Le 23 janvier dernier, à l’occasion de la journée mondiale dédiée à la mémoire de la Shoah, s’est déroulée à la Mairie de Paris, une cérémonie de restitution des travaux menés dans le cadre du projet Convoi 77. Cet événement, inauguré par Madame la Maire dans un des magnifiques salons de l’Hôtel de Ville, était placé sous le sceau de la transmission.Se sont succédés sur scène Anne Hidalgo, Maire de Paris, Georges Meyer, Président de l’association Convoi 77, deux rescapés d’Auschwitz déportés par le Convoi n°77, Daniel Urbejtel et Yvette Lévy, ainsi que des élèves de troisième des collèges Charles Péguy (Palaiseau) et Michel-Richard-Delalande (Athis-Mons), accompagnés de leurs professeurs respectifs, Claire Podetti et Clément Huguet.

Le but de cet événement était également de promouvoir l’association auprès de nouvelles personnes et de nouveaux lycées; certains lycées de la région parisienne non-engagés dans le projet étaient d’ailleurs présents dans les rangs. Dans cette optique-là, l’article que Libération a publié le jour même nous réjouit. Vous pourrez le consulter via le lien suivant: 

https://www.liberation.fr/france/2019/01/23/camp-de-drancy-le-travail-de-transmission-des-familles-des-deportes-du-convoi-77_1704890

En février 1945, Andrejz Zaorski, membre de la Croix Rouge, retrouve dans les ruines d’un crématoire d’Auschwitz une lettre écrite en français, par un Sonderkommando, les Juifs sélectionnés par les nazis pour vider les chambres à gaz et débarrasser les corps. Ce témoignage, signé „Hermann”, est d’ailleurs unique en son genre: il est le seul pouvant être attribué à un Sonderkommando français.

Longtemps attribué à Chaïm Hermann, le témoignage connut un rebondissement inattendu ces dernières années. En rassemblant les lettres dans le cadre d’un projet personnel, l’historienne Karen Taïeb, effectue un rapprochement entre la lettre signée Hermann et un formulaire d’inscription sur le Mur des Noms du Mémorial de la Shoah.

74 ans plus tard, l’historienne remonte alors à Hersz Strasfogel et en contactant sa famille retrouve la lettre originale. Celle-ci a permis de réécrire la véritable histoire d’Hersz, né à Varsovie, ayant vécu à Paris, et déporté par le convoi n°49.

Nous inaugurons ce mois-ci une nouvelle section dans notre newsletter, consacrée à une biographie récemment publiée sur le site Internet Convoi 77.  Zoom aujourd’hui sur la biographie d’Eugénie Lallemand, née Michel, réalisée par la classe 1L1 du lycée Raymond Poincaré de Bar-le-Duc, sous la direction de Monsieur Cané.

Née en 1868 à Saint Dizier, dans la Haute-Marne, Eugénie Lallemand rejoint en 1943, à 75 ans et accompagné de son mari Louis Raphaël, le réseau de résistance Hector. Ils auraient notamment fait office de boîtes aux lettres, faisant passer des messages et autres documents compromettants. Elle est finalement arrêtée le 13 mai 1944. Son mari le sera tout autant dès le lendemain. Si pour ce dernier, la suite demeure plus floue, Eugénie est elle déportée par le Convoi 77. Elle meurt le jour de son arrivée à Auschwitz, le 5 août 1944. Le couple recevra la mention „morts pour la France” à titre posthume. 

Nous tenons à remercier la classe de 1L1 du lycée Raymond Poincaré à Bar-le-duc ainsi qu’à leur professeur M. Cané pour leur travail pointilleux et de rigueur qui nous permet de retracer la vie d’Eugénie Lallemand.