Cette biographie a été rédigée pendant le semestre d’été 2018 au Lycée académique de Vienne I, en cours d’Histoire sous la direction de Mme le Professeur Friederike Scharf par les élèves suivants : Baltacis Theo, Brandstetter Lilly, Fegyö Judit, Sarwat Benjamin, Sarwat Jona, Shah Ishan, Weinke Florian.
Cette biographie a été révisée, avec les éléments apportés par le fils de Gérard Klebinder, Richard Klebinder, que nous remercions.
Diese Biographie befindet sich derzeit in der Überarbeitung und wird um Elemente erweitert, die uns Richard Klebinder, Sohn von Gerhard Klebinder, hat zukommen lassen und dem wir an dieser Stelle recht herzlich danken.
Gerhard Phillip KLEBINDER (1914-1978)
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Vie à Vienne
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Naissance et enfance
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Gerhard Philipp Klebinder[1] naquit le 28 juin 1914 à Vienne. Il était le fils d’Irene Ehrenthal[2] et de Salo Klebinder.[3] Ce 28 juin fut non seulement un jour primordial pour les parents Klebinder qui avaient désormais un fils, après leur fille[4], mais aussi pour la monarchie austro-hongroise toute entière. En effet, ce jour-là, un membre de la société secrète nationaliste serbe « Main noire » assassina l’héritier du trône de l’empereur François-Joseph, François-Ferdinand, à Sarajevo. Un mois plus tard, après des tractations diplomatiques intenses, l’Autriche-Hongrie déclara la guerre à la Serbie ce qui déclencha une guerre locale, qui devint rapidement la Première Guerre mondiale.
Au plus tard à partir de 1916, les conséquences de la guerre se firent aussi sentir à Vienne car la majorité de la population souffrait de faim ou d’autres privations liées à la guerre. C’est dans ces temps difficiles que grandit Gerhard Klebinder. À la fin de la guerre, il avait quatre ans et ne réalisa donc certainement pas le passage de la Monarchie à la République.
Initialement, la famille Klebinder avait vécu dans le 9e arrondissement de Vienne (Hernalser Gürtel 34), ce qui avait été inscrit dans l’acte de naissance de Gertrud Klebinder. À la naissance de son frère, Gerhard, la famille habitait déjà dans une grande et élégante maison datant de la Gründerzeit (« époque des fondateurs ») au centre-ville de Vienne.[5] On peut en déduire que Salo Klebinder avait fait une ascension sociale remarquable.[6]
Quand Gerhard Klebinder intégra l’école primaire[7], la jeune République fêtait son deuxième anniversaire, le traité de paix de Saint-Germain-en-Laye avait été signé l’année précédente et l’espoir de nombreux d’Autrichiens d’être rattachés à l’Allemagne avait définitivement été déçu. Cette époque d’après-guerre était marquée par de grands problèmes économiques, mais aussi politiques car le fossé entre les deux grands partis politiques, le Parti chrétien-social et le Parti social-démocrate, se faisait ressentir. Ce que le jeune Gerhard Klebinder percevait certainement aussi pendant cette époque était l’antisémitisme largement répandu à Vienne. Il y avait des attentats contre des Juifs et la presse, des hommes politiques conservateurs s’agitaient contre les Juifs et essayaient même pendant les années 20 de trouver un bouc émissaire pour les problèmes économiques de la jeune République. Sur les affiches électorales des partis conservateurs, les Juifs et les communistes étaient dénoncés comme « ennemis du peuple ».
À l’âge de neuf ans, Gerhard Klebinder perdit sa mère. Nous ne savons ni pourquoi Irene Ehrenthal décéda le 14 avril 1923 à l’âge de 37 ans, ni comment sa mort prématurée fut gérée par la famille Klebinder.[8]
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Jeunesse et passage à l’âge adulte
À partir de 1925, Gerhard Klebinder alla à Bürgerschule (« l’école des citoyens ») à la Renngasse et ensuite, de 1929 à 1933, il fit un apprentissage, dans l’entreprise Paul Planer A.G. dans le 2e arrondissement (Taborstraße), qui s’était spécialisée dans les appareils techniques et électrotechniques. Gerhard Klebinder y reçut une formation d’employé de commerce.
À cette époque, l’Autriche vit la fin de la démocratie et la transformation vers un Ständestaat (« État corporatif ») autoritaire. En 1927, alors que Gerhard Klebinder allait encore à la Bürgerschule, il y eut un premier point culminant dans le conflit entre la gauche et la droite à Vienne, quand des travailleurs sociaux-démocrates incendièrent le Palais de justice après un jugement en faveur des forces conservatrices. La police tira sur les travailleurs non-armés et il y eut de nombreux morts. Au plus tard à partir de ces évènements, les partis bourgeois travaillèrent avec détermination pour l’abolition de la démocratie. En 1933, au moment où Hitler arrivait au pouvoir en Allemagne, et quand Klebinder était au point de finir son apprentissage, le chancelier fédéral d’Autriche chrétien-social Engelbert Dollfuß suspendit le parlement. Un an plus tard, des forces sociales-démocrates commencèrent la guerre civile à Linz, mais il était déjà trop tard pour sauver la démocratie. En seulement quatre jours, l’insurrection fut écrasée et en mai 1934 l’octroi de la Constitution du Ständestaat autoritaire marqua la fin définitive de la démocratie.
Gerhard Klebinder avait 19 ans quand il termina son apprentissage en 1933, et à 20 ans il vécut la transition vers le Ständestaat austro-fasciste qui privilégiait une approche de responsabilité morale collective inspirée par l’Église catholique – ce qui avait pour conséquence que les représentants étatiques avaient des opinions antisémites. À Vienne, des médecins juifs perdaient par exemple le droit d’exercer leur métier sous prétexte qu’ils étaient sociaux-démocrates, et le maire-adjoint de Vienne appela au boycott des magasins juifs en 1937. Ajouté à cela, il y avait de nombreuses associations antisémites proches de l’État dont les agissements n’étaient pas empêchés par le gouvernement.
