1931 - 1944 | Miejsce urodzenia: | Miejsce aresztowania: | Miejsce zamieszkania: ,

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David HOLZ

La classe de 3ème B du collège Jules Ferry de Neuves-Maisons en Lorraine a rédigé cette biographie. Les élèves ont étudié les archives fournies par l’association Convoi 77, lu divers témoignages et œuvres littéraires et artistiques sur la Shoah, et réfléchi sur l’importance du devoir de mémoire. Ils ont eu la chance de rencontrer le cousin germain de David, Henri Rozenfarb, qui leur a transmis un grand nombre d’informations et de documents décisifs.  La classe a pu, par ailleurs, retrouver, non sans émotion, le nom de David Holz sur le mur des noms et sa photographie avec sa sœur (voir ci-contre) dans la salle du Mémorial des enfants au Mémorial de la Shoah à Paris.

David est né le 23 février 1931 à Nancy. La famille Holz est une grande famille juive. Les photos la montrent unie autour des grands-parents qui sont très pieux. Le grand-père est sacrificateur d’animaux, il revêt toujours une kippa qui rappelle à celui qui la porte que Dieu est au-dessus de lui. Chef spirituel, il porte également la barbe et les papillotes. Une coiffe particulière est dédiée à chaque événement religieux ou familial.  Comme beaucoup de femmes juives, la grand-mère cache ses cheveux par humilité et pour ne pas attirer les regards. Celle-ci tient un restaurant casher rue des Ponts à Nancy.

David est l’aîné de la famille de Moïse et Blima. Ce couple, d’origine polonaise, a eu cinq enfants après David : Myriam, Paul, Joseph, Jacques et Emmanuel. Sa mère a l’habitude de lui dire que, plus tard, ce sera à lui de protéger ses frères et sa sœur. Il ne se doute pas de ce qui va se passer et des responsabilités qu’elle vient de lui donner. La famille habite rue de La Salpêtrière dans un appartement que David aime beaucoup. En sortant de classe, il peut jouer avec ses voisins dans la cour de l’immeuble. Il entre à l’école, rue des Fabriques. Ses résultats scolaires sont bons et ses parents sont très fiers de lui. David a certainement eu une enfance agréable auprès de sa famille et de ses amis.

Mais cette période heureuse a été de courte durée. Les temps sont assombris par la montée de l’antisémitisme en Europe. La demande de naturalisation de Moïse et Blima a été refusée et à partir de 1939, le préfet de Meurthe et Moselle décide d’expulser les Juifs étrangers vers la région de Libourne. Le départ est rapide et brutal. Seuls trente kilos de bagages sont autorisés et dans la précipitation des objets du quotidien comme la machine à coudre de la grand-mère et la canne du grand père sont laissés dans l’appartement. Certains de ses oncles sont logés dans la maison du curé du village et touchent pour survivre une allocation de réfugiés. David, lui, est naturalisé français après la naissance de Myriam. Mais en 1940, il quitte Nancy après la naissance d’Emmanuel. David a neuf ans quand il se retrouve à Berthegon dans la Vienne.

 

 

 

A son arrivée au camp de Poitiers le 15 juillet 1941, David est photographié. L’air insouciant, son visage affiche un sourire innocent qui ne réalise pas encore l’enfer à venir. Ses yeux bleus sont gorgés de lumière et ses cheveux clairs sont encore bien coiffés en arrière. Cette nouvelle vie qui commence est terriblement difficile. Les personnes sont mal nourries et mal logées. Pour préserver un peu d’intimité, les familles accrochent des draps qui font office de séparations mais ces draps n’empêchent ni les bruits, ni les inquiétudes. La famille de David a plus de mal à s’en sortir car ils ont six enfants. Leurs parents rédigent une demande pour faire sortir les enfants du camp pour qu’ils soient en sécurité et en meilleure santé. Celle-ci est acceptée en juillet 1941. David, ses frères et sa sœur sont apeurés à l’idée d’être séparés de leurs parents et de ne pas savoir quand ils se retrouveront. En novembre 1941 il se retrouve avec ses grands-parents à Berthegon.

Après la mort de leur grand père et un passage au château de Vayolle, David et Jacques sont placés dans l’orphelinat Secrétan, pour les enfants juifs, à Paris, rue Lamarck dans le XVIIIème arrondissement. Leur vie est plus confortable et des activités, festives parfois, rythment leurs journées d’enfants. David a une nourrice préférée. Pour une fête, il lui demande s’il serait possible de faire une carte pour son oncle Samuel. Celle-ci accepte et pendant la confection de cette carte les autres enfants de l’orphelinat s’y intéressent et tous décident de fabriquer leurs propres cartes. Les journées là-bas sont calmes et se ressemblent toutes. Ils se réveillent tous à six heures et demie, les nourrices préparent le petit déjeuner pendant que les enfants s’habillent. Ils mangent un morceau de pain avec quelquefois une noisette de margarine. La suite de la journée, ils s’occupent avec des activités telles que la corde à sauter, les poupées ou les billes. Le repas de midi est composé de légumes et quelquefois de pommes de terre avec très rarement de la viande. La fin de la journée se déroulait ainsi : jeux et activités. David, comme tous les Juifs, doit porter l’étoile jaune. Les parcs leur sont interdits et certains regards lui paraissent bien craintifs si ce n’est haineux. Ces regards ont beaucoup déstabilisé les familles.

Après un bombardement, David et ses frères passent quelques jours à l’hôpital avant d’être déportés à Drancy le 22 juillet 1944. Les conditions de vie au camp de Drancy sont misérables. Les enfants tombent malades par manque d’hygiène et de soin et David n’a certainement pas été épargné. Ce camp est la dernière étape avant les chambres à gaz. Les Juifs ont l’habitude de dire qu’ils partent vers une destination inconnue appelée « Pitchipoï ». David est déporté vers Auschwitz, quelques jours après son arrivée à Drancy, le 31 juillet 1944.

Ils sont embarqués dans un wagon à bestiaux où il n’y a ni à manger ni à boire. Ils sont plus de 1300 à partir avec David, Jacques et Joseph. Les plus petits wagons transportent quarante enfants qui sont entassés les uns sur les autres. Les enfants ont faim et soif et beaucoup meurent à cause de ces conditions et des maladies contagieuses, une de ces maladies a d’ailleurs emporté Jacques. Personne ne se parle dans le wagon tant l’ambiance est morbide. David étouffe, il a l’impression qu’il va vomir dès qu’il respire. En effet, les cadavres restent dans les wagons jusqu’à l’arrivée au camp. Certains chuchotent et conseillent aux enfants de mentir sur leur âge. Une fois arrivés à Auschwitz-Birkenau, les deux frères ont été directement amenés aux chambres à gaz et c’est dans la souffrance et la peur qu’ils ont vécu leurs derniers instants.

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