Régina Bernstein
en l’absence de photographie de Régina, nous reproduisons ici son acte de naissance.
Préambule ou note d’intention écrite par l’auteur, à l’attention de l’association :
À Bourges, le 21 juin 2020.
Madame, Monsieur, membres de l’association Convoi 77,
Je vous adresse mes plus sincères salutations. Je me nomme Justine Martin–Billon. J’étudie au lycée Marguerite-de-Navarre à Bourges. Je suis une élève de seconde.
J’ai été sensibilisée à votre projet de mémoire par mon professeur principal, M. Stanley Théry, et accompagnée par ma professeur d’histoire-géographie Mme Pavlina Dublé.
Je crois qu’aucun mot ne pourra définir l’immense joie et honneur que j’ai éprouvés en participant à ce projet. Au-delà d’écrire une biographie, le projet représentait pour moi une source d’enrichissement, de réflexion et d’épanouissement. J’ai été horrifiée de voir tant d’atrocités, mais épanouie de pouvoir faire la lumière sur la vie de Régina Bernstein. Je me suis toujours sentie intriguée par cette période de l’histoire. Je suis née et ai toujours résidé à Bourges. Bourges fut pendant la Second Guerre mondiale près de la ligne de démarcation. Il y eut donc beaucoup d’entraide pour faire passer des personnes en zone libre. De plus, mon arrière-grand-père, Lucien Raffard, était résistant en forêt d’Orléans. Mon plus grand regret est de ne l’avoir jamais connu. Cependant ma maman m’a racontée de nombreux souvenirs, qu’il lui avait transmis. Il ne se passe pas une ballade près de la rivière du Cher où les personnes passaient clandestinement ou en forêt d’Orléans sans que je n’aie de pensées pour toutes ces personnes et cette période. Ce projet était pour moi l’occasion d’en apprendre plus sur cette période du point de vue des Juifs, que j’estimais trop peu connaître. Je suis très fière de pouvoir rendre hommage à cette petite fille mais aussi de me sentir encore plus concernée par l’importance de la mémoire. En classe, nous avons commencé le projet en cours mais le confinement nous a arrêté. J’ai profité de tout le temps laissé disponible par le confinement pour le mettre au profit de Régina. Il m’était inconcevable de ne pas finir ce projet. Loin de perdre mon temps, les recherches m’ont permis de passer des minutes hors du temps. J’avais l’impression au fil des réponses d’avancer, de vivre avec Régina et sa famille. Je ne vous cache pas que j’aurais préféré que ce soit lors d’une autre période et que cet évènement n’eût pas eu lieu.
Cependant, il s’est malheureusement déroulé et je ne pourrai jamais y remédier. Par contre, je peux remédier à l’oubli. C’est cette motivation qui m’a poussée à m’engager auprès de vous. Je souhaite que les millions de vie qui se sont éteintes sortent de l’oubli.
Je veux que la lumière soit faite. Chaque histoire mérite d’être racontée. Chaque être humain est exceptionnel et sa vie l’est également. Chaque personne a sa place sur la Terre et dans l’Humanité. Aucune personne n’est supérieure aux autres. Les différentes origines, cultures et religions sont pour moi synonymes de richesse. Ce sont toutes ces différences qui font la force de notre Humanité. Il m’est insupportable de savoir que des femmes et des hommes ont pu être traités comme des animaux, voire pire. Je voulais rendre à Régina sa vraie place au sein de notre nation, de notre monde et de notre Humanité.
J’ai l’impression d’avoir appris à connaître cette enfant en même temps que d’avoir retrouvé les différentes étapes de sa vie. J’espère plus que tout que mes écrits serviront aux autres personnes visitant votre site. Je nourris l’illusion que cette biographie apprendra aux lecteurs la force inimaginable qu’eut cette petite fille en vivant pendant une guerre horrible, ne lui laissant pas d’autre choix que de survivre. Je me suis souvent demandé comment elle avait pu se construire dans un univers aussi tragique. Je suis fière de pouvoir lui rendre hommage.
