1888 – 1944 | Miejsce urodzenia: | Miejsce aresztowania: | Miejsce zamieszkania: ,

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Joseph FRANCO

Biographie de Joseph René Franco, sur le fil de la vie

 

Joseph Franco est né en 1888, à Tunis mais a vécu à Paris une grande partie de sa vie.  Réfugié à Lyon durant l’Occupation, il y a été arrêté en juillet 1944, avant d’être envoyé à Drancy et déporté à Auschwitz par le convoi 77, le 31 juillet 1944.

 

Portrait de Joseph Franco
Photographie issue du dossier de recherche

 

Joseph Franco est né le 25 mars 1888 à Tunis, en Tunisie. Il est assassiné le 5 août 1944 à Auschwitz en Pologne.

Son père se nomme Raphaël Franco, et sa mère, Marie Lévy. Nous n’avons pas trouvé davantage de renseignement les concernant. Joseph est fils unique.

 

Eléments d’identité de Joseph Franco
SHA 21 P 451 680

 

En 1922, Joseph quitte sa ville natale pour la France, où il s’installe dans le 14e arrondissement de Paris, 81 avenue d’Orléans. Il vit en collocation avec Charles Gilles, un artiste peintre, ainsi que son épouse Jeanne Gilles. Il entretient une très bonne relation avec eux et les considère comme des amis. Il semble avoir pour compagne Jeanne Laroche.

 

Vue de l’immeuble en 2021, 81, avenue d’Orléans, (Aujourd’hui, avenue du Général Leclerc)
Google Maps

 

Recensement de 1936
Archives.paris.fr

 

Pour pouvoir vivre dans la capitale, il exerce le métier de représentant. De plus, grâce à la lettre à son ami Eugène Estèbe nous pouvons émettre l’hypothèse qu’il travaille pour le magasin de chaussures Finoki situé au 87 avenue au Maine, à Paris dans le 14e arrondissement. Son métier de représentant permet de comprendre pourquoi sur les photographies il est toujours vêtu avec élégance

 

Photographie d’identité de Joseph Franco
SHA 21 P 451 680

 

L’entreprise Finoki possédait plusieurs magasins dans la ville et, d’après des témoignages de l’époque, étaient très connus à Paris et attiraient beaucoup de clients. Si cette entreprise rencontrait un tel succès, c’est surtout parce qu’elle pouvait s’offrir des pages de publicité. On peut noter que la publicité à gauche fut dessinée par l’illustratrice Germaine Bouret, une dessinatrice repérée par Walt Disney, en personne, dans les années quarante. Ce dernier dira même qu’elle était la plus grande dessinatrice de son époque. Cela montre à quel point le magasin dans lequel Joseph Franco a travaillé était très connu.

 

Exemple de pages de publicité pour les magasins Finoki

 

Enfin, le magasin de chaussure Finoki sera aussi très important pour Joseph Franco sur le plan de l’amitié. En effet, c’est ici qu’il rencontrera son ami, Eugène Estèbe, avec lequel il entretiendra une grande complicité. Celle-ci est perceptible dans le courrier qu’il lui écrit depuis Drancy.

En raison de la politique antisémite initiée par le régime collaborationniste du maréchal Pétain, le 3 septembre 1941, Joseph Franco finit par partir de Paris afin de retrouver une certaine sécurité en zone non occupée. Il choisit de s’installer à Lyon. Une fois sur place, il trouve refuge chez Mme Berle. Elle habitait au numéro 6 de la rue Neuve, à quelques centaines de mètres de la place des Terreaux.

Finalement, après s’être caché pendant 3 années chez Mme Berle, il se fait arrêter à son domicile le 10 juillet 1944. Mme Berle écrira par la suite à la compagne de Joseph, Jeanne Laroche.

Cette lettre de madame Berle, écrite à Jeanne Laroche, nous prouve toute la gentillesse dont faisait preuve Joseph Franco envers autrui. En effet madame Berle et ses amis sont prêt à risquer leur vie pour recueillir quelques informations qui pourraient le faire libérer : « des amis font leur possible avoir des nouvelles et le faire relâcher ».  De plus, on comprend que Jeanne et Joseph étaient très proches, en démontre le fait qu’elle est la première personne que Joseph veut informer de son arrestation. Nous pouvons aussi noter la complicité que Joseph avait avec madame Berle, car elle s’est engagée en le cachant et cette dernière est anéantie par son arrestation.

