VORONOFF ALEXANDRE

1881 - 1944 | Miejsce urodzenia: | Miejsce aresztowania: | Miejsce zamieszkania: ,

Źródło w Francuski i Amerykański Angielski. For the sake of viewer convenience, the content is shown below in this site default language. You may click one of the links to switch the site language to another available language.

Alexandre VORONOFF

 

            Présentation du projet

Convoi 77 est un projet cherchant à établir les biographies des plus de 1300 déportés du dernier grand convoi parti du camp de Drancy au complexe concentrationnaire d’Auschwitz, le 31 Juillet 1944. La classe de 2nde1 du Lycée Français Prins Henrik de Copenhague (Danemark) a participé à ce projet, et s’est intéressée au cas d’Alexandre Voronoff, prisonnier du camp de Drancy puis déporté à Auschwitz, où il est mort. Nous avons commencé par trouver le plus d’informations possible sur Alexandre Voronoff (doc. A) en cherchant des extraits de journaux relatant son arrestation, ou des faits divers le concernant lui ou sa famille. Nous avons notamment trouvé un grand nombre d’informations sur son frère Serge Voronoff, un chirurgien connu. Nous nous sommes ensuite intéressés à différents registres de camps et de police, et avons commencé à rechercher des descendants de sa famille afin de les contacter.

            Qui était Alexandre Voronoff ?

Grâce aux documents dont nous disposions, nous avons tenté d’établir un portrait moral, sachant qu’il était en la possession d’un chat et d’un chien, Coco (doc. B), on peut conclure qu’il affectionnait tout particulièrement les animaux. À travers ses lettres, on s’aperçoit qu’il était proche de sa famille et qu’il restait optimiste en dépit de sa situation.  D’après ses lettres, on remarque qu’il garde la tête haute lors de son séjour au camp de Drancy, ne serait-ce qu’en apparence, pour rassurer les siens. Il souhaite que ceux-ci ne soient pas inquiets, et espère le mieux. Alexandre Voronoff était donc, dirait-on, un homme courageux face à une mort presque certaine, doté de qualités morales rares, souhaitant le bonheur de ses proches et cherchant à les rassurer.

Alexandre Voronoff est né le 8 septembre 1881 à Shekhman, un hameau situé à l’Ouest de la Russie à 400 km au Sud-Sud-Est de Moscou (doc. C). Né dans une fratrie de six frères et sœurs, il suit des études durant six ans à Lipetsk, une ville située à 125 kilomètres au Nord de Voronej, dans une école de commerce, puis il poursuit avec des études dans un institut public polytechnique à Saint-Pétersbourg. Il obtient alors en 1907 un diplôme d’ingénieur en électromécanique. En 1919, il s’installe dans le Sud de la France dans la région de Menton où il travaille avec son frère Serge Voronoff, son aîné de 15 ans, célèbre chirurgien connu pour ses travaux sur les xénogreffes. Les deux frères voyagent beaucoup en Allemagne, aux États-Unis, ainsi qu’en Italie.

En 1927, Alexandre est naturalisé français. En 1935, il épouse Marguerite (doc. D), déjà mère de Pierre, à la Mairie du 17e arrondissement de Paris. La famille partage son temps entre Paris et Menton. Alexandre Voronoff travaille comme secrétaire de Serge Voronoff, avec qui il vit, et assure l’intendance de sa propriété, le Château Grimaldi, situé côté italien (doc. E). Son beau-fils, Pierre, père d’Isabelle Titard (descendante encore vivante qui nous a fourni nombre d’informations), trouvait en Alexandre un père de substitution, car il n’avait jamais connu son père biologique, mort au combat en 1916. Alexandre demandait à son beau-fils de poursuivre ses études en Angleterre, car lui-même, polyglotte, voulait que son beau-fils puisse « travailler en anglais ».

            La vie d’Alexandre Voronoff durant la guerre

Avant la guerre, Alexandre Voronoff passait beaucoup de temps avec sa femme Marguerite et son fils. Il est arrêté, avec son épouse, par les autorités allemandes, à Aurillac le 24 avril 1944 à l’Hôtel de Bordeaux, son refuge depuis 1938, pour motif racial (israélite) et de résistance (doc. F). Alexandre Voronoff écrit dans une de ses lettres : « Il est très probable que Mme Voyer nous ait dénoncés, ta mère et moi, car sa grande amie a été trop sûrement malmenée par ta mère ». Après un bref passage à la prison de Clermont-Ferrand le 24 avril 1944 puis au camp de Compiègne où il est resté pendant au moins 15 jours, où il dit qu’il mangeait considérablement mieux qu’à Clermont-Ferrand, il est transféré le 6 juillet à Drancy (doc. G). Pendant sa détention, il écrit des lettres à son beau-fils Pierre. Dans celles-ci, il lui raconte ses journées dans le camp, il lui explique que tout se passe bien et qu’il ne faut pas qu’il s’inquiète pour lui. En effet il le remercie pour des colis et un pantalon qu’il juge trop beau pour le lieu où il se trouve :  « J’ai un peu maigri, vieilli, mais je suis en bonne santé. Tu m’as fait du chagrin de me dire que tu n’as pas de nouvelles de ta maman. J’ai bien peur qu’elle est peut-être déjà partie. J’espère que lundi tu pourras me rassurer à ce sujet. J’ai suffisamment de linge. Le pantalon que tu m’as envoyé est trop beau pour ici, mais cela ne fait rien. Tes colis sont superbes et pleinement suffisants » (doc. H). Il écrit sa dernière lettre le 30 juillet 1944, dans laquelle il dit : « Occupe-toi énergiquement de ta bonne mère ». Il termine sa lettre par « Le voyage sera sûrement pénible mais je garde très bon moral ». Il est déporté, par le convoi numéro 77, le 31 juillet 1944 à Auschwitz, et dès son arrivée, jugé trop vieux et incapable de travailler, d’après Francis Reiss un déporté politique du même groupe, il est envoyé à la chambre à gaz le 3 août 1944 et meurt à l’âge de 62 ans.

