La vie inachevée d’Élie Gaston SETBON
Portrait, source PAVCC-SHD
par Danielle Laguillon Hentati
Il faisait du génocide une histoire entre Juifs. Cela m’a beaucoup frappé. Si on tue les coiffeurs, est-ce que cela concerne seulement les coiffeurs ? Si on tue les chauffeurs de taxi, est-ce que cela concerne seulement les chauffeurs de taxi ? Un tel crime est-il seulement l’affaire des victimes et de leurs descendants ? Cette mémoire ne doit-elle pas être collective ?[1]
L’histoire d’Élie Gaston Setbon ne s’inscrit pas dans la durée. C’est une vie d’homme qui n’est pas arrivée au crépuscule de la vieillesse. Une vie tronquée, victime des lois raciales de Vichy et de la persécution nazie.
En temps de paix
Élie Gaston naît le 19 août 1893 à Tunis[2], capitale de la Régence placée sous protectorat français depuis 1881. Son père, Raphaël (vers 1863 – 1928), est un négociant établi au n°51 rue de l’Église, en plein cœur de la médina de Tunis[3], comme l’était son père Élie de Raphaël ; sa mère est Julie Samama. La voie d’Élie Gaston est donc toute tracée ; après ses études, il entre dans le négoce.
Si les Tunisiens israélites continuent de jouer un rôle dans l’économie traditionnelle de la cité, ils jouent surtout un rôle de plus en plus important dans l’économie moderne[4]. Ouverts sur le monde, à l’affût des innovations, ils prennent alors une part active dans le commerce d’exportation comme dans le commerce d’importation. Élie Gaston s’insère donc dans un réseau d’échanges entre Tunis et Lyon, dans le sillage d’autres commerçants israélites de la Régence.
Lyon, une plaque tournante
Depuis la première moitié du XXe siècle[5], Lyon est une plaque tournante qui alimente une dynamique migratoire entre le Maghreb et la capitale des Gaules et qui représente un centre incontournable d’échanges commerciaux du fait de sa situation de carrefour géographique, de l’abondance des capitaux et de la qualité de sa main d’oeuvre. Ville de transit favorisée par son réseau ferroviaire, la capitale rhodanienne attire les négociants juifs de Tunisie, comme les Boccara implantés depuis le début du XX° siècle[6].
À la veille de la Seconde Guerre mondiale, la présence juive en France que l’on peut évaluer de 300 000 à 330 000 personnes, représente 0,73 % de la population française. Répartis majoritairement entre Paris et ses environs, l’Alsace et la Lorraine, ils sont également présents dans l’agglomération lyonnaise. Le recensement de 1936 permet d’établir que 6 000 à 7 000 Juifs vivent dans l’agglomération, dont 4 000 à Lyon intra muros, notamment dans la Presqu’île, tandis que 2 000 à 2 500 Juifs se sont installés à Villeurbanne[7].
Les quartiers où ils s’installent sont cosmopolites. C’est donc dans une cohabitation qui leur offre travail et sécurité républicaine qu’ils vont se sédentariser.
En somme, au moteur économique de l’émigration se sont ajoutées d’autres logiques : solidarité agissante des primo-arrivants, proximité familiale et entre-soi communautaire qui rassure ceux qui arrivent et l’administration française qui les accueille.[8]
Lorsqu’il s’établit à Lyon en 1928, Élie Gaston Setbon est un négociant en vins dont la représentation générale est située au n°8 rue des Tanneurs à Tunis, hors de la médina et dans le quartier européen, c’est dire qu’il a commencé une ascension sociale certaine.
Cette année 1928 marque un tournant dans sa vie ; en effet, il s’établit définitivement en France. Il est domicilié à Lyon au n°262 rue de Créqui ; il prend la nationalité française, en vertu de la loi du 10 août 1927 assouplissant l’accès à la naturalisation ; enfin il se marie.
Après avoir établi un contrat de mariage le 3 août 1928 par devant Maître Pierre Antoine Marie Lavirotte, descendant d’une lignée de notaires à Lyon, Élie Gaston épouse le 11 août[9] Maria Francine Regard. Elle est née le 15 décembre 1900 à Lyon, où venaient de se fixer ses parents, tous deux natifs de Savoie ; son père, Joseph Claude (1876 – 1919[10]), est maréchal ferrant, sa mère, Marie Maillet (1879- ?), confectionneuse. Leurs témoins sont Ubaldo Consolo, employé, et Isaac Ben Mussa, fabricant de soieries.