Vous trouverez à la fin de ma biographie un poème écrit par mes soins. Ce poème représente pour moi une chance inoubliable de mettre mes valeurs, mes convictions et mes compétences au service d’une cause qui me tient à cœur. Ces mots ne sont pas constitués de simples lettres. Derrière ces mots j’aimerais témoigner de mon émotion. Je voudrais que ces lettres forment des liens et que chaque lien symbolise l’une de mes nombreuses émotions. J’ai éprouvé une immense colère de voir toutes les horreurs dont des hommes ont été capables ; la joie de voir que cette enfant a pu trouver un peu de tranquillité dans cette tragédie ; la tristesse de la voir si jeune séparée de ses parents ; l’effroi de la voir grandir dans une atmosphère meurtrière et tant d’autres sentiments encore… Ce poème représente pour moi l’opportunité de pouvoir me livrer sur la douleur que je ressens en voyant, lisant et écoutant tous les témoignages de Juifs persécutés. Je n’ai jamais su pourquoi mais dès toute petite, j’ai senti quelque chose m’unir avec cette période. Au-delà de ma peine je ressens de la colère. Cette colère contre ces nazis, porteurs d’une idéologie fausse et horrible, me pousse à vouloir mettre en lumière toutes les vies qui ont été oubliées, celles de millions de Juifs. Je regrette de ne pas avoir pu trouver la famille de Justes où Régina a été accueillie. J’éprouve une grande peine de ne pas pouvoir rendre hommage à ces gens dont la bonté est si grande. Ces personnes ne figurent dans aucun registre, ni article, ni livre existant en ma connaissance.
Même si j’ai essayé toutes les pistes s’offrant à moi, aucune n’a encore abouti. J’ai donc effectué des demandes, retardées par la crise sanitaire, auprès du Mémorial de la Shoah de Paris et du mémorial Yad Vashem. Le Mémorial de Paris m’a conseillé des personnes susceptibles de m’aider. Au moment où je vous communique cette biographie, ces Justes ne sont pas encore connus. Cependant je poursuis mes recherches peu importe les efforts et le temps que cela me demandera. Je souhaite plus que tout résoudre ce mystère. J’aimerais, si un jour j’obtiens des réponses, vous recontacter pour compléter ma biographie. L’histoire des Juifs fut un enchaînement de périples, de difficultés et de coïncidences. C’est également l’histoire de mes recherches. Bien que mon travail fût un dur labeur, ce fut également du bonheur d’apprendre de nouveaux éléments sur une période aussi importante que tragique. J’ai commencé mon travail par l’étude des documents que vous nous avez fournis. Je pensais me limiter à ces documents mais la curiosité m’a poussée à chercher plus loin. J’ai donc d’abord cherché la famille Bernstein sur d’autres sites et j’ai trouvé des livres intéressants. C’est alors que le fil conducteur de mes recherches a pris place. À chaque renseignement sur un évènement, une organisation ou une personne qui pouvait concerner la vie de Régina j’effectuais des recherches complémentaires. Mes lectures m’ont apportée de nouvelles informations. J’ai pu retracer la vie de Régina du 9 octobre 1942, rafle de toute sa famille, jusqu’au 22 juillet 1944, rafle de l’orphelinat de La Varennes Saint Hilaire. Je pouvais donc commencer de nouvelles recherches concernant l’immigration, l’évacuation du Nord de la France vers le Sud, la vie dans une France occupée, le quotidien des Juifs, les rafles, les lieux d’internement, la déportation, les organisations prenant en charge les enfants, le statut et la vie des enfants cachés et placés, l’orphelinat de la Varennes et les maisons de l’UGIF, le camp de Drancy et de Auschwitz. Il m’a été très difficile d’accepter de ne pas avoir de réponse pour les Justes. J’ai finalement intégré l’idée en comprenant que la mémoire et l’histoire ne se construisent pas en un jour. L’espoir d’avoir un jour des réponses m’a aussi aidée. Je tenais à remercier mes professeurs pour m’avoir offert cette chance. J’aimerais également vous remercier pour l’opportunité offerte, même si aucun mot ne sera à la hauteur de ma joie. Je vous en suis reconnaissante et j’espère profondément que mon travail vous plaira. Je souhaite qu’il soit à la
hauteur de vos attentes et qu’il témoigne de ma gratitude.
Je vous prie de croire, Madame, Monsieur, à mes sentiments les plus dévoués.
Justine Martin–Billon
Biographie
I. Les premiers pas dans la vie
Régina Bernstein a vu le jour à Sedan, 10 rue de l’Horloge, le 9 décembre 1937 à minuit[1]. Ses parents, les époux Bernstein, venaient récemment d’immigrer en France. Isidor(e) Bernstein était alors âgé de 30 ans (né le 23 juin 1907) et Fri(e)da Grunfeld était, elle, âgée de 32 ans (née le 15 octobre 1905). Tous deux, nés à Munkacs en Tchécoslovaquie, possédaient la nationalité tchécoslovaque.
La famille était déjà riche de quatre jeunes âmes, les frères et sœurs de Régina. Les trois plus grands enfants se trouvaient être également Tchécoslovaques. En effet, Yolande Munkacs est née le 10 juillet 1931. Salomon avait vu le jour le 20 février 1933 à Mecice, en Tchécoslovaquie, comme sa petite sœur Serena, née le 3 octobre 1933 ou 1934 selon les sources. À l’inverse, les trois plus petits possédaient la nationalité française car tous trois étaient nés à Sedan. Il y eut d’abord Simon, né le 23 mars 1936, puis Régina et enfin, le dernier de la fratrie, Bernath, né le 25 juillet 1939[2].