 

Lettre de Mme Berle à Jeanne Laroche, lui annonçant l’arrestation de Joseph Franco
SHA 21 P 451 680

 

C’est ainsi que commence son voyage à destination des Enfers…

Joseph Franco est d’abord incarcéré à la prison de Montluc pendant près de deux semaines. Ce lieu de détention emblématique témoignant de la répression durant la Seconde Guerre mondiale a ouvert ses portes dès 1921; c’est une prison militaire jusqu’en 1926, puis une prison civile, jusqu’en 1932, date à laquelle elle est fermée. Elle tire son nom du fort Montluc se situant juste en face. En 1939, la prison rouvre. Tout d’abord, de 1940 à 1943, elle est gérée par l’administration du régime de Vichy. Elle est ensuite réquisitionnée par l’occupant nazi jusqu’en août 1944. Pendant l’occupation allemande, près de 10 000 hommes, femmes et enfants y ont été internés. Parmi les détenus connus, on retrouve les enfants d’Izieu, ainsi que Jean Moulin. Celui- ci occupait la cellule 130.

 

Prison de Montluc pendant la guerre

 

Après ce court séjour à Montluc, Joseph Franco est transféré en train à Drancy le 24 juillet 1944, comme en témoigne la fiche de fouille établie à son arrivée.

Drancy se situe à 12 kilomètres au nord-est de Paris. C’est un ensemble de bâtiments en forme de U, composé de barres d’immeubles, accompagné de cinq tours (dont la dernière inachevée) constituant l’un des premiers grands ensembles de la ville. Les tours de 15 étages furent détruites dans les années 1970. Les bâtiments furent construits à partir de 1932. Cela devait être des logements sociaux (HBM), mais le projet ne fut pas terminé à cause de la crise économique de l’époque. De plus, les barres d’immeubles de Drancy n’étaient pas installées vers des zones dynamiques. Par exemple, il n’y avait pas d’usines alentours, et donc pas de potentiels locataires des appartements disponibles. Les bâtiments furent donc vite transformés en casernes pour gardes mobiles de la gendarmerie. À l’époque, le camp de Drancy se nommait « la cité de la Muette » et était considérée comme ultra-moderne. Ses tours étaient les plus hautes de France.

 

Situation des gares de Bobigny et du Bourget par rapport à Drancy
www.garedeportation.bobigny.fr

 

Arrivée des raflés au camp en août 1941
www.ajpn.org

 

Drancy dans les années 1930
www.pinterest.fr

 

Situation de Drancy
france3-regions.francetvinfo.fr

 

À partir du 20 août 1941, la cité de la Muette accueille les 4 232 Juifs raflés dans les quartiers de l’Est parisien. Les hommes internés ont entre 18 et 50 ans et sont polonais, roumains, russes mais aussi français.

Jusqu’aux grandes rafles de l’été 1942, Drancy est un vivier à otages. Le premier convoi de déportés vers Auschwitz s’effectue le 27 mars 1942, au départ de la gare du Bourget. 1 112 hommes, âgés de 18 à 60 ans, ont été déportés. Une vingtaine seulement sont revenus en 1945. En juillet 1943, un commandant nazi préfère une autre gare, plus discrète, celle de Bobigny. Pendant ses trois années d’existence, le camp de Drancy a été sous les directions successives des SS Theodor Dannecker (jusqu’en juillet 1942), Heinz Röthke (jusqu’en juin 1943) et Alois Brunner à partir de juillet 1943. Ce dernier recevait ses ordres directement d’Adolf Eichmann.

La rafle du Vel d’Hiv du 16 et 17 juillet 1942 inaugure une deuxième phase dans la vie du camp. On y trouve désormais des femmes et des enfants. Entre le 19 juillet et le 11 novembre 1942, 31 convois quittent le camp emportant 29 878 personnes. D’autres suivront en 1943 et en 1944, le dernier partant le 17 août 1944 de la gare de Bobigny. Au total, 63 convois sont formés. Ils emmènent 65 000 personnes vers les centres de mise à mort, principalement vers Auschwitz-Birkenau.

