clancy Sigal évoque l’année 1943.
D’après le témoignage de plusieurs personnes qui l’ont fréquentée, Riva et sa mère se seraient disputées, car Zofia souhaitait se faire arrêter à son tour pour pouvoir rejoindre son mari et surtout son fils Bernard qu’elle adorait. Zofia aurait ainsi pris des risques pour se faire remarquer par la police, et Riva se serait alors sentie en danger et aurait quitté le logement familial. Néanmoins, d’autres témoignages parlent d’une relation maintenue avec Zofia jusqu’à son arrestation, Zofia l’accompagnant à un arrêt de bus le matin même du 27 juillet 1944, Riva se rendant alors à l’hôpital, avant d’assister de loin à son retour, cachée dans un parc, à l’arrestation de sa mère.
Riva Boren après la guerre : „the undead past”
Après la guerre, Riva a rejoint ses tantes et sa grand-mère à New York en 1946. D’après Clancy Sigal, elle a travaillé comme chanteuse dans des night clubs et comme modèle de photographes de mode. Elle a aussi commencé à étudier sur place les Beaux Arts.
En 1949, Riva est revenue à Paris pour poursuivre ses études à l’Académie de la Grande Chaumière, mais est retournée à New York en 1951 pour s’y marier avec un autre étudiant de cette académie, le peintre américain Eugen Roy Witten. L’union n’a pas duré longtemps : dès 1952, Riva revient en France. Elle devient une artiste sous le nom de Riva Boren, travaillant dans l’atelier de sculpture d’Ossip Zedkine avant de devenir peintre. Riva Boren fréquente le milieu artistique de Montparnasse, où elle rencontre Jacques Lanzmann qu’elle épouse en 1955.
Jacques Lanzmann est un écrivain, journaliste, futur parolier du chanteur Jacques Dutronc. Il doit en grande partie les débuts de sa carrière littéraire à Simone de Beauvoir, le grand écrivain existentialiste et auteur féministe du Deuxième Sexe. D’ailleurs, Simone de Beauvoir laisse Jacques et Riva Lanzmann s’installer dans son ancien logement 11, rue de la Bûcherie.
Simone de Beauvoir forme un couple mythique avec Jean-Paul Sartre, le grand philosophe de l’existentialisme, de la liberté humaine et de l’engagement. Riva et Jacques Lanzmann militent tous les deux au parti communiste, et participent aux mobilisations contre la guerre d’Algérie.
De son côté, le frère de Jacques, Claude Lanzmann, réalisera en 1976-1981 le grand documentaire de presque dix heures Shoah sur l’Holocauste : c’est cette œuvre, rassemblant de nombreux témoignages et de prises de vues sur les lieux du génocide (sans images d’époque), qui a fait du mot “Shoah” le synonyme d’ “Holocauste” ou de “Solution Finale”.
Riva et Jacques Lanzmann ont eu un fils mais ne sont restés ensemble que deux ans.
De la Riva Boren de cette époque, Jacques Lanzmann tout comme Clancy Sigal ont gardé le souvenir d’une jeune femme extrêmement belle, faisant forte impression, mais profondément traumatisée par la déportation de sa famille, “blessée à mort et endeuillée à jamais” pour Jacques Lanzmann, incarnation du “undead past” pour Clancy Sigal: “France’s années noires never ended for her” (A London Lover, 2016).
Néanmoins, par la suite, Riva Boren a été profondément marquée par un voyage en Asie en 1972, au Népal notamment, à la rencontre de réfugiés tibétains dans l’errance desquels elle s’est retrouvée. Ce voyage a beaucoup influencé ses œuvres, lui faisant abandonner la toile pour le papier kraft et les pastels. Les figures représentées sont souvent sans visages, nostalgiques et porteuses d’un secret, invitant le spectateur à un voyage spirituel au plus profond de lui-même.
Riva Boren est décédée en 1995.