À cette époque, Gerhard Klebinder se fiança à Alice Wagner[9], une tailleuse juive de son âge. Ceci ressort de sa demande d’émigration,[10] dans laquelle Klebinder demande également une autorisation de sortie du territoire pour la famille de sa fiancée. En mars 1938, eut lieu « l’Anschluss » de l’Autriche à l’Allemagne nazie. Deux semaines plus tard, Gerhard Klebinder perdit son emploi et fut ensuite au chômage. En mai de cette même année, il demanda l’autorisation d’émigrer. Comme pays de destination, il indiqua des pays anglophones, mais aussi la Turquie, la Suède ou l’Argentine. De plus, il envisagea potentiellement de changer de métier et mentionna qu’il avait l’aspiration professionnelle de devenir soudeur, poseur de planchers ou conducteur de tracteur. Nous ne pouvons que spéculer quant aux motivations qui le poussèrent à émigrer en France finalement, et pas dans un des pays mentionnés. En effet, il se peut que Marie Ehrenthal[11] ait émigré en France avant lui, et que cela l’ait poussé à la rejoindre. Une autre explication serait qu’il se rendit finalement en France parce qu’il voulait y prendre un bateau pour arriver à une des destinations mentionnées sur sa demande. Nous n’avons pas d’informations sur ce qui le poussa à abandonner son projet d’émigrer avec la famille de sa financée. Cette décision sépara ces jeunes gens.
En juin 1938, le père de Gerhard Klebinder fut déporté, d’abord à Dachau puis à Buchenwald, où il mourut en décembre de cette même année.[12] Nous ne savons pas si son fils était au courant de sa déportation, mais il est possible que Gerhard Klebinder ait émigré après l’arrestation de son père. Dans ce cas, il se pourrait qu’il n’ait pas pu attendre l’émigration avec sa fiancée car il devait, au plus vite, quitter l’Autriche pour éviter le sort de son père.
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Fuite vers la France
Les premières traces de la fuite vers la France de Gerhard Klebinder, qui avait alors 24 ans, se trouvent à Hyères en octobre 1938.[13] Dans cette ville portuaire du sud de la France, il ne resta qu’un an avant de s’installer à Lyon en 1939.
À Lyon, il habita d’abord chez Marie Ehrenthal 50, rue Cuvier. Il s’y sentait en sécurité car Lyon faisait, jusqu’en 1942, partie de la zone libre qui était administrée par le gouvernement de Vichy. Cependant, le régime antisémite de Vichy avait collaboré dès sa création avec l’Allemagne nazie, en adoptant des lois[14] proches des lois de Nuremberg qui avaient pour but d’exclure les citoyens juifs de la vie publique. Les premiers visés pas les mesures antisémites étaient les juifs qui avaient immigré en France. On peut donc assumer qu’il s’avéra difficile pour Gerhard Klebinder de trouver un emploi et de joindre les deux bouts.
Le 22 août 1942, il épousa Edith Müller[15] qui, comme lui, venait de Vienne. Elle travaillait à Lyon comme femme de ménage ou gouvernante à l’Union générale des israélites[16], une association qui représentait les Juifs devant le gouvernement de Vichy et aidait, à cette sombre époque, de nombreux Juifs à fuir. En novembre 1942, trois mois après leur mariage, la zone libre fut occupée par les Allemands. Cela eut pour conséquence la montée de la pression sur la population juive. À Lyon par exemple, le chef notoire de la Gestapo, Klaus Barbie, menait des vagues d’arrestations contre la population juive locale.
Ainsi, Edith Klebinder fut arrêtée lors d’une telle rafle, qui eut lieu à son lieu de travail très tôt dans la matinée du 20 mars 1944. Elle fut transportée au camp d’internement de Drancy d’où elle partit à Auschwitz avec le convoi 71[17] le 13 avril 1944.
Edith revint de la déportation et son témoignage au procès de Klaus Barbie fit forte impression : en effet, comme germanophone, elle fut utilisée pour la transmission des instructions, au débarquement du convoi, sur la Juden rampe. Elle fut donc un témoin clé du destin funeste des enfants d’Izieu, qui firent partie de son convoi avec les accompagnants qui refusèrent de leur lâcher la main, au moment de la sélection.
Son témoignage et sa photo au moment du procès peuvent être consultés sur le document de la bibliothèque municipale de Lyon, référence : Bibliothèque municipale de Lyon / P0759 FIGRPTP0254 01
Quatre mois plus tard, le 19 juillet 1944, Gerhard Klebinder fut également arrêté.
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Arrestation et déportation jusqu’au camp de concentration d’Ebensee
Gerhard Klebinder fut donc arrêté le 19 juillet 1944 à Lyon. Les circonstances de son arrestation sont décrites ainsi[18] : il était en train de travailler parmi un groupe de travailleurs étrangers à Agde lorsqu’il y eut un contrôle d’identité. En essayant de s’enfuir, Klebinder se fit remarquer et un agent du P.P.F.[19] l’arrêta et le fit transporter au siège général de la Gestapo à Lyon. Là-bas, il s’avéra que ses papiers étaient faux. C’est pourquoi, le jour même, il fut transféré au Fort Montluc[20] où il resta du 19 juillet au 22 juillet 1944. Seulement un mois plus tard, les Forces libres[21] libérèrent la prison militaire, mais Gerhard Klebinder ne put en être témoin car, à ce moment, il avait déjà été transféré de Drancy[22], le plus grand camp d’internement et de transit au nord de Paris, à Auschwitz le 31 juillet 1944. Là encore, il n’eut pas de chance puisque 18 jours après son départ de Drancy, les forces alliées libérèrent le camp. Le convoi77 avec lequel il partit au camp d’extermination d’Auschwitz, fut le dernier grand convoi qui quitta Drancy.
Gerhard Klebinder arriva le 4 août 1944 à Auschwitz. À cette époque, les chambres à gaz et les fours crématoires tournaient à régime continu car les SS ordonnaient de plus en plus de meurtres de masse parce que l’Armée rouge se rapprochait du camp. Les conditions de vie dans le camp étaient également terribles. Par exemple, les baraques étaient surpeuplées à cause du nombre élevé de trains de déportation qui arrivaient et des baraques entières restaient sans nourriture. S’ajoutait à cela le bombardement régulier du camp par les Alliés. Gerhard Klebinder quitta Auschwitz le 19 janvier 1945, donc environ six mois après son arrivée, pour être déporté à Mauthausen.[23] Cette fois encore, il était parmi les derniers qui furent transférés d’Auschwitz puisque l’Armée rouge libéra le camp d’extermination le 27 janvier, huit jours après son départ.
À son arrivée à Mauthausen[24], le camp était également surpeuplé et il fut donc transféré six jours plus tard au camp annexe d’Ebensee[25]. Il était enregistré sous le numéro de détenu 120.960, le même qu’à Mauthausen.
Les hivers 1943/1944 et 1944/1945[26] furent extrêmement durs, tout particulièrement pour les détenus car ils n’avaient pas de vêtements suffisants, travaillaient dur et étaient mal nourris.[27] Comme les autres détenus, Gerhard Klebinder souffrait de ces conditions : les détenus travaillaient pour creuser des nouvelles galeries souterraines dans la montagne, mais devaient en partie travailler pieds nus car il n’y avait pas assez de chaussures. Ces circonstances menèrent probablement à l’amputation de la dernière phalange du gros orteil de son pied gauche qui s’avéra nécessaire peu après son arrivée au camp en février 1945[28] à cause de ses gelures. Immédiatement après la libération du camp, la Croix rouge diagnostiqua également qu’il avait une inflammation des testicules.