Entre les naissances de Serena et de Simon, le foyer s’était donc installé en France. Isidor Bernstein y occupait la profession de ministre officiant (c’est-à-dire rabbin, prêtre et religieux juif). Madame Bernstein, elle, était sans profession. À la naissance de Régina, la famille habitait à Sedan, 10 rue de l’Horloge mais a déménagé dans les années suivantes au 1 rue de la tour d’Auvergne, puisque c’est à cette adresse qu’est né Bernath[3].
L’immigration de la famille, durant les années 1930, n ’était pas anodine et encore moins à Sedan. À Sedan se trouvait déjà une vingtaine de familles juives, originaires de Pologne[4]. Probablement, ce lieu fut choisi car très demandeur en main-d’œuvre pour satisfaire l’activité minière et agricole. À cette époque, le nord de la France constituait l’espace le plus industrialisé et riche du pays. De plus, la proximité avec la frontière belge permettait une installation plus facile et plus rapide des populations venues de l’Est.
Les années 1930 marquaient le début d’une grande détresse dans les pays de l’Europe de l’Est et notamment en Tchécoslovaquie qui se voyait confrontée à une intense crise économique et politique. Dans un premier temps, la misère se renforça avec le krach boursier de Wall Street, qui eut lieu en 1929, mais qui s’étendit dans le monde et en Europe en 1930. Les pays de l’Est se trouvant déjà dans une économie peu développée se trouvèrent alors en grande difficulté.
Heureusement, malgré les restrictions pour accueillir des travailleurs étrangers, la France, aussi touchée par la crise, lança une campagne de recrutement en 1934 en Pologne et en Tchécoslovaquie. Les immigrés tchécoslovaques étaient aidés dans leur quotidien par la Colonie Tchécoslovaque[5]. Hormis le contexte économique déjà très difficile, le pays fit face à des changements politiques autour de lui, le menaçant fortement. Ainsi, suite à la Première Guerre mondiale, la Petite Entente prit place en 1920. Il s’agissait d’une alliance diplomatique et militaire entre la Tchécoslovaquie, la Roumanie et le Royaume de Yougoslavie. Cette alliance avait pour objectif de lutter contre le retour de l’Empire d’Autriche-Hongrie. La principale conséquence découlant de cette alliance fut l’opposition contre l’Allemagne et la Pologne auxquelles dut se confronter la Tchécoslovaquie. En 1934, les deux pays ennemis de cette dernière signèrent le traité de non-agression. Cette nouvelle entente et l’arrivée d’Hitler au pouvoir, le 30 janvier 1933, développèrent l’antisémitisme dans les pays de l’Est. Ce contexte de misère sociale avait certainement été le déclenchement de l’immigration de la famille Bernstein.
II. L’ordre d’évacuation
Alors que la fin des années 1930 était marquée par l’accroissement des tensions, les étrangers étaient de plus en plus mis à l’écart en France. Il y eut une montée de xénophobie notamment à cause des emplois de l’industrie, des mines et de l’agriculture, occupés par les étrangers dans un contexte de crise.
La situation se dégrada alors de plus en plus jusqu’à ce que la guerre éclate. Dès mai 1940, les habitants de Sedan et de la zone frontalière durent évacuer la région. Cet espace serait le premier à subir les conséquences de l’invasion allemande, il fallait donc protéger la population[6]. Chaque habitant dû se rendre à la préfecture de sa ville où il lui fut assigné un lieu d’évacuation. Les habitants des Ardennes (dont Sedan) furent affectés dans les Deux-Sèvres (dont Niort)[7]. Régina et sa famille s’installèrent alors au 123 rue de Strasbourg à Niort. Isidor Bernstein se reconvertit en tant que restaurateur, métier figurant dans le registre du mémorial de la Shoah[8]. Peut-être que pour ce père de famille, cette nouvelle profession constituait un moyen de la protéger. Beaucoup de personnes ont dû se reconvertir mais pour les Juifs, cela restait limité. Le Statut des Juifs fut proclamé par l’État français du Maréchal Pétain le 3 octobre 1940, interdisant aux Juifs de nombreuses professions dans la fonction publique, les médias ou en contact avec le public… La restauration ne subit pas de restriction, laissant les décisions au bon vouloir de l’employeur[9]. Frida Bernstein, elle, resta sans profession.
