1876–1944 | Birth: | Arrest: | Residence: ,

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René LÉVY

 

René Salomon LÉVY est né le 27 août 1876 à six heures du matin au domicile de ses parents, situé à La Neuveville-lès-Raon dans le département des Vosges (88) en France.

 

(Source Wikipedia) 

 

René est le fils de Prosper LÉVY qui exerce la profession de commerçant de bétail et de Rosine LONDONCHUTZ qui elle, est sans profession. Le couple a respectivement 39 et 32 ans à sa naissance.

René se marie le 29 avril 1921, avec Germaine Henriette WEILL. Le mariage a lieu à la mairie du Xème arrondissement à Paris. Cette union se solde par un divorce. Nous n’avons trouvé aucune information sur Germaine WEILL.

René épouse ensuite Hilda Adrienne WADE le 11 mars 1931 à Paris. Il a alors 54 ans et sa nouvelle épouse, 40 ans. Leur mariage est célébré à 11h à la mairie du 8ème arrondissement de Paris. Quelques jours auparavant, le 6 mars, un contrat de mariage a été établi par un notaire, Maître CONSTANTIN.

Hilda WADE, la seconde épouse de René, est née le 28 juillet 1890 dans le quartier de Chelsea à Londres. Elle est donc anglaise et ses parents, Somerset WADE et Adrienne CHAPLAND résident au 46, King’s Road. La famille d’Hilda est sans doute issue d’un milieu assez privilégié puisque le père de famille vit de ses rentes et que le quartier de Chelsea fait partie des quartiers huppés et privilégiés de Londres.

De ses deux mariages, les documents des démarches administratives de l’après-guerre mentionnent « Nombre d’enfants vivants du non-rentré : néant ». Nous en avons donc conclu qu’il n’a pas eu d’enfant au cours de ses deux unions ou peut-être que ceux-ci n’ont pas eu la chance de vivre longtemps et ne sont donc mentionnés nulle part.

René LÉVY a eu une vie professionnelle plutôt bien remplie et il a eu la chance d’exercer plusieurs activités au cours de sa longue carrière.
Tout d’abord, bien qu’appartenant à la classe 1896 pour le service militaire, il est réformé en raison du décès de son frère en service. Cependant, lorsqu’éclate la Première Guerre mondiale en 1914, il s’engage volontairement dès le 14 septembre. La bataille de la Marne qui a lieu du 6 au 12 septembre, l’a peut-être poussé à s’engager alors qu’il était dégagé de toute obligation militaire. René se retrouve donc engagé volontaire du 28 novembre 1914 au 5 mai 1916. Il est sans doute grièvement blessé car il est réformé de façon définitive pour invalidité. Il a alors 38 ans.

René retourne ensuite à ses activités civiles dans le commerce et l’immobilier. Sa carrière avait commencé bien avant la guerre et il fut distingué dès 1909 en recevant le titre Chevalier du Mérite Agricole, puis celui d’Officier du Mérite Agricole le 31 août 1928. A 58 ans, le 21 juillet 1934, il est nommé Chevalier de la Légion d’Honneur pour son activité d’administrateur de sociétés à Paris. Il est reçu en cette qualité par Marcel BLOCH, avocat à la cour de Paris, qui lui remet les insignes de son grade et lui donne l’accolade en prononçant ces mots : « Au nom du Président de la République et en vertu des pouvoirs qui nous sont conférés, nous vous faisons Chevalier de la Légion d’Honneur ».

 

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/6/64/Chevalier_1870.jpg

 Croix de chevalier de l’ordre national de la légion d’honneur, modèle 3ème république
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Avant son activité d’administrateur de sociétés, au 1 rue Paul Cézanne à Paris, il fut négociant en immeubles et aussi administrateur de la Chambre de Commerce de Colombie pendant deux années. Dans un tout autre domaine, nous avons appris qu’il fut commissaire agréé de l’aéro-club de France, ce qui est très novateur comme activité pour l’époque.

René s’engagea aussi au cours de sa vie dans des activités philanthropiques puisqu’il fut conseil de la commission administrative des Hospices Civils de Reims entre 1907 et 1914.
Ces différentes activités nous dépeignent un homme instruit, cultivé et très actif professionnellement.

Arrivent les heures sombres de la Seconde Guerre mondiale et de l’occupation. Les autorités allemandes ordonnent aux français de confession juive de se faire recenser dès 1940 et en juin 1942, c’est le port de l’étoile jaune qui est imposé.

 

Source : Le Matin N°21191, Lundi 1er Juin 1942
gallica.bnf.fr/Bibliothèque nationale de France 

 

La Gestapo est chargée de rechercher et d’arrêter tous les juifs dans la zone occupée puis dans tout le pays. Des milliers de juifs sont alors arrêtés et emprisonnés en France dans des camps de transit comme celui de la cité de la Muette à Drancy avant d’être déportés vers les centres de mise à mort.

Le 6 juin 1944, le débarquement des forces alliées en Normandie, provoque le reflux des troupes allemandes et, dans ce contexte de débâcle, Aloïs Brunner responsable du camp de Drancy, décide de faire arrêter tous les Juifs que les autorités allemandes pourront trouver, afin de remplir un dernier convoi.

C’est au cours de cette période de rafle généralisée, que René est arrêté pour « motif racial » dans les bureaux de la société où il exerce sa profession de négociant en immeubles. René à cet instant, réside toujours au 26 avenue Hoche, dans le 8ème arrondissement, en plein cœur de Paris, à quelques rues de l’Arc de Triomphe. Les locaux de l’entreprise où il travaille sont tout à côté, dans le même arrondissement, au numéro 6 de la rue Arsène Houssaye.

Lorsque les membres de la Gestapo font irruption en plein après-midi du 10 juillet dans les bureaux, ils recherchent un israélite disparu. Ils arrêtent alors René qui « se trouvait présent portant une étoile jaune ».  Deux témoins assistent à son arrestation, Madame Odette HEURIOT résidant au 38, avenue Simon Bolivar dans le 19ème arrondissement et Monsieur André BRÉARD , qui lui, vit au 2 bis rue Chevreul à Saint Maur des Fossés. Leur présence sur les lieux n’est pas expliquée, peut-être étaient-ils des collègues ou des clients de René ?
René se trouvait donc au mauvais endroit au mauvais moment car les Allemands ne trouvant pas la personne pour laquelle ils s’étaient déplacés, se sont emparés de René afin d’accomplir les ordres qu’ils avaient reçus.

René est aussitôt interné au camp de Drancy sous le matricule n°24987. Le 31 juillet 1944, il est déporté par le « dernier train » au départ de Paris, le convoi n°77 à destination d’Auschwitz.
Les documents en notre possession ne nous ont pas permis de dire si René a survécu au transport en wagon à bestiaux. Cependant, si c’était le cas, comme il était âgé de quasiment 68 ans, il n’a malheureusement pas pu échapper à la sélection pour la chambre à gaz.

Après la guerre, la date d’assassinat des sélectionnés a été fixé arbitrairement le 5 août 1944. Les trains mettaient 3 jours pour effectuer le trajet entre Drancy et Auschwitz et nous savons que les autorités allemandes exécutaient les déportés dans les heures qui suivaient leur arrivée.

Dès 1946, son épouse Hilda entreprit les démarches auprès de l’administration française pour faire reconnaître le statut de « déporté politique pour motif racial » de René et ses démarches aboutiront en 1962.

 

Les sources

 

 

 

 

Contributor(s)

Enseignant Céline FREMIOT, Le Castel, Dijon, Lettres Histoire, 2021 - 2022
hébergement Umazuma - OVH

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