Le 6 mai 1945, le camp de concentration d’Ebensee fut libéré par des soldats de la 80e division d’infanterie de la troisième armée américaine. Sous contrôle américain, le camp fut transformé en DP-Camp (« displaced persons »). Lors du processus de rapatriement, Gerhard Klebinder fut enregistré le 24 juillet 1945 sous le numéro 2616[29] et rapatrié, à sa demande, en France.
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En liberté. Sa vie jusqu’en 1959[30]
Pour comprendre pourquoi Gerhard Klebinder ne retourna pas à Vienne après sa détention à Ebensee, il faut garder à l’esprit la situation économique et politique de l’Autriche d’après-guerre. Vienne avait été le lieu de combats acharnés dans les dernières semaines de la guerre et particulièrement le centre-ville, là où s’était trouvé l’appartement de ses parents, était touché par les destructions. La population viennoise souffrait de faim et manquait de tout. De plus, l’antisémitisme n’avait pas disparu chez beaucoup d’Autrichiens et les survivants de l’Holocauste ne recevaient que rarement et parcimonieusement de l’aide. On les voyait comme une charge supplémentaire car la population elle-même avait peu à manger. Même dans les plus hautes sphères politiques, il y avait un consensus entre les partis au pouvoir[31] de faire revenir le moins possible de Juifs en Autriche. Il s’y ajouta que les parents de Klebinder étaient morts, qu’il avait été emprisonné dans des camps de concentration sur le sol autrichien et qu’il souffrait probablement de traumatismes. À cause de toutes ces raisons, Gerhard Klebinder ne voulut certainement pas rester en Autriche. Comme beaucoup d’autres Juifs, il prit la décision de ne pas retourner dans sa ville natale, mais de s’installer dans sa patrie d’adoption, la France, où il pouvait se sentir plus libéré, ayant fui le climat antisémite persistant en Autriche.
À Lyon, il retrouva son épouse Édith qui avait également survécu après le camp de concentration, et ils s’installèrent 50, rue Cuvier où ils avaient aussi vécu avant la déportation. À partir de mai 1945, le frère cadet d’Édith, Willy Müller[32] fit une requête auprès de la British Red Cross car il n’avait pas eu de nouvelles de sa sœur depuis février 1944, donc quatre semaines avant son arrestation.
L’État français accorda la nationalité française à Gerhard Klebinder et à son épouse le 15 avril 1949. À cette époque, ils habitaient 173, Rue Cuvier à Lyon, ce qui ressort de la correspondance avec les autorités.
En juin 1956, la demande de Gerhard Klebinder d’être reconnu comme déporté politique fut acceptée[33] et la même année, il reçut une compensation d’un montant de 12.000 Francs de la part de la France qui avait commencé à compenser les victimes de guerre et les résistants à partir de 1952.[34] Cette même année, la ville de Vienne se renseigna sur la survie de Gerhard Klebinder. La requête auprès de l’ambassade française fut transmise au Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerres à Paris.[35]
Note postérieure à la rédaction de la biographie par la classe de Vienne.
Nous avons reçu un message email d’une personne disant s’appeler Richard Klebinder, fils de Gérard Klebinder, nous indiquant que son père était décédé en 1978 et avait été incinéré au cimetière du crématorium de la Guillotière à Lyon. Richard nous indique également qu’il est le second d’une fratrie de quatre enfants, Martin né en 1946, lui-même né en décembre 1947, Alain en juillet 1950 et Yves né en octobre 1956 et décédé en 2007.
Annexes
Annexe 1 : Acte de naissance de Gerhard Philipp Klebinder
Annexe 2 : La Maison Werdertorgasse 4,1., aujourd’hui. À gauche à côté de la porte d’entrée, il y a une plaque en cuivre qui commémore les victimes de la Shoah ayant vécu dans cette maison. Salo Klebinder y est mentionné, voir annexe 3.
Annexe 3 : La plaque en cuivre commémorant la mort de Salo Klebinder
Annexe 4 : Demande d’émigration de Gerhard Klebinder
Annexe 5 : Certificat de résidence daté et signé en 1953 qui indique que Gerhard Klebinder travailla du 30 octobre 1938 jusqu’au 21 octobre 1939 à Hyères (Var) comme ouvrier agricole
Annexe 6 : Ce document daté de 1948 précise les circonstances de son arrestation et de sa déportation
Annexe 7 : La carte de détenu de Mauthausen
Annexe 8 : Cette attestation médicale certifie l’état de santé de Gerhard Klebinder lors de sa libération. Son état était « moyen ». L’attestation mentionne aussi l’amputation de la phalange de son pied
Annexe 9 : Dans ce document, Gerhard Klebinder corrige la date de son rapatriement en France : il eut lieu le 24 juillet 1945 et non le 15 mai 1945
Annexe 10 : Confirmation de l’obtention du titre « déporté politique » du 13 juillet 1956
Annexe 11 : Confirmation de l’obtention d’un pécule de 12.000FF
Annexe 12 : Requête de la ville de Vienne sur la survie de Gerhard Klebinder, qui a été transmise par l’Ambassade de France
[1] En France, il se nomma Gérard Klébinder. Dans l’école élémentaire, il fut inscrit sous le nom de Gerhard Klebinder
[2] Irene (parfois aussi Bela ou Bele) Ehrenthal (née le 4 février 1886 à Duna Szerdahely en Hongrie)
[3] Voir annexe 1
[4] Gertrud, née le 12 avril 1910. Selon une information du fonds national autrichien, elle quitta la communauté juive à l’âge de 16 ans avant d’y retourner à l’âge de 25 ans.
[5] Werdertorgasse 4, 1010 Vienne; voir annexe 2 et 3
[6] Le métier exact de Salo Klebinder n’a pas pu être identifié clairement. Dans l’acte de naissance de son fils Gerhard, le métier de fonctionnaire est mentionné. Dans le journal officiel de la ville de Vienne dans l’édition 1919, page 1212, on trouve qu’il était employé d’un syndicat. Dans le Wohnungsanzeiger de Adolf Lehner on trouve l’abréviation « Getr. ». Une employée du fonds national indiqua que Salo Klebinder était potentiellement marchand de bois.
[7] De 1920 à 1925, il alla à l’école primaire Börsegasse, 1. En 1925, il changea d’école et alla à la Bürgerschule (« école des citoyens ») Renngasse 20, dans le 1er arrondissement.