L’économie lyonnaise à la veille du conflit
Durant les années trente, l’économie lyonnaise est en pleine mutation. L’industrie traditionnelle du tissage de la soie finit de s’effondrer, la crise de 1929 ayant porté un coup fatal à un secteur largement affaibli par les changements d’habitude de sa clientèle et les nouvelles concurrences internationales. Remplaçant ce secteur, celui du textile artificiel, la rayonne, a pris une grande importance dans l’aire urbaine lyonnaise.
En revanche, Lyon a largement diversifié son parc industriel et possède de nombreuses entreprises de grande dimension, comme les usines Berliet, les sociétés C.G.E. et la Société industrielle des téléphones qui viennent de s’unir pour créer la plus puissante câblerie de France, les sociétés d’industries lourdes locales connaissent un regain de vigueur en 1938 avec les commandes d’armement, les usines chimiques, notamment avec Saint-Gobain et Rhodiacéta.
Dans le domaine du transport, Lyon est un centre d’échange ferré français majeur. Perrache, la principale gare, connaît un trafic de 180 trains en moyenne par jour. En 1938, plus d’un million de tonnes de marchandises sont passées par les gares ferrées lyonnaises, et 700 000 tonnes par les gares fluviales, surtout via la Saône.
C’est dans ce contexte très favorable qu’Élie Gaston augmente, en juillet 1929, le capital de la Société en commandite simple « SETBON & Cie » de 300 000 à 400 000 francs, associé en nom collectif et divers commanditaires – Société ayant pour objet le commerce en gros des vins avec siège social à Lyon quai Saint-Vincent n°2 bis.
Il habite non loin de là, au n°15 quai de Serin (aujourd’hui Joseph Gillet) sur la rive gauche de la Saône à Lyon. C’est un quartier tranquille, socialement mélangé[11] : des cadres (ingénieurs et dessinateurs), mais aussi des artisans, employés, ouvriers et manœuvres. Cosmopolite, le quartier comprend essentiellement des Français, mais aussi des natifs d’Italie et de Russie, ainsi que quelques personnes originaires d’autres pays européens (Belgique, Suisse, Espagne, Lettonie, Pologne) et du Maghreb (Algérie et Maroc).
Le couple va avoir deux enfants : Nicole Juliette (1929 – 2008) et Daniel Raphaël José (1935 – 2010). Élie Gaston fait le choix d’une intégration volontaire, donnant aux enfants des prénoms ʺordinairesʺ, les envoyant à l’école de la République.
Français parce que vous consentiez librement à vous sentir le légataire d’une histoire, le dépositaire des valeurs de la République et le porteur d’un avenir à construire ensemble : le droit du sol devenait en quelque manière un droit d’adhésion.[12]
En temps de guerre
Quand la guerre éclate, Élie Gaston, comme beaucoup de ses coreligionnaires, ne quitte pas Lyon, à la fois ville refuge et centre du judaïsme français[13], mais qui va se transformer en piège. Le sort des Juifs du Maghreb se confond avec celui de tous les Juifs en France métropolitaine et dans les possessions d’Afrique du Nord[14] à cette période.
Dès l’automne 1940, Lyon a appliqué minutieusement la politique antisémite de Vichy. Cette politique d’État est relayée en 1943 par l’activité de la Gestapo et de son chef, Klaus Barbie. Les arrestations massives et les rafles opérées par les Allemands à partir de février, soutenues par leurs séides français comme Paul Touvier, réduisent l’espace de survie de la population juive. Le 31 décembre 1943, Joseph Darnand succède à René Bousquet ; l’État fort de Vichy est remplacé par un État milicien. Dès lors, les effets des mesures antisémites se renforcent et, au printemps 1944, le déferlement de la répression violente va de pair avec la certitude de la défaite nazie.[15]
Pourtant, la consigne du Consistoire central est de rester à Lyon, de « continuer à vivre le plus normalement possible »[16], une gageure lorsqu’on est considéré comme un paria, que les lendemains se font incertains, qu’on a la peur au ventre pour soi et sa famille. Mais le danger devient palpable à partir de 1943, tous les Juifs de la cité en ont conscience. Si certains changent totalement de vie en entrant dans la clandestinité, d’autres restent malgré les risques. Est-ce par choix, par manque de ressources, de connaissances ou plutôt en raison d’une insuffisante appréciation du danger et de ce qui se trame ?
Le jeudi 22 juin 1944 à 11h 45, Élie Gaston Setbon est arrêté par la Gestapo dans son quartier, alors qu’il traverse le Pont Mouton à Lyon[17]. Construit en 1847, ce Pont se tenait entre la place du Port Mouton et le quai de Serin.
