1907 - 1944 | Miejsce urodzenia: , | Miejsce aresztowania: | Miejsce zamieszkania: ,

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Kasriel JOFFE

 

Cette biographie est reproduite d’après le livre d’ Alexandre Doulut & Sandrine Labeau, sous le titre „Les 473 déportés juifs de Lot-et-Garonne” Coédition APRÈS L’OUBLI- LES FILS ET FILLES DES DÉPORTÉS JUIFS DE FRANCE, Paris,2010. Nous remercions les auteurs pour leur aimable autorisation de reproduire le texte et la photo.

Kasriel JOFFE est né le 5 avril 1907 à Vitebsk (ville située dans l’empire russe à sa naissance, puis en Lituanie pendant l’entre-deux guerres et en Biélorussie aujourd’hui). De nationalité russe à sa naissance, il devient lituanien en 1918 quand le pays prend son indépendance. Ses parents sont Simon et Feïga, née Chnere. Sa femme se prénomme Beila, née Misroch le 12 mars 1912. De leur mariage sont nés deux enfants : Anatole voit le jour à Uccle en Belgique le 1° septembre 1932 et André-Daniel à Nérac, le 30 juin 1941. Ingénieur spécialisé dans la construction de matériel de chauffage, Kasriel Joffe a émigré en Belgique en 1925. Plus tard, les Joffe prennent d’ailleurs la nationalité belge. A Bruxelles, Kasriel travaille pour la „Société de Construction de Matériel Thermique”.

Devant l’invasion de la Belgique par l’Allemagne en mai 1940, les Joffe fuient et s’installent dans le Lot-et-Garonne, à Nérac (villa Georgette), où un des membres de la société pour laquelle Kasriel travaillait en Belgique s’est réfugié. Ce dernier, M. Parent, installé à son compte, emploie alors Joffe Kasriel aux „Etablissements Parent”, entreprise située rue Séderie, à partir de novembre 1940.

Au mois de juillet 1941, Joffe Kasriel remplit pour sa femme et pour lui-même une déclaration au recensement des Juifs. Toutefois, il indique ne pas connaître sa situation vis-à-vis de la loi du 2 juin 1941 : „par suite de l’interruption des communications postales, il m’est impossible d’avoir des renseignements précis au sujet de la religion de tous nos parents et grands parents”. Il explique qu’il a tout de même complété cette déclaration pour sa femme et lui – mais non pour ses enfants – car la loi prévoit des sanctions pour „les déclarations inexactes”.

En mars 1942, la famille est assignée à résidence à Castillonnès. Mais M. Parent intervient auprès de la préfecture afin qu’elle annule cette décision. Lors de la grande rafle des étrangers de zone libre du 26 août 1942, les quatre membres de la famille Joffe sont sur les listes des personnes à arrêter par les gendarmes de la brigade de Nérac. M. Parent est-il de nouveau intervenu ? Quoi qu’il en soit, ils échappent à la déportation, mais ce répit n’est que de courte durée pour Kasriel Joffe? Le 20 février 1943, les gendarmes se présentent à son domicile et l’embarquent – 2000 hommes juifs étrangers âgés de 16 à 65 ans sont raflés dans toute la France en février 1943 à la demande des Allemands, en représailles à un attentat contre deux officiers à Paris. Emmené au centre de regroupement de la Couronne à Boé près d’Agen, il est conduit au camp de Gurs où il est interné à l’îlot F, dans la baraque n°7. Là encore, Mr Parent intervient et adresse plusieurs courriers au chef du camp de Gurs afin de faire libérer son employé. Il fournit tous les documents administratifs nécessaires (un certificat d’hébergement, un certificat de résidence et une attestation d’emploi) à la libération de Kasriel Joffe, libération qui a lieu le 25 mars 1943.

Le 9 septembre 1943, Kasriel Joffe est arrêté une nouvelle fois. Cette fois-ci, la rafle organisée par la préfecture a pour but d’envoyer les hommes juifs étrangers travailler au sein de l’organisation Todt. Rassemblés au camp de Noé en Haute-Garonne, ils rejoignent le GTE 513 de Muret, mais n’y restent que quelques jours : le 29 septembre, ils sont transférés au GTE 212 de Martigues et affectés à divers chantiers de l’organisation Todt. Il semble que Kasriel Joffe a été affecté au camp de Malaval dans les Bouches-du-Rhône. Le 11 mai 1944, sur ordre d’Aloïs Brunner, les Juifs de ce GTE sont emprisonnés à Marseille, puis envoyés à Drancy le 19 mai 1944. A son arrivée au camp de transit de la région parisienne, il déclare être de nationalité suédoise, nationalité exclue des déportations. Cela pourrait expliquer qu’il n’est pas déporté immédiatement ou dans les jours qui suivent (deux convois partent les 30 mai et 30 juin). C’est le 31 juillet 1944 que Kasriel Joffe est envoyé à Auschwitz-Birkenau par le convoi 77.

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