[8] Elle est enterrée au cimetière central de Vienne, porte 4.
[9] Alice Wagner, née en 1914, fille de Rudolf et Anna Wagner, domiciliés à la Ayrenhoffgasse 8 dans le 9e arrondissement
[10] Voir annexe 4
[11] La mère de Gerhard Klebinder s’appellait Béla Ehrenthal. Il est donc probable que Marie Ehrenthal ait fait partie de sa famille. Dans les archives de la communauté israélite de Vienne et du fonds national autrichien, nous n’avons pas trouvé de documents sur elle. Plus d’informations sur sa vie se trouvent potentiellement en Hongrie.
[12] Salo Klebinder fut déporté le 24 juin 1938 à Dachau, puis le 22 septembre 1938 au camp de concentration de Buchenwald où il mourut le 5 décembre 1938. Ces informations se trouvent sur la plaque de commémoration de la maison Werdertorgasse 4 déjà-mentionnée. Vous trouverez plus d’informations sur son sort dans les archives de la communauté israélite de Vienne et de Yad Vashem.
[13] Voir annexe 5
[14] Le « statut des Juifs » fut adopté en octobre 1940
[15] Edith Müller, née le 23 mars 1914 à Vienne, fille d’Arnold Müller et d’Anna Roenblat
[16] Il y a deux documents qui mentionnent des métiers différents
[17] Les enfants d’Izieu, que Klaus Barbie avait fait arrêter près de Lyon, furent transportés par le même transport à Auschwitz. Edith Klebinder, qui survécut à Auschwitz, raconta, lors du procès contre Barbie à Lyon en 1938, l’arrivée de ces enfants à Auschwitz.
[18] Voir annexe 6
[19] P.P.F. : Abréviation pour le Parti populaire français, un parti fasciste qui collaborait avec les Allemands
[20] Le Fort Montluc était une ancienne fortification dans le 3e arrondissement de Lyon, qui avait été transformée en prison militaire en 1921. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le Fort Montluc servait comme prison intermédiaire pour les Juifs avant la déportation. De même, des résistants y étaient arrêtés, interrogés et torturés par la Gestapo
[21] Les Forces Libres étaient des groupes armés qui combattaient au côté des Alliés pour la libération de la France
[22] Gerhard Klebinder y reçut le numéro de détenu 25860 lorsqu’il y arriva le 24 juillet 1944. À ce moment-là, le camp qui avait été construit pour une capacité de 700 personnes était surpeuplé. En effet, plus de 7.000 personnes vinrent s’ajouter en 1944 aux détenus qui étaient déjà là auparavant. Le 31 juillet 1944, Gérard Klebinder quitta le camp de Drancy avec le convoi 77.
[23] Voir annexe 7
[24] Mauthausen était le plus grand camp de concentration nazi sur le sol autrichien. Il se trouvait à 20km à l’Est de la ville de Linz, capitale de la Haute-Autriche. Gerhard Klebinder y resta du 25 au 31 janvier 1945.
[25] Ebensee était proche de Mauthausen et avait pour but de faire avancer la production d’armement et en particulier la recherche sur les fusées dans des galeries souterraines. En janvier 1945, ce camp était également surpeuplé et, comme à Mauthausen, il y manquait de tout. C’est pour cela qu’on l’appella aussi le Hungerlager (« camp de la faim »). Gerhard Klebinder y fut interné à partir du 1er février 1945 jusqu’à la libération et potentiellement même jusqu’à son rapatriement en France. À Ebensee, il n’y a pas de documents sur sa libération et son rapatriement en France. Grâce à nos recherches cependant, le musée d’Ebensee créera un dossier sur lui dans ses archives.
[26] En ces hivers, il régnait un froid terrible et il y avait en partie de la neige jusqu’en juin.
[27] En 1945 à Ebensee, la consommation quotidienne de calories était autour de 700kcal. En comparaison, un homme ordinaire a besoin d’environ 2400kcal par jour. Alors que le camp avait été construit pour 7.000 détenus, il y en avait approximativement 18.000 en mars 1945.
[28] Voir annexe 8
[29] Voir annexe 9
[30] Malheureusement, il nous était impossible d’obtenir plus d’informations par voie postale sur sa vie à Lyon. La question reste de savoir s’il a des descendants, quand il est décédé et où il est enterré. Dans le procès Barbie, il est indiqué qu’Edith Klebinder était veuve. Nous pensons donc qu’il est décédé avant 1987.
[31] La ÖVP (« Parti populaire autrichien », appelé avant la guerre le « Parti social-chrétien ») et la SPÖ (« Parti social-démocrate d’Autriche »)
[32] Wilhelm Rudolf Müller, né le 11 décembre 1924
[33] Voir annexe 10
[34] Voir annexe 11
[35] Voir annexe 12
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Die Erstellung dieser Biographie wurde im Wahlpflichtfach Geschichte, im Sommersemester 2018, am Akademischen Gymnasium Wien 1., unter der Betreuung von Mag. Friederike Scharf, von folgenden SchülerInnen realisiert: Baltacis Theo, Brandstetter Lilly, Fegyö Judit, Sarwat Benjamin, Sarwat Jona, Shah Ishan, Weinke Florian.
GERHARD PHILIPP KLEBINDER (1914 – 1978 )
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Seine Zeit in Wien
1.1. Geburt und Kindheit
Gerhard Philipp Klebinder[1] wurde am 28. Juni 1914 als Sohn von Salo Klebinder und Irene Ehrenthal[2] in Wien, geboren[3]. Dieser 28. Juni war nicht nur für die Familie Klebinder, die nun nach einer Tochter[4] auch einen Sohn hatte, sondern auch für die gesamte österreichisch-ungarische Monarchie ein schicksalhafter Tag, denn genau an diesem Tag wurde Franz Ferdinand, der Thronfolger von Kaiser Franz Joseph, in Sarajevo von einem Mitglied der serbischen Geheimgesellschaft „Schwarze Hand“ ermordet und einen Monat später nach intensivsten diplomatischen Verhandlungen erklärte Österreich-Ungarn am 28. Juli an Serbien den Krieg, der sich dann rasch von einem lokalen Krieg in einen Weltkrieg ausweitete.
Spätestens ab 1916 waren auch in Wien die Folgen des Krieges zu spüren und ein Großteil der Bevölkerung litt an Hunger und anderen kriegsbedingten Entbehrungen. In dieser schweren Zeit wuchs Gerhard Klebinder auf. Als der Krieg zu Ende war, zählte er erst vier Jahre und realisierte den Übergang von der Monarchie zur Republik wohl kaum.