Le premier endroit visité par tout nouvel arrivant est la baraque de fouille. Elle constitue la première étape de déshumanisation, c’est là qu’on prend tous les objets, les cartes d’identités, les passeports. Les internés sont ensuite enregistrés: on relève nom, prénom, adresse, provenance, et pourquoi ils sont à Drancy (défaut de port de l’étoile jaune, ligne de démarcation). Et enfin, on leur attribue leur numéro de chambrée.

Les conditions de vie y sont déplorables et très réglementées. Les détenus manquent de tout, certains n’ont même pas de lit ou de couverture. Ils sont gardés dans leur chambrée la plupart de la journée, l’oisiveté s’impose donc à eux. Les enfants, qui arrivent à partir d’août 1942, sont séparés de leurs parents. Ils n’ont même pas de lit pour dormir et sont contraints de dormir sur de simples paillasses, voire à même le sol. Dès son arrivée, Joseph Franco a écrit une lettre. Elle était destinée à Eugène Estèbe. Nous connaissons grâce à cette lettre sa position dans le camp de Drancy: 4e étage du 5e escalier.

 

Plan du rez-de-chaussée du camp de Drancy

 

Lettre de Joseph Franco à Eugène Estèbe écrite à Drancy
SHA 21 P 451 680

 

Joseph Franco écrit cette lettre le lendemain de son arrivée à Drancy.

Dans cette lettre il dit à son ami qu’il va être déporté le lundi qui suit « pour une destination inconnue ». Il lui demande donc de lui envoyer de toute urgence une valise contenant des vêtements et des affaires de toilettes. On retrouve en creux ici le cynisme des Nazis qui font croire aux déportés qu’ils sont déportés pour travailler à l’est. Dans l’esprit des déportés si on leur demande d’emporter une valise avec des effets personnels, cela signifie qu’ils vont vivre. Il explique qu’avec ses compagnons d’infortune, ils sont résignés et confiants.

Il parle de ses sentiments en disant qu’il n’a pas le moral et écrit : « Espérons quand même et vivement la fin de ce terrible cauchemar » Il s’inquiète pour sa compagne Jeanne Laroche et demande à son ami de la consoler comme il peut.

Il aborde aussi un aspect capital. Il mentionne le fait que son père soit catholique. Plusieurs hypothèses peuvent être faites à ce sujet. Soit son père est effectivement catholique de naissance ou converti, soit il donne cette information afin que les autorités du camp en tiennent compte et sursoient à sa déportation. Il sait que les courriers sont lus et cela serait une tentative désespérée pour échapper à la déportation. Dans les deux cas cela lui permettrait en théorie de ne pas être « déportables » même s’il existe de nombreux exemples qui démontrent que dans un contexte frénétique d’arrestations et de déportations ce critère n’est pas toujours respecté.

Il termine sa missive en disant que « la santé va bien mais qu’il est bien malheureux ». C’est le dernier courrier d’un homme abattu par son sort. Il est déporté à Auschwitz le 31 juillet 1944 et sans doute assassiné à son arrivée au camp, en raison de son âge.

 

Acte de décès de Joseph Franco
SHA 21 P 451 680

 

Comme nous aujourd’hui, certaines personnes ont essayé d’entreprendre des recherches sur son sort pendant la Shoah . C’est le cas de Jeanne Laroche qui était son amie, de Mireille Boccara Cacoub qui était sa petite cousine et de Gilles André

Voici plusieurs documents d’archives sur ces recherches :

 

Fiche de renseignement demandée par Gilles André
SHA 21 P 451 680

 

Feuille de Témoignage apportée par Mireille Boccara- Cacoub
https://www.yadvashem.org/

 

Fiche de renseignement demandée par Jeanne Laroche
SHA 21 P 451 680

 

Sources

Service Historique des Armées

  • Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains (DAVCC), dossier 21 P 451 680

Mémorial de la Shoah 

  • Fiches Drancy, carnet de fouilles et cahier de mutations

Contacts via les réseaux sociaux avec une descendante de Mireille Boccara- Cacoub sa petite-cousine.

hébergement Umazuma - OVH

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