 

            Notre démarche

Afin de rédiger cette biographie, nous avons tout d’abord réalisé plusieurs recherches globales sur  Alexandre Voronoff. Nous avons sélectionné les différents éléments importants de sa vie. Nous nous sommes ensuite partagé le travail, et chaque binôme a fait des recherches sur une période spécifique de sa vie. Par la suite, nous avons contacté le Mémorial de la Shoah à Drancy, qui nous a envoyé plusieurs documents. Nous avons également contacté l’association Convoi 77, qui nous a fourni des sources supplémentaires ainsi que ainsi que le Ministère des Armées, qui nous a fait parvenir son dossier. Nous avons aussi contacté des membres de la famille d’Alexandre Voronoff dont Isabelle Titard, petite-fille de sa femme. Un de nos camarades russophone a essayé de joindre la synagogue et l’école primaire de Shekhman, mais sans succès. Nous avons également essayé, en vain, de contacter le propriétaire de la villa Grimaldi, l’ancienne propriété de la famille Voronoff.

Nous avions, au départ, du mal à trier les informations à notre disposition : plusieurs articles de journaux concernant Alexandre Voronoff ou sa famille, et ses lettres personnelles. Parmi celles-ci, la correspondance qu’il entretenait avec son épouse Marguerite et son beau-fils Pierre alors qu’il se trouvait au camp de Drancy.

 

            Conclusion

L’enquête que nous avons menée sur Alexandre Voronoff en tant qu’élèves de seconde nous a beaucoup appris sur le parcours des déportés, aussi bien avant, que pendant, et après la guerre. À travers l’exemple d’Alexandre Voronoff, nous avons pu comprendre qu’avant d’être déportés, les victimes avaient une vie quotidienne (une famille, un travail, …), c’étaient des personnes comme les autres. Nous avons aussi pu prendre conscience des conditions dans lesquelles vivaient les déportés. Le travail nous a aussi beaucoup apporté sur un plan personnel. Après avoir lu plusieurs lettres d’Alexandre Voronoff, nous avons pu avoir une idée sur son identité et sur son caractère. Ainsi, nous avons été marqués par ses témoignages. Désormais, nous avons une meilleure compréhension des victimes de la Seconde Guerre mondiale, desquelles nous parlons toujours aujourd’hui.

 

Liste des illustrations

Doc.A : Alexandre Voronoff.

Doc.B : Alexandre Voronoff avec son chien, Coco.

Doc.C : Carte d’identité d’Alexandre Voronoff.

Doc.D : Alexandre Voronoff avec sa femme, Marguerite.

Doc.E : Alexandre Voronoff au château Grimaldi (Italie)

Doc.F : Demande de renseignements par la Direction Interdépartementale des Anciens Combattants & Victimes de Guerre sur Alexandre Voronoff au Bureau de l’État-Civil et des Recherches.

Doc.G : Camp d’internement de Drancy.

Doc.H : Lettre d’Alexandre Voronoff à son beau-fils Pierre, du 7 juin 1944, écrite depuis Drancy.

 

Sources:

 

Nous remercions toutes les personnes qui nous ont apporté de l’aide et qui nous ont soutenus dans notre projet d’écriture d’une biographie sur Alexandre Voronoff.

2 komentarze
  1. Enzo Barnaba 6 lat temu

    – Dans ce volume vous pourez trouver un chapitre de mon cru d’une dizaine de pages sur l’histoire de la villa Voronoff à Grimaldi: https://www.libreriauniversitaria.it/raccontare-imperia-ass-culturale-foglio/libro/9788876067341
    – Alexandre a obtenu deux brevets (au moins) concernant des équipements électriques: Équipement électrique pour véhicules à moteur à combustion interne http://www.google.dj/patents/DE382920C?cl=un&hl=frhttp://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65832111/f643.image.r=serge%20voronoff
    – N’oubliez pas, svp, qu’un deuxième frère, Gherasim-Georges, est lui aussi mort à Auschwitz (en 1943).
    Bien à vous, Enzo Barnabà, auteur de cette biographie de Serge Voronoff https://www.infinitoedizioni.it/prodotto/il-sogno-delleterna-giovinezzavita-e-misteri-di-serge-voronoff/ (que je vous avais par ailleurs signalée) et habitant à Grimaldi à quelques pas de la villa
    PS. Dans cette page FB vous pourrez trouver des informations sur les frères Voronoff: https://www.facebook.com/Voronoff.rejuvenation/ mais il faudrait sortir de l’optique franco-française.

  2. autor
    Serge Jacubert 6 lat temu

    Merci, cher Enzo, pour vos précisions et votre œuvre en général, sur les Voronoff.
    Bien cordialement

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