Die Familie Klebinder wohnte anfänglich im 9. Wiener Gemeindebezirk, am Hernalser Gürtel 34, wie aus der Geburtsurkunde von Gertrud Klebinder zu entnehmen ist. Spätestens als ihr Bruder 1914 geboren wurde, wohnte die Familie bereits in einem großen, eleganten Gründer-zeithaus in der Wiener Innenstadt[5]. Daher ist anzunehmen, dass Salo Klebinder einen bedeu-tenden sozialen Aufstieg gemacht hat.[6]
Als Gerhard Klebinder in die Volksschule[7] eintrat, feierte die junge Republik gerade erst ihr zweijähriges Bestehen, der Frieden von Saint-Germain war ein Jahr zuvor unterzeichnet worden und die Hoffnung vieler Österreicher eines Anschlusses an Deutschland endgültig zerstört. Diese Zeit war von großen wirtschaftlichen, aber auch politischen Problemen geprägt, denn die Kluft zwischen den beiden Großparteien, der Christlichsozialen Partei und der Sozialdemokratischen Partei war vor allem in Wien sehr spürbar. Was Gerhard Klebinder in diesen Jahren wohl sicherlich auch mitbekommen hat, war der überall in Wien anzutreffende Antisemitismus. Es gab Attentate auf Juden und die konservative Presse und Politiker hetzten und versuchten schon in den Zwanzigerjahren einen Buhmann für die wirtschaftlichen Probleme der jungen Republik festzumachen. Auf den Wahlplakaten der konservativen Parteien wurden Juden und Kommunisten als die großen Volksfeinde angeprangert.
Mit nur neun Jahren verlor Gerhard Klebinder seine Mutter und war ab da Halbwaise. Wir wissen weder, warum sie am 14. 4. 1923 im Alter von 37 Jahren starb noch wie ihr früher Tod von der Familie Klebinder verarbeitet wurde[8].
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Jugend und Eintritt ins Erwachsenenleben
Ab 1925 besuchte Gerhard Klebinder die Bürgerschule Renngasse und danach, von 1929 bis 1933, absolvierte er eine Lehre in dem auf technische und elektrotechnische Geräte speziali-sierten Betrieb der Firma Paul Planer A.G. im 2. Bezirk, in der Taborstraße. Er wurde hier zum Handelsangestellten ausgebildet.
In dieser Zeit kam es in Österreich zum Ende der Demokratie und zum Übergang zum autoritären Ständestaat. 1927, als Gerhard Klebinder noch die Bürgerschule besuchte, gab es einen ersten Höhepunkt in dem Konflikt zwischen dem linken und dem rechten Lager in Wien, als der Justizpalast nach einem Fehlurteil zugunsten der konservativen Kräfte von sozialdemokratischen Arbeitern in Brand gesteckt wurde. Die Polizei schoss auf die unbewaffneten Arbeiter und es gab zahlreiche Tote. Spätestens ab diesem Zeitpunkt wurde von den Bürgerlichen zielstrebig an der Abschaffung der Demokratie gearbeitet. 1933, als Hitler in Deutschland an die Macht kam und Gerhard Klebinder kurz vor der Beendigung seiner Lehre war, wurde in Österreich auf Initiative des christlich-sozialen Bundeskanzlers das Parlament geschlossen und als ein Jahr später sozialdemokratische Kräfte in Linz den Bürgerkrieg begannen, war es bereits für die Rettung der Demokratie zu spät. Nach nur vier Tagen wurde der Aufstand niedergeschlagen und im Mai 1934 die berufsständische, autoritäre Bundesverfassung erlassen, was das endgültige Ende der Demokratie besiegelte.
Gerhard Klebinder war 19 Jahre alt als er 1933 seine Lehre beendete, und mit 20 erlebte er den Übergang zum austrofaschistischen Ständestaat, der sich hauptsächlich an der katholi-schen (Sozial-) Ethik orientierte, was zur Folge hatte, dass dessen Vertreter überwiegend antisemitisch eingestellt waren. So zum Beispiel wurden von der Gemeinde Wien viele jüdische Ärzte unter dem Vorwand, dass sie Sozialdemokraten wären, entlassen oder 1937 rief der Vizebürgermeister von Wien zu einem Boykott von jüdischen Geschäften auf. Außerdem gab es mehrere dem Ständestaat nahestehende antisemitische Vereine, deren Agitation von der Regierung nicht unterbunden wurde.
Etwa in dieser Zeit verlobte sich Gerhard Klebinder mit Alice Wagner[9], einer gleichaltrigen jüdischen Schneiderin. Dies geht aus seinem Ansuchen für Auswanderung[10] hervor, in dem er nicht nur für sich die Ausreise beantragte, sondern auch für die Familie seiner Verlobten. Als es im März 1938 zum Anschluss an Deutschland kam, verlor Gerhard Klebinder nur zwei Wochen später seine Arbeit und war ab da arbeitslos. Schon im Mai desselben Jahres suchte er um Auswanderung an. Als Zielländer gab er englischsprachige Länder an, aber auch die Türkei, Schweden oder Argentinien konnte er sich vorstellen. Ebenso lag auch eine berufliche Neuorientierung für ihn im Bereich des Möglichen. So gab er als Berufswünsche, Schweißer, Fußbodenleger und Traktorführer an. Warum er letzten Endes einige Monate später in Frankreich landete, dafür haben wir keine Erklärung gefunden. Wir können nur spekulieren. Möglicherweise war Marie Ehrenthal[11] vor ihm in Frankreich und dies bewog ihn, ihr zu folgen. Oder er nahm eine günstige Gelegenheit wahr, um nach Frankreich zu gelangen und vielleicht von dort aus mit einem Schiff seine ursprünglich angegebenen Zielländer zu erreichen. Wir haben auch keine Information darüber, warum er sein erstes Projekt, nämlich zusammen mit der Familie seiner Verlobten zu emigrieren, nicht umsetzen konnte und es sichtlich zu einer Trennung der beiden jungen Menschen kam.
Schon im Juni 1938 kam es zur Deportation seines Vaters, zunächst nach Dachau und im September nach Buchenwald, wo er bereits im Dezember verstarb.[12] Ob sein Sohn davon Kenntnis hatte, wissen wir auch nicht. Möglicherweise ist Gerhard Klebinder erst nach der Verhaftung seines Vaters nach Frankreich gefahren. In diesem Fall hätten wir eine Erklärung, warum er nicht in Österreich auf die gemeinsame Ausreise mit seiner Verlobten gewartet hat. Um nicht dasselbe Schicksal wie sein Vater zu erleiden, musste er Österreich so rasch wie möglich verlassen.
