Augustine BENAMOU, épouse LASKAR
« l’auteur de cette biographie considère cette biographie comme trop sommaire et invite toute personne intéressée à poursuivre ce travail. »
La photo ci-contre de Mme Laskar provient des archives DAVCC du SHD de Caen.
Celle de son fils Albert, en bas de page, provient des sources militaires citées ci-dessous.
Augustine Benamou est née à Alger le 23 mars 1895. Sa mère Fahraï Kamoune, était cigarière[1]. Son père Braham Benamou, était cordonnier. Elle a également une petite sœur nommée Marie-Louise. La famille quitte l’Algérie pour la France et Paris. A 16 ans, Augustine épouse Messaoud Laskar, né à Oran le 10 mai 1877. Il est cordonnier de profession il effectue son service militaire à l’âge de 21 ans[2]. Il devient réserviste et habite à Ostende en Belgique. En 1912, il vit au 22 rue François Miron à Paris et rencontre Augustine. Alors âgé de 34 ans, il l’épouse[3], mineure, ménagère, domiciliée au 20 rue de l’hôtel de ville.
Le couple s’installe quelques mois plus tard au 1er bis rue du Figuier et donne naissance à leur premier enfant, Elie, né le 3 novembre 1912[4]. Réserviste, Messaoud participe à la mobilisation du 1er aout 1914 et est intégré dans plusieurs régiments d’artillerie. Le 4 novembre 1918, le couple donne naissance à leur deuxième fils, Albert[5], né au 15 rue Santerre dans le XIIème arrt. Entre temps, la famille a quitté la rue du figuier pour s’installer au 36 rue du Roi de Sicile. Messaoud a 40 ans, Augustine a 23 ans.
Le 13 mai 1939, Elie devenu commerçant, épouse Estelle Amar, 21 ans à la mairie du IVème arrondissement, vendeuse, fille d’Adolphe, employé d’administration, et de Marie commerçante. Tous les quatre vivent au 11 rue Malher. Quant à Messaoud et Augustine, ils vivent tous deux à Bruxelles au 11 rue du marché aux herbes avec Albert.
A 19 ans, Albert effectue son service militaire à Valenciennes et est mobilisé le 27 août 1939 au grade de brigadier. Il est démobilisé le 31 juillet 1940 à Nîmes. Après avoir séjourné à Marseille, Albert retourne en Belgique comme représentant de commerce. En juillet 1942, il passe en zone libre à Marseille. À la suite du débarquement des alliés en Afrique du Nord le 8 novembre 1942 et à l’invasion de la zone libre par les Allemands et les Italiens, Albert s’engage dans les Forces Françaises Libres, quitte Marseille le 11 novembre, et tente de passer la frontière espagnole à Perpignan le 19 novembre. Il est arrêté par la gendarmerie et condamné à un mois de prison à la maison d’arrêt de Perpignan pour franchissement clandestin de la frontière. Libéré le 20 décembre, il tente de nouveau de passer la frontière, en Andorre le 10 février 1943, mais est à nouveau arrêté en Espagne à Urgell en Catalogne. Transféré à la prison de Lérida, il est libéré le 9 août 1943 par l’intermédiaire de l’Ambassade belge de Madrid. Il reste à Madrid jusqu’au 9 septembre 1943 pour passer au Portugal le 12 septembre avec un passeport belge. Il rejoint le Maroc le 28 octobre et souscrit un engagement volontaire pour la durée de la guerre . Il est affecté au 66ème Régiment d’Artillerie Nord-Africaine de la 2ème division blindée le 1er décembre 1943. Le 20 mai 1944, il rejoint la Grande-Bretagne et arrive à Greenock le 31 mai 1944. Il débarque en Normandie le 2 août 1944. Il participe avec son unité à la campagne de France, à celle de l’Allemagne, puis est démobilisé et rayé des contrôles de l’armée active le 23 août 1945[6].
Augustine revient à Paris durant la guerre, au 11 rue Mahler, adresse de son fils aîné Elie. Elle est arrêtée par la police française le 30 juin 1944 puis internée au camp de Drancy. Elle y restera jusqu’au 31 juillet, date à laquelle partira le convoi n°77 pour Auschwitz. Avant de quitter le camp, elle parvient à transmettre un message à sa petite sœur Marie-Louise, dans lequel elle indique que le convoi avait pour destination la Tchécoslovaquie, dans les environs de Prague. Le convoi arrive à Auschwitz le 3 aout 1944. Augustine n’est pas sélectionnée pour le travail.
[1] Ouvrière qui fabrique des cigares à la main.
[2] Archives nationales de l’outre-mer, Registre et matricule militaire, 1 RM 70.
[3] Archives de Paris, Acte de mariage, 4M 236.
[4] Archives de Paris, Acte de naissance, 4N 214.
[5] Service historique de la défense, Copie de l’acte de naissance, GR 16 P 340221.
[6] Service historique de la défense, GR 16 P 340221.