Pont Mouton
Son épouse dira plus tard : « Pendant l’occupation mon mari était resté à Lyon, ne pensant pas qu’il pourrait être appréhendé par la Police Allemande ».[18]
A-t-il été dénoncé en tant qu’israélite ? sûrement, comme l’écrivit son épouse : « […] mon mari fut seul arrêté alors qu’il se trouvait avec 3 autres personnes place du Pont Mouton à Serin »[19].
Élie Gaston est d’abord conduit au siège de la Gestapo 32 place Bellecour. Pour Klaus Barbie, chargé de la répression contre « les ennemis de l’Etat », les ordres sont clairs : d’un côté il doit protéger la Wehrmacht contre les actions de la Résistance, de l’autre il doit participer à la mise en œuvre de la « Solution Finale » sous l’autorité d’Adolf Eichmann.
On présume que Gaston Setbon a été vendu par un certain Richard habitant Lyon et faisant parti de la Guestapo. Un certain Martin (fusillé depuis) n’aurait pas été étranger à cette arrestation[20].
Comme l’écrit Sylvie Altar, « la traque [est] d’autant plus dévastatrice, qu’elle est organisée et très lucrative, chaque arrestation pouvant rapporter entre 2 000 et 10 000 francs au délateur. »[21]
Gaston Setbon est incarcéré au Fort Montluc[22] dès son arrestation, enfermé vraisemblablement dans la ʺbaraque aux juifsʺ, cabane en bois où les juifs étaient entassés.
Emplacement de la ʺbaraque aux juifsʺ [23]
Il est ensuite transféré à Drancy le 3 juillet[24], puis déporté le 31 juillet 1944 au camp de concentration d’Auschwitz. Sans jugement.
Témoignage de Marcel Weyl[25]
Le Docteur Fischer le voit pour la dernière fois le 26 octobre 1944, alors qu’il quitte le camp d’Auschwitz pour être transféré au camp du Stutthof[26]. C’est cette date qui sera retenue par l’administration pour fixer la date du décès. Les circonstances exactes de sa mort ne sont pas connues, mais sont vraisemblablement semblables à celles de la majorité des déportés dans les camps de la mort.
Témoignage du Docteur Fischer
Le deuil impossible
Chaque fois, je tente de dire Auschwitz
Mais les mots se dérobent sous moi,
Retirant la terre qui porte ma douleur,
Imposant un silence de mort à ma voix.[27]
Le 3 septembre 1944, la ville de Lyon est libérée, mais Maria Setbon ne participe pas à la liesse générale bien qu’elle reprenne un peu espoir.
Lyon libéré[28]
Il faut s’armer de patience en attendant les retours échelonnés des déportés qui apporteront, peut-être, des nouvelles ou quelques renseignements. En 1945, l’annonce de la libération des camps, puis la publication des listes de personnes rapatriées ravivent de folles espérances mêlées d’inquiétude. Mais, les mois passant, l’absence qui perdure est source de détresse et de tracas pour les familles des « Non Rentrés ».
De son domicile quai de Serin, Maria, tout en travaillant comme gérante de magasin pour élever ses enfants, va devoir se battre. Commence un parcours interminable qui débute par une « Demande formulée en vue d’obtenir la régularisation de l’état civil d’un « Non Rentré ». En effet, tant que le décès du déporté n’est pas officialisé et inscrit dans les registres de l’état civil, les familles ne peuvent ni clore la succession ni déposer de dossier pour que le défunt ait un titre (Déporté résistant, Déporté politique ou Interné politique) et donc que la famille ait ses droits reconnus : la veuve a droit à une pension, les enfants du défunt sont déclarés pupilles de l’État.
Le 13 novembre 1945, Maria envoie une lettre au Service des déportés du ministère de l’Intérieur à Paris pour signaler la déportation de son mari, informer de l’absence de toute « nouvelle officielle ou indirecte » et demander dans quel camp son mari a été déporté afin d’orienter ses recherches. Sa lettre est empreinte d’une grande dignité, bien qu’écrite dans l’urgence car elle doit prendre des décisions pour l’avenir de ses enfants. Le 29 novembre 1945, un courrier du Service des déportés du ministère de l’Intérieur l’informe que toutes les recherches sont entreprises en vue de recueillir des informations. Afin de compléter le dossier, elle doit remplir le formulaire ad hoc, y joindre deux photographies, un extrait d’acte de naissance et un certificat de domicile légalisé. Elle va respecter toutes les étapes : Recherches d’un « Non rentré », Constat de disparition, Jugement déclaratif de décès, Mention Mort pour la France, enfin „Demande d’attribution du titre de déporté politique”.