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Gerhard Klebinders Flucht nach Frankreich
Im Oktober 1938 finden sich von Gerhard Klebinder, der zu dieser Zeit 24 Jahre alt war, erste Zeugnisse seiner Flucht in Hyères[13]. In dieser südfranzösischen Hafenstadt blieb er aber nur ein Jahr und übersiedelte schon 1939 nach Lyon.
In Lyon wohnte er zunächst bei Marie Ehrenthal an folgender Adresse: 50, rue Cuvier. Er fühlte sich hier vermeintlich sicher, denn bis 1942 war Lyon Teil der „zone libre“ der unbesetzten Südzone Frankreichs, die von der Vichy-Regierung verwaltet wurde. Die antisemitisch einge-stellte Führungsschicht kooperierte allerdings in dieser Frage von Anfang an mit Nazi-Deutschland und erließ Gesetze[14], die den Nürnberger Gesetzen Hitlers ähnelten und den Zweck hatten, die jüdischen Bürger aus dem öffentlichen Leben auszuschließen. Betroffen von diesen ersten antisemitischen Maßnahmen waren vor allem die aus dem Ausland nach Frankreich immigrierten Juden. Also auch Gerhard Klebinder wird es nicht leicht gehabt haben, in dieser Zeit Arbeit zu finden und sich finanziell über Wasser zu halten.
Am 22. August 1942 heiratete er Edith Müller[15], die wie er ebenfalls aus Wien stammte. Sie arbeitete als Reinigungskraft oder „gouvernante“ in der „Union générale des israélites“[16] in Lyon, einer Organisation, die die Juden gegenüber der Vichy-Regierung vertrat und die vielen in dieser schweren Zeit zur Flucht verhalf. Im November 1942, also nur drei Monate nach ihrer Eheschließung, wurde ganz Frankreich von den Deutschen besetzt und der Druck auf die jüdische Bevölkerung nahm daher auch in Lyon zu, die immer wieder den Verhaftungs-wellen, die von Klaus Barbie, dem berüchtigten Chef der dortigen Gestapo angeordnet wurden, ausgesetzt war.
So geriet auch Edith Klebinder in eine solche Razzia, die am 20.3.1944 am frühen Morgen auf ihrem Arbeitsplatz durchgeführt wurde. Sie kam zunächst in das Sammellager Drancy und wurde dann mit dem Transport 71[17], am 13.4. 1944 nach Ausschwitz gebracht.
Nur vier Monate später, nämlich am 19. Juli 1944, wurde auch Gerhard Klebinder verhaftet.
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Seine Verhaftung und Deportation bis ins Nebenlager Ebensee
Gerhard Philipp Klebinder wurde also am 19. Juli 1944 in Lyon festgenommen. Die Umstände seiner Verhaftung werden wie folgt geschildert[18]: Er arbeitete gerade in einer Arbeitsgruppe für ausländische Arbeiter in Agde, als es zu einer Ausweiskontrolle kam und er durch sein Weglaufen auf sich aufmerksam machte. Er wurde von Beamten der P.P.F.[19] verhaftet und in das Gestapo-Hauptquartier in Lyon gebracht. Bei der folgenden Überprüfung seiner Papiere, stellte sich schnell heraus, dass diese gefälscht waren. Er wurde daher noch am selben Tag nach Fort Montluc[20] überstellt und dort vom 19. Juli bis zum 22. Juli 1944 festgehalten. Nur einen Monat später wurde dieses Militärgefängnis von den Forces libres[21] befreit, aber Gerhard Klebinder konnte dies nicht mehr miterleben, denn er war zu dieser Zeit bereits von Drancy[22], dem großen, französischen Sammel- und Übergangslager im Norden von Paris, am 31. Juli nach Auschwitz verschickt worden. Auch diesmal hatte er kein Glück, denn Drancy wurde nur 18 Tage nach seinem Abtransport von den Alliierten Streitkräften befreit. Der Transport 77 mit dem er in das Vernichtungslager Auschwitz geschickt wurde, war somit der allerletzte Häftlingstransport, der Drancy verließ.
Gerard Klebinder kam am 4.8.1944 in Auschwitz an. In dieser Zeit waren die Gaskammern und die Öfen in den Krematorien in ständigem Betrieb, da die SS aufgrund der nahenden Roten Armee, mehr Massenmorde anordnete als je zuvor, worunter auch die Lebensumstände der Häftlinge im Lager litten, da zum Beispiel manchmal Baracken bei Nahrungsverteilungen einfach vergessen wurden und durch die großen Transporte das Platz-und Nahrungsangebot merklich einschränkt war. Die ständigen Bombardements der Alliierten waren eine zusätzliche Belastung. Gerhard Klebinder verließ das KZ nach ca. sechs Monaten, nämlich am 19.1.1945, um nach Mauthausen[23] deportiert zu werden. Auch diesmal gehörte er zu den Letzten, die weitergeschickt wurden, denn am 27. Jänner, also nur acht Tage nach seinem Abtransport, wurde das Vernichtungslager Auschwitz von der Roten Armee befreit.
Auch das Konzentrationslager Mauthausen[24] war zum Zeitpunkt seiner Ankunft heillos überfüllt und so wurde Gerhard Klebinder nach nur sechs Tagen, in das Nebenlager Ebensee[25] verlegt. Seine Häftlingsnummer 120.960, unter der er auch in Mauthausen geführt wurde, behielt er bei.
Die Winter der Jahre 1943/1944 und 1944/45[26] waren besonders hart, vor allem für die Häftlinge, die keine feste Kleidung hatten, schwer arbeiten mussten und nur unzureichend ernährt wurden[27]. Wie viele Mitinhaftierte hatte auch Gerhard Klebinder unter diesen Bedingungen zu leiden: Die Häftlinge, die hauptsächlich damit beschäftigt waren, neue Stollen im Berg anzulegen, mussten sogar zum Teil barfuß ihre Arbeit verrichten, da es nicht genug Schuhe gab. Diese Umstände führten höchstwahrscheinlich auch zu der aufgrund schwerer Erfrierungen unumgänglichen Amputation des letzten Zehenglieds seiner linken, großen Zehe im Februar 1945[28], also kurz nach seiner Ankunft in diesem Arbeitslager. Des Weiteren wurde bei Klebinder im Mai 1945, unmittelbar nach der Befreiung vom Roten Kreuz, eine Hoden-entzündung diagnostiziert.
Am 6. Mai 1945 wurde das Konzentrationslager Ebensee durch Soldaten der 80th Infantry Division der 3. US-Armee befreit und in ein DP-Lager („displaced persons“) umfunktioniert. Gerhard Philipp Klebinder wurde im Zuge der Rückführung der Befreiten am 24. Juli 1945 unter der Nummer 2616 registriert[29] und auf seinen Wunsch nach Frankreich zurückgebracht.
