Alex MAYER
Alex Mayer est né en 1910, près de Nancy, au sein d’une vieille famille juive lorraine dont on a pu remonter la généalogie jusqu’au XVIIe siècle.
Un décret officiel signé par Stanislas Leszczynski, Roi de Pologne et Duc de Lorraine, en date du 29 janvier 1753, confirme l’autorisation donnée à 180 familles de continuer à résider en Lorraine.
Son ancêtre, Molling , fils de Jolle (Mayer), l’un des 180 chefs de famille cités nommément dans le décret royal, recevra ainsi l’autorisation lui permettant de continuer à vivre à Schalbach, petit village situé entre Sarre-Union et Phalsbourg. La famille Mayer restera implantée à Schalbach près d’un siècle avant de « migrer » vers l’ouest de la Lorraine.
Alex Mayer a grandi à Lunéville. Sa mère, restée seule après le départ de son mari, se chargera de l’éducation d’Alex et de son frère André.
À vingt ans, il part faire son service militaire en Algérie et restera toute sa vie attaché à ce pays. De retour à Lunéville, il deviendra marchand de biens.
Lorsque la seconde guerre mondiale éclate, il est mobilisé et affecté comme téléphoniste au 15e régiment de génie. Par son courage lors du bombardement d’Arcy-sur-Aube par l’aviation allemande en juin 1940, il permettra l’évacuation de l’hôpital local. À ce titre , il sera cité à l’ordre du régiment et recevra la Croix de Guerre.
Démobilisé à Vichy, il obtient un poste de téléphoniste au ministère de la guerre. Lorsque les lois anti-juives entrent en vigueur, il est chassé de son emploi.
Considéré comme « indésirable » à Vichy et donc susceptible d’être arrêté à tout instant, il décide cependant de rester en se cachant , pour s’occuper de sa mère, seule et sourde, cachée dans un foyer d’accueil à Lapalisse.
Travaillant comme gardien de nuit dans un petit hôtel, il parviendra à se cacher plusieurs années sans changer d’identité.
Le 17 juin 1944, suite à une dénonciation, il est arrêté par la Gestapo. Transféré à Drancy, il sera déporté à Auschwitz par le convoi 77.
De retour en France , il lui faudra de longues années pour se remettre de ses souffrances, et ce n’est qu’en 1949, à l’age de presque 40 ans, qu’il se marie et fonde un foyer.
Esprit indépendant, amateur d’art et de littérature, il sera, jusqu’à sa retraite, courtier pour une maison d’édition de livres d’art.
Il est décédé à Colmar en mars 1980.