Samuel VINOGRAD
Samuel Vinograd est né le 24 décembre 1894 (1896 dans de rares documents) dans les environs du village de Wiązowna, près de Varsovie. À 3 ans, il émigre avec sa famille à Pavillons-sous-Bois en région parisienne où il habite jusqu’en 1939. Ensuite, il déménage à Paris, dans un appartement situé au 11 rue Martel, dans le 10e arrondissement.
À Paris, il rencontre Bilma/Fleurette, une Française d’origine juive, qui devient sa femme et qui lui donne trois enfants : un fils Serge (de qui nous avons reçu de nombreuses informations à propos de Samuel) et deux filles, Balbine et Fanny. La famille possède une mercerie et y travaille. La femme de Samuel est couturière.
Les temps de guerre
Lorsque la guerre éclate, plus particulièrement lorsque l’Allemagne nazie attaque la France, Samuel s’engage dans les troupes françaises et se bat, probablement à l’Est de Paris. Après le cessez-le-feu, il revient à Paris, malgré l’occupation allemande.
Avant la guerre, il n’était pas confronté à l’antisémitisme, il n’a donc pas hésité à se faire enregistrer en tant que Juif aux autorités. Il pensait qu’il aurait moins de problèmes en disant la vérité. En revanche, beaucoup de membres de la communauté juive ont préféré ne pas révéler leur véritable identité après le début de la guerre, pressentant ce qui pouvait arriver. Son fils dit à son sujet que toute sa vie Samuel fut un optimiste. Sa femme, au contraire, était contre cette idée et a tenté de le persuader de ne pas se faire enregistrer comme Juif.
En 1940, sa fille Balbine épouse un soldat allemand nommé Gutmacher. Samuel leur procure de faux papiers pour qu’ils puissent s’échapper de Paris. La deuxième fille, Fanny, a été envoyée dans une famille française, par ses parents, afin qu’elle puisse se cacher. Son fils, Serge, prit une toute autre direction et s’implique dans le mouvement de résistance français. En 1942, Samuel est arrêté une première fois par la police française, mais sa femme soudoie l’inspecteur pour donner du temps à Samuel. Cela lui donne l’occasion de chercher un paquet de cigarettes, et lui permet de s’échapper.
Il revient à Paris un peu plus tard, mais il est arrêté (car il était juif) puis mis en état d’arrestation par la Cour de Justice. Sa femme persuade les gardes de la laisser le voir. Probablement grâce à elle, il est libéré quelques jours plus tard.
En 1943, il voit pour la dernière fois son fils Serge.
Ensuite, toute la famille est séparée et aucun de ses membres ne sait exactement où se trouvent les autres membres.
Samuel écrit à son fils Serge, mais il ne sait pas où sa femme se cache.
Il est arrêté à Drancy quelques jours avant le départ du convoi. Il savait alors ce qui allait lui arriver et il s’effondre mentalement.
Il en parle dans ses dernières lettres à son fils Serge. Sa dernière lettre est destinée à sa femme, il l’écrit dans le train entre Drancy et la frontière allemande et la jette par un trou du wagon. C’était le dernier contact avec lui.
Il est mort à l’âge de 50 ans lors de la marche de la mort du camp d’Auschwitz-Birkenau.
Une très grande partie de sa famille a également été déportée.
Après la guerre, son fils a repris l’école à Paris et a retrouvé sa mère et ses sœurs.
Cette biographie a été rédigée pendant le semestre d’hiver 2018/2019 au Lycée Français de Varsovie par Piotr Kisielewski et Pierre Alexandre Chauffour – des élèves de la Terminale ES/S, sous la direction de ses professeurs de français et de polonais, Mmes Valerie Kuhn et Barbara Subko.
l’épouse de Samuel se prénommait Blima (Fleurette) WIENERBETT, née à Paris, domiciliée 3, rue Sainte-Croix de la Bretonnerie (Paris IV)
Ses parents : Hersz Vinograd et Fajga Bressler ; lui avait pour 1er prénom Szmul, second prénom Joseph.
Selon un doc traduit du polonais le 22 sept 1943, Il vivait 45/2171 AA rue Stawki, 5e arrondissement (Varsovie?), avec ses parents, condition : bourgeoise. le doc original daterait de 1921. (à quelle époque fait-il référence?)
Au moment du mariage, à la mairie du IVe, le 11 mai 1919, il est présenté comme casquettier, domicilié 3 rue du Trésor ( Paris IVe) est prénommé « Samuel ».
Naturalisé le 11 novembre 1926, soit longtemps après son mariage et la naissance de ses 2 premiers enfants. (1920 et 1924). Sa femme, qui avait perdu sa nationalité française en se mariant avec un étranger, est réintégrée dans la nationalité française le même jour. (JO du 23 nov 1926)
domicilié 11 rue Martel Paris X (acte de décès transcrit dans cette mairie)
Samuel est arrêté à son domicile, le 3 juillet 1944 et interné le même jour à Drancy, selon un doc, -ou « arrêté le 3 juillet 1944 à 7 h par policiers français. Huit jours de détention au quai de l »Horloge (la Préfecture de police). Transfert à Drancy (demande de régularisation état-civil d’un « non rentré », remplie par son fils? en 1947). Le certificat mentionne un internement à Drancy le 3 juillet. N° Drancy : 24.699
Témoins de l’arrestation : la concierge et les locataires de l’immeuble (selon déclaration en 1953)
La demande d’attribution du titre de déporté politique le désigne comme « représentant ».
( archives 21 P 548 168 Caen)
Phillippe Henriot est assassiné le 28 juin 1944