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Wieder in Freiheit. Die Zeit bis 1959[30]
Um eine Antwort auf die Frage zu bekommen, warum Gerhard Klebinder nach seiner Inhaftierung in Ebensee nicht mehr nach Wien zurückgekehrt ist, muss man sich die damalige wirtschaftliche und politische Situation Österreichs vor Augen halten. Wien war in den letzten Kriegswochen heftig umkämpft worden und daher gab es vor allem in der Innenstadt, also auch dort, wo sich seine elterliche Wohnung befand, große Zerstörungen. Die Wiener Bevölkerung litt Hunger und es mangelte an allem. Außerdem war der Antisemitismus bei vielen Österreichern leider noch keineswegs verschwunden. Überlebenden des Holocaust wurde kaum oder nur zögerlich Hilfe gewährt. Sie wurden eher als Last empfunden, hatte man doch selbst kaum zu essen. Sogar an höchster politischer Stelle, gab es den einhelligen Konsens der regierenden Parteien[31], so wenige Juden wie möglich nach Österreich zurück-kommen zu lassen. Wahrscheinlich aus diesen Gründen und möglicherweise auch, weil seine Eltern nicht mehr lebten, er selbst monatelang in den österreichischen Konzentrationslagern gefangen gehalten wurde und schwere Traumata erleiden musste, wollte Gerhard Klebinder nicht in Österreich bleiben. Er entschied sich – wie so viele andere Juden auch- nicht in seine Geburtsstadt zurückzukehren, sondern Frankreich zu seiner neuen Wahlheimat zu machen, denn wirklich „befreit“ fühlten sich viele Deportierte erst, wenn sie durch ihre Auswanderung dem noch immer herrschenden alltäglichen antisemitischen Klima in Österreich entfliehen konnten.
In Lyon traf er wieder auf seine Frau Edith, die das Konzentrationslager ebenfalls überlebt hatte und beide wohnten an ihrer vormaligen Adresse in der rue Cuvier. Ab Mai 1945 wurde das Ehepaar von Willy Müller[32], dem jüngeren Bruder von Edith gesucht, der beim „British Red Cross“ nachfragte. Er hatte zuletzt im Februar 1944 von seiner Schwester etwas gehört, das war etwa vier Wochen vor ihrer Verhaftung.
Gerhard Klebinder und seiner Frau wurde gegen Ende der 40er Jahre, am 15. April 1949, die französische Staatsbürgerschaft verliehen. In dieser Zeit hatte das Ehepaar auch seinen Wohnsitz verlegt. Sie wohnten nun an folgender Adresse: 173, rue Cuvier, Lyon, wie aus ihrer Korrespondenz mit den Behörden zu entnehmen ist.
Im Juni 1956 wurde Gerhard Klebinder seinem Ansuchen entsprechend als déporté politique („politischer Deportierter“) anerkannt[33] und bekam noch im selben Jahr von Frankreich, das schon 1952 begonnen hatte Kriegsopfer und Kämpfer der Résistance zu entschädigen, eine Zahlung in der Höhe von 12 000 Francs[34]. Im selben Jahr erkundigte sich auch die Stadt Wien nach dem Verbleib von Gerhard Klebinder. Der entsprechende Brief der Französischen Botschaft wurde an das Ministerium der ehemaligen Kämpfer und Kriegsopfer[35] in Paris weitergeleitet.
Anhang
Abb.1, Geburtsurkunde von Gerard Philipp Klebinder
Abb.2, Das Haus Werdertorgasse 4,1., heute. Links neben dem Eingangstor befindet sich ein Messingschild, welches an die in diesem Haus lebenden Opfer der Shoah erinnert. Auch Salo Klebinder wird genannt. s. Abb.3
Abb.3, das Messingschild, das an den Tod Salo Klebinders erinnert.
Abb 4: Ansuchen um Auswanderung von Gerhard Klebinder
Abb.5.: Eine Aufenthaltsbestätigung aus dem Jahr 1953. Es wird bescheinigt, dass Gerhard Klebinder vom 30.10.1938 – 21.10.1939 in Hyères (Var) als landwirtschaftliche Hilfskraft tätig war.
Abb.6 : Dieses Dokument aus dem Jahr 1948 schildert die Umstände seiner Verhaftung und die anschließende Deportation:
Abb.7: Die Häftlingspersonalkarte aus Mauthausen
Abb.8: Auf dieser ärztlichen Bescheinigung wird der Gesundheitszustand von Gerhard Klebinder nach der Befreiung festgehalten. Er wird als mittel gut bezeichnet und auch über die Amputation des Zehengliedes wird berichtet.
Abb.9 : Hier stellt Gerhard Klebinder das Datum seiner Rückführung richtig: am 24.Juli 1945 und nicht am 15. Mai 1945 wurde er nach Frankreich zurückgeführt.
Abb. 10: Bestätigung des Titels „Déporté Politique“, vom 13.Juli 1956
Abb 11: Bestätigung der Zuerkennung der 12.000FF
Abb. 12: Ansuchen um Auskunft der Gemeinde Wien, das von der Französischen Botschaft weitergeleitet wurde.
[1] In Frankreich nannte er sich Gérard Klébinder, in seiner Volksschule wurde er unter Gerhard Klebinder geführt.
[2] Irene (manchmal auch Bela oder Bele) Ehrenthal (geb. 4.Feb.1886, in Duna Szerdahely, in Ungarn)
[3] s. Abb.1, im Anhang
[4] Gertrud, geb. am 12.4.1910; Laut Auskunft des österr. Nationalfonds ist sie mit 16 J aus der Kultusgemeinde ausgetreten und mit 25 J wiederum eingetreten.
[5] Werdertorgasse 4, 1010 Wien; s. Abb . 2,3, im Anhang
[6] Aus den verschiedenen Dokumenten ist nicht eindeutig feststellbar, welchen Beruf er hatte. In der Geburtsurkunde seines Sohnes Gerhard steht, dass er Beamter ist, im Amtsblatt der Stadt Wien ist im Bd.1919 auf S. 1112 nachzulesen, dass er Gewerkschaftsangestellter ist und im Adolf Lehner´s Wohnungsanzeiger steht die Abkürzung „Getr.“, eine Mitarbeiterin des Nationalfonds meinte, dass er möglicherweise Holzhändler war.
[7] Von 1920 bis 1925 besuchte er die Volksschule Börsegasse, 1., 1925 wechselte er in die Bürgerschule Renngasse 20, im 1. Bezirk;
[8] Sie ist am Zentralfriedhof, Tor 4, beerdigt.
