Zakia CHEMLA, née KALIFA, 1898 – 1944
INTRODUCTION
Nous tenions dans un premier temps à remercier Mr Avizrat Richard vivant en Israël pour son aide précieuse et le temps qu’il nous a accordé afin de tenter de mener à bien les biographies des membres (sa grand-mère ; Zakia, et ses oncles et tantes ; Robert, Huguette, Gilbert et Georgette) de sa famille qui ont péri dans le camp d’Auschwitz le 5 août 1944.
Ensuite, nous voulions continuer cette introduction par son interview et notre ressenti lors de cet échange émouvant.
Notre ressenti après l’appel de Mr. Avizrat Richard, petit-fils de Zakia Chemla, est que nous avons appris que sa maman est décédée, il ne parlait pas de la famille et ne posait pas de questions. Mr. Avizrat savait ce qu’il s’était passé grâce aux cours donnés dans les écoles.
Il vit en Israël, à l’âge de 50 ans il commence les recherches à Yad Vashem (mémorial Israélien), il est allé deux fois à Paris voire une cousine et une fois à Lyon pour faire d’autres recherches. Il a cherché des documents et a trouvé quelques photos chez ses parents.
La Mairie et la Police de Lyon l’ont aidé pour faire des recherches, il imagine la vie de sa famille déportée comme un puzzle, car de jour en jour il y a moins d’éléments à trouver.
Depuis 2006 il n’a jamais fini de chercher de nouvelles informations sur sa famille, il a lu plusieurs livres pour élargir ses recherches.
Enfin, en fonction de la crise sanitaire et des archives transmises par le Convoi 77 grâce à Mr. Serge Jacubert et Mme Claire Podetti, que nous remercions également, nous avons essayé de rendre hommage au mieux à cette famille issue de l’agglomération lyonnaise qui avait vécu en Algérie en laissant dans leur malheur une descendance : Louise Aouizrat née Chemla qui a continué les recherches pour reconnaître le statut de ses parents et ses frères et sœurs tués (son père Moïse mitraillé) et déportés. C’est – en partie – grâce à sa ténacité que nous pouvons aujourd’hui garder une trace mémorielle de la famille Chemla.
LE PUZZLE DE L’HISTOIRE
LA BIOGRAPHIE
Née le 25 août 1898 à Constantine en Algérie pendant l’Algérie Française, elle vivait avec sa famille, son mari Moïse et ses trois premiers enfants ; Louise, Robert et Huguette.
Zakia ne travaillait pas pendant que son mari veillait aux besoins de la famille comme manœuvre chez Descours-Cabaud, une usine de matériaux de construction qui existe depuis 1782 à Lyon.
Elle partit s’installer en France avec son époux et ses deux derniers enfants pour rejoindre une partie de sa famille mais nous ne connaissons pas la date exacte. Cependant, en fonction de la naissance de Gilbert et d’Huguette en 1931, nous estimons leur arrivée à Lyon après cette date.
Nous savons seulement que Louise a dû rester en Algérie pour des raisons médicales, probablement le climat.
Selon les documents en notre possession, notamment les photographies, nous supposons que Zakia était une femme posée, issue d’une grande famille qui aimait bien la nature.
Après la mort de son mari Moïse, fusillé le 20 avril 1944 pour activités anti-allemandes, la rafle avec ses enfants, dans l’appartement d’amis le 8 juillet 1944, était le début du calvaire pour cette famille simplement en raison de leur appartenance religieuse.
Leur envoi au camp de Drancy le 24 juillet 1944, camp de transit dans la région parisienne révèle l’organisation méticuleuse orchestrée par la police française du travail de fichage et de fouilles.
Le seul objet de valeur était une boucle d’oreille, la suite, nous la connaissons, le 31 juillet 1944, elle monte avec ses enfants et d’autres déportés dans le convoi 77 en direction vers le camp de la mort à Auschwitz-Birkenau en Pologne pour y mourir le 5 août 1944.
A la fin de la guerre, la plupart des rescapés (cachés, sauvés ou qui vivaient ailleurs) ont entamé des recherches, parfois avec des rouages administratifs pénibles à surmonter afin de retrouver des survivants des déportations.
Cela a été le cas dans un premier temps de la sœur de Zakia, Yasmina Mabitz, puis de sa fille Louise Aouizrat qui a engagé des démarches afin de reconnaitre sa mère ainsi que ses frères et sa sœur comme des déportés politiques avec mention : Morts pour la France.
Elle a également procédé par son témoignage à réhabiliter les identités de chacun des membres de sa famille.
En écrivant, des bribes de sa biographie, nous tentons de lui rendre hommage.
CONCLUSION
Nous voulions terminer les biographies de la famille Chemla, déportée avec le convoi 77, par une brève conclusion accompagnée de quelques documents iconographiques et vidéographiques réalisés par une élève de la classe et Mr Avizrat Richard, un des descendants de la famille.
En effet, cette période honteuse et monstrueuse nous incite à rester vigilant face à la montée de l’intolérance et des discriminations.
La réalisation des biographies de la famille Chemla a été un déclic, car elle nous rappelle à tous que nous avons tous une famille et que nous pouvons venir d’horizons différents.
Cela devrait permettre l’évolution des mentalités et le partage, car comme le disait bien le chanteur Maxime le Forestier : « on choisit pas sa famille […] Être né quelque part, pour celui qui est né. C’est toujours un hasard »
Ce travail de recherche nous a permis de prendre conscience du devoir de mémoire et l’interview de Mr Avizrat nous a permis d’entrevoir que malgré la haine et la violence, l’arbre continuera toujours de fleurir.
Nous voulions rendre hommage à la famille Chemla déportée par une image plus paradisiaque qu’en introduction et montrer que grâce à Louise, la descendance reste assurée.
Enfin, vous trouverez également, une vidéo produite par Mr Avizrat afin de toujours garder en mémoire.