Ce n’est qu’au terme de neuf longues années de démarches que, le 28 juin 1954, Maria est informée par le ministère des Anciens Combattants et Victimes de guerre que, en vertu de la loi N°52-843 du 19 juillet 1952 relative à l’amélioration de la situation d’anciens combattants et victimes de la guerre, un pécule de 13 200 francs lui est accordé.
Maria Setbon meurt le 9 octobre 1974 à Lyon[29]. Comment a-t-elle vécu les vingt dernières années de son existence ? A-t-elle surmonté le traumatisme de la mort atroce de son époux ? Car la perte d’une personne aimée dans de telles circonstances constitue une véritable rupture, une souffrance que l’absence de tombe ne peut apaiser. Bien souvent, après avoir réalisé la perte de l’être cher, toutes les pensées se retrouvent orientées vers la personne défunte, vers ce que l’on aurait pu faire de plus, vers ce que l’on n’a pas su dire, vers le manque douloureux de la personne disparue. Ce manque est d’autant plus intense qu’il est associé à des souvenirs qui font appel à la mémoire du corps et des sens: le son de la voix, une musique rappelant un moment particulier, un contact par le toucher, des images qui défilent, un simple parfum, ou encore le goût d’un plat apprécié par la personne défunte et partagé avec elle. Il peut alors en résulter des émotions très vives, déstabilisantes, qui replongent vers le passé.
Maria a-t-elle fini par accepter le décès d’Élie Gaston ? A-t-elle réussi à faire des projets d’avenir, sans pour autant oublier son époux ? Sa vie a-t-elle repris un sens, grâce à ses enfants ?
Si nous avions eu une tombe, un endroit où te pleurer, les choses auraient peut-être été plus simples. Si tu étais rentré, diminué, malade, pour mourir comme tant d’autres, car rentrer ne voulait pas dire survivre, nous t’aurions vu partir, nous aurions serré tes mains jusqu’à ce qu’elles soient sans force, nous t’aurions veillé jour et nuit, nous aurions écouté tes dernières pensées, tes murmures, tes adieux […] Et nous t’aurions fermé les yeux en récitant le kaddisch.[30]
Références
[1] Henri Borlant, ʺMerci d’avoir survécuʺ, Éditions du Seuil, mars 2011, p.177.
[2] DAVCC, Dossier Déporté politique SETBON Élie Gaston 21 P 538 626.
[3] La Dépêche Tunisienne 24.01.1897.
[4] Voir pour cette période : ʺLes Tunisiens israélitesʺ, in : Paul Sebag, Tunis. Histoire d’une ville, L’Harmattan, Histoire et perspectives méditerranéennes, 1998, pp. 411-416.
[5] Voir les travaux de Sylvie Altar : Être juif à Lyon de l’avant-guerre à la libération (Thèse soutenue à Lyon en 2016) ; ʺÊtre juif à Lyon et ses alentours (1940-1944)ʺ, in : Lyon dans la Seconde Guerre mondiale : Villes et métropoles à l’épreuve du conflit [en ligne]. Rennes : Presses universitaires de Rennes, 2016 (généré le 29 mars 2020). Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/pur/46932>. ISBN : 9782753555808. DOI : https://doi.org/10.4000/books.pur.46932 ; ʺLes Juifs du Maghreb à Lyon (1900-1945) ʺ dans Archives juives 2020/1 (Vol 53).
[6] Nous avons eu l’occasion de parler de cette famille. Voir : „Le voyage sans retour d’Abraham Albert Boucara”, http://www.convoi77.org/deporte_bio/abraham-boucara/; „La vie brisée de Laure Cohen”, http://convoi77.org/deporte_bio/laure-cohen-nee-taieb/; ʺEn mémoire de Dario Boccaraʺ, http://convoi77.org/deporte_bio/dario-boccara/
[7] Sylvie Altar, ʺLes Juifs du Maghreb à Lyon (1900-1945)ʺ, op. cit. p.18.
[8] Sylvie Altar, idem, p.22.
[9] Archives municipales de Lyon 7°, acte de mariage n°502.
[10] Archives de Haute-Savoie, recrutement d’Annecy classe 1896 fiche matricule n°182 : mention du décès.
[11] Archives départementales du Rhône, Lyon, Quai de Serin, recensement de 1931.