[9] Alice Wagner, geb. 1914 als Tochter von Rudolf und Anna Wagner, wohnhaft in Ayrenhoffgasse 8, im 9.Bezirk
[10] s. Abb.4, im Anhang
[11] Gerhard Klebinders Mutter hieß Irene Béla Ehrenthal, somit ist anzunehmen, dass Marie Ehrenthal mit ihr verwandt war; In der Wiener Kultusgemeinde und auch im österr.Nationalfonds finden sich aber keine Unterlagen über sie. Möglicherweise gibt es in Ungarn zu ihrer Identität mehr Informationen.
[12] Salo Klebinder wurde am 24.6.1938 nach Dachau transportiert, am 22.9.1938 war er im KZ Buchenwald und am 5.12.1938 starb er dort. Diese Informationen befinden sich auf der schon erwähnten Gedenktafel auf der alle deportierten Einwohner des Hauses Werdertorgasse 4 verzeichnet sind, bzw. gibt es auch Informationen über sein Schicksal in der Kultusgemeinde Wien und in der Datei von Yad Vashem.
[13] siehe Abb.5 im Anhang
[14] Das „Statut des Juifs“ wurde bereits im Oktober 1940 herausgegeben.
[15] Edith Müller, geb. 23.3.1914, in Wien, als Tochter von Arnold Müller und Anna Rosenblat.
[16] Es gibt zwei Dokumente, die einmal die eine und ein andermal die zweite Berufsbezeichnung angeben.
[17] Im selben Transport befanden sich die Kinder von Izieu, die Barbie aus einem jüdischen Kinderheim, das sich in der Nähe von Lyon befand, abtransportieren ließ und zur Vernichtung nach Ausschwitz schickte. Edith Klebinder, die den Krieg in Auschwitz überlebte, wird später 1987 beim Prozess gegen Barbie, in Lyon, gegen ihn aussagen und die Ankunft der Kinder in Ausschwitz schildern.
[18] siehe Abb.6, im Anhang
[19] P.P.F. : Abkürzung für den Parti populaire français, die französische Volkspartei, die faschistisch eingestellt war und eng mit Deutschland zusammenarbeitete.
[20] Das Fort Montluc war eine ehemalige Befestigungsanlage im dritten Stadtbezirk von Lyon, die ab 1921 in ein Militärgefängnis umgewandelt wurde. Während dem Zweiten Weltkrieg diente es als Zwischenstation für die auf ihre Deportation wartenden Juden, auch Widerstandskämpfer wurden dort inhaftiert und von der Gestapo gefoltert und verhört.
[21] Dies waren bewaffnete Einheiten, die während des Krieges an der Seite der Alliierten für ein freies Frankreich kämpften.
[22] Gerhard Klebinder bekam in Drancy die Häftlingsnummer 25.860 zugewiesen, als er dort am 24. Juli 1944 eintraf. Zu diesem Zeitpunkt war das Lager, das ursprünglich für 700 Personen erbaut wurde unglaublich voll, denn allein in diesem Jahr kamen mehr als 7.000 Menschen dazu. Am 31.7.1944 verlässt er im Transport 77 Drancy.
[23] s. Abb. 7, im Anhang
[24]Dies war das größte Konzentrationslager der Nationalsozialisten auf österreichischem Gebiet, das sich 20 Kilometer östlich der oberösterreichischen Landeshauptstadt Linz im Ort Mauthausen befand. Gerhard Klebinder war hier vom 25.1. – 31.1.1945.
[25] Ebensee war nicht weit von Mauthausen entfernt und hatte vor allem die Aufgabe in unterirdischen Stollen die Rüstungsproduktion und hier wiederum im Besonderen die Raketenforschung der Nazis voranzutreiben. Im Jänner 1945 war auch dieses Lager vollkommen überfüllt und da es ebenso wie in Mauthausen an allem mangelte, bekam es den Beinamen das „Hungerlager“. Gerhard Klebinder war hier ab dem 1. Februar 1945 bis zur Befreiung und wahrscheinlich auch bis zur seiner Rückstellung nach Frankreich. In Ebensee selbst befinden sich keine Aufzeichnungen über Gerhard Klebinders Befreiung und Rückführung nach Frankreich. Es wird aber jetzt dank unserer Nachforschungen ein eigener Akt über Gerhard Klebinder angelegt.
[26] In diesen Wintern herrschte große Kälte und Schnee lag noch zum Teil bis in den Juni.
[27] In Ebensee bekamen sie 1945 nur 700kcal pro Tag. Im Vergleich dazu benötigt ein Erwachsener Mann ca. 2400kcal. Im März 1945 gab es ca. 18.000 Gefangene in diesem Lager, das eigentlich nur für 7.000 konzipiert war.
[28] siehe Abb.8, im Anhang
[29] siehe Abb.9, im Anhang
[30] Leider war es uns nicht möglich auf postalischem Wege neuere Informationen über den weiteren Verbleib von Gerhard Klebinder in Lyon zu bekommen. Daher bleibt die Frage ob er Nachkommen hat und wann er gestorben und wo er begraben ist offen. Da Edith Klebinder im Prozess gegen Klaus Barbie als Witwe geführt wird, nehmen wir an, dass Gerhard Klebinder vor 1987 gestorben ist.
[31] ÖVP (Österreichische Volkspartei, ehemals vor dem Krieg war dies die Christlichsoziale Partei) und SPÖ (Sozialistische Partei Österreichs)
[32] Wilhelm Rudolf Müller, geb. 11.12.1924
[33] s.Abb.10, im Anhang
[34] s. Abb. 11, im Anhang
[35] Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, s. Abb.12, im Anhang
Bonjour, il y a de cela plusieurs mois, je vous ai adressé un E-Mail de mise à jour de ce texte, qui concerne mon père Gerard Klebinder né à vienne (Autriche) en juin 1914, décédé en 1978, incinéré au crematorium du Cimetière de la Guillotière à LYON et dont les cendres sont conservé en ce meme lieu.
petite precision : à ma connaissance mon père a eut 4 enfants tous des garcons
Martin né en juin 1946, moi meme Richard né en décembre 1947, Alain né en juillet 1950 et Yves né en octobre 1956 décédé en 2007
Monsieur Klebinder, nous accusons réception de votre message et nous serons très heureux de modifier la biographie de votre père, suivant vos indications. Soyez assez aimable de nous transmettre des copies des documents en votre possession.
Sincères salutations.
Serge Jacubert
Je suis Marc PIEGAY, et j’ai connu une famille Klebinder , je suis aller à l’école avec Martin ou Richard.
J’aurais plaisir à les rencontrer.
Est ce la même famille??