[12] Cité par Sylvie Altar : A. Landau-Brijatoff, Indignes d’être français, dénaturalisés et déchus sous Vichy, Paris, Buchet Chastel, 2013, p. 9.
[13] Voir Sylvie Altar, ʺÊtre juif à Lyon et ses alentours (1940-1944ʺ), op. cit.
[14] Danielle Laguillon Hentati, „Les camps oubliés de la Tunisie (Décembre 1942 – mai 1943)”. Communication faite le 16.12.2017 dans le cadre de la 2ème Session de formation autour de l’exposition sur „L’’Etat trompeur : le pouvoir de la propagande nazie”, organisée par le Laboratoire du Patrimoine de la Faculté des Lettres, Arts et Humanités de La Manouba.
[15] Sylvie Altar, ʺLes Juifs du Maghreb à Lyon (1900-1945)ʺ, op. cit. pp.27-28
[16] Sylvie Altar, ʺÊtre juif à Lyon et ses alentours (1940-1944)ʺ, op. cit.
[17] Témoignage de sa veuve, DAVCC, Dossier p.3.
[18] Procès-verbal établi le 7 juin 1951 par André Chosalland, commissaire de police du quartier de Vaise à Lyon, officier de police judiciaire, auxiliaire du Procureur de la République.
[19] Témoignage de sa veuve, DAVCC, Dossier p.3.
[20] Témoignage de Mme Setbon du 30 novembre 1945, transcrit tel quel.
[21] Sylvie Altar, ʺLes Juifs du Maghreb à Lyon (1900-1945)ʺ, op. cit. p.30. Sylvie Altar précise (note 84, p.37) : « La prime augmentait en fonction du nombre de personnes arrêtées. Charles Goetzmann toucha 10 000 francs pour l’arrestation des 13 membres de la famille Touitou (ADMR 394W313, déclaration de Charles Goetzmann dit « Le boiteux » du 9 janvier 1948). »
[22] Archives départementales du Rhône, Montluc 1942-1944, Dossier N°008715.
[23] Source : http://www.patrimonum.fr/montluc/enquete/1_qui-fait-le-patrimoine/3_conserver-et-restaurer/42_les-espaces-remarquables-en-debat-la-baraque-aux-juifs-les-ateliers-le-mur-d-enceinte-et-le-mur-des-fusilles
[24] Les dates du transfert à Drancy varient selon le document : 29 juin (DAVCC, Dossier SETBON p.3) ou 3 juillet (Fiche de recherches).
[25] Témoignage de Marcel Weyl du 15 octobre 1946 DAVCC, Dossier SETBON. Marcel Weyl est arrêté le 24 mai 1944 à Lyon en tant que juif, emprisonné au Fort Montluc jusqu’au 22 juillet 1944, puis transféré à Drancy où il arrive le 24 juillet. Il y est interné jusqu’au 18 août 1944, date à laquelle il est libéré. Son épouse, Jeanne Pouchet, est également arrêtée le 24 mai 1944 à Lyon en tant que « femme d’israélite », emprisonnée à Montluc, puis déportée le 11 août 1944 à Romainville. Elle meurt le 21 février 1945 à Ravensbrück. Sources : Procès-verbal établi par André Chosalland, commissaire de police du quartier de Vaise à Lyon, officier de police judiciaire, auxiliaire du Procureur de la République, suite à l’audition de Marcel WEYL, en date du 8 juin 1951. In : DAVCC, Dossier SETBON. Archives départementales du Rhône, Montluc Dossier n°3975 de Marcel Weyl, Dossier n°4200 de « Jeanne Weyl » ; archives municipales de Lyon 2° 1898, mention du décès sur l’acte de naissance de Jeanne Pouchet.
[26] Témoignage du Dr Fischer du 21 décembre 1945. DAVCC, Dossier SETBON.
[27] Rachel Franco, Auschwitz, le mot impossible, 31 Janvier 2010. http://www.terredisrael.com/infos/17108/
[28] https://numelyo.bm-lyon.fr/BML:BML_01ICO0010157c2ccb9b89b8?&query[0]=serie_s:%22Lib%C3%A9ration%20de%20Lyon,%20septembre%201944%22&sortAsc=idate&hitStart=6&hitPageSize=16&hitTotal=72
[29] Archives municipales de Lyon 2°, mention du décès sur l’acte de naissance n°3273.
[30] Marceline Loridan-Ivens, Et tu n’es pas revenu, Éditions Grasset et Fasquelle, 2015, pp. 59-60.