III. La rafle du 9 octobre 1942
Le début des années 1940 marqua un tournant décisif dans l’exclusion sociale des Juifs. Déjà exclus de nombreuses professions par la promulgation du deuxième Statut des Juifs le 2 juin 1941, ils furent obligés d’adhérer à l’Union Générale des Israélites de France (UGIF), organisation créée d’après la loi française du 29 novembre 1941 qui avait pour objectif la représentation des Juifs auprès des pouvoirs publics, notamment pour les questions d’assistance, de prévoyance et de reclassement social[10]. Les restrictions ne se limitaient pas seulement à la vie professionnelle mais aussi sociale. Ainsi selon la troisième ordonnance allemande du 26 avril 1941, les Juifs furent interdits d’avoir un contact avec des non-Juifs, que ce soit en tant que clients ou professionnels. Une fracture apparaissait alors que l’horreur venait à peine de commencer. Régina la subit directement ou indirectement par le biais de sa famille. Plusieurs ordonnances furent prononcées mais une des plus douloureuses fut sûrement la neuvième, celle du 8 juillet 1942. D’après ce texte, les Juifs ne pouvaient plus fréquenter les restaurants, cafés, établissements de spectacles, piscines et plages. Il ne s’agissait donc plus de vivre mais de survivre entre interdictions, obligations et persécutions. Par exemple, les Juifs avaient accès aux salons de coiffure seulement de 15h à 16h après que la neuvième ordonnance fut dictée[11]. C’est ainsi que la « solution finale » se mit en place d’après les mesures dictées le 20 janvier 1942 lors de la conférence allemande de Wannsee.
Ce fut dans ce contexte que la famille Bernstein survécut et que Régina grandit. De plus, dès le 22 juin 1940, la France fut coupée en deux par une ligne de démarcation. Niort se trouvant dans la zone occupée, les mesures étaient donc plus drastiques qu’en zone libre comme pour l’obligation du port de l’étoile jaune pour les personnes ayant plus de six ans révolus à partir du 29 mai 1942. Pourtant le pire était à venir. L’horreur se poursuivit avec les rafles, commençant par celles de juillet 1942, dont celle du Vél d’Hiv les 16 et 17 juillet. Les déportations furent alors mises en place. Peu à peu, ces rafles s’étendirent hors de la région parisienne et atteignirent Niort. Le matin du 9 octobre 1942, très tôt, toute la famille de Régina fut arrêtée[12]. 143 personnes des Deux-Sèvres dont la famille Berstein furent raflées à partir de juillet 1942. Toutes s’étaient fait recenser à la demande de l’occupant à partir du 27 septembre 1940, afin de pouvoir bénéficier de bons d’alimentation. Une stèle fut inaugurée en février 2012 pour rendre hommage à tous les Juifs déportés des Deux-Sèvres dans le quartier de la gare de Niort, à l’angle de la rue des Trois-Coigneaux[13]. La rafle guidée par le Kommandeur Harold[14] nécessita alors l’aide de la police et de la gendarmerie françaises, ainsi que la lecture des registres de la préfecture[15]. Le préfet régional de Poitiers, Louis Bourgain[16], était ainsi prévenu de l’opération s’inscrivant dans le cadre de la « solution finale ». Les rafles d’octobre ne touchèrent pas seulement les Deux-Sèvres mais tout le Poitou. Elles ciblaient les Juifs étrangers et apatrides (comme les Tchécoslovaques). Régina, ses parents, ses frères et sœurs furent amenés au camp de transit de Poitiers[17]. Il se situait au 147 sur la route nationale de Limoges à Poitiers. On attribuait jadis à ce baraquement le nom de « camp de la route de Limoges »[18]. Les conditions de vie y étaient horribles entre manque de place, de nourriture et propagation de maladies[19].
Les trois plus jeunes enfants, Simon, Régina et Bernath furent relâchés en leur qualité de « Français » grâce aux actions du rabbin Élie Bloch. Ce rabbin, responsable de l’UGIF à Poitiers, n’avait pas officiellement accès au camp. Cependant grâce à Marcelle Valensi qui travaillait dans le camp sous la couverture de la Croix Rouge, un accès clandestin lui était toutefois garanti. Mme Valensi travaillait réellement pour l’association « le comité Amelot » qui agissait aussi bien légalement que clandestinement (notamment pour le sauvetage des enfants)[20]. Cet accès se caractérisait sous forme de liaisons (acheminement de lettres et colis) avec les internés par l’intermédiaire de Mme Valensi mais aussi du père Fleury, aumônier catholique, chargé de faire la messe aux camps de Tsiganes et qui passait clandestinement dans la partie réservée aux Juifs. La place du rabbin au sein de l’UGIF lui permettait de négocier avec les autorités[21]. Sa notoriété auprès des Juifs dans la région ne faisait que s’accroître, ce qui n’était pas étonnant pour un homme au cœur si grand.
Les trois enfants Régina, Simon et Bernath furent ainsi libérés comme 195 autres. 88 furent placés dans les centres de l’UGIF et 53 d’entre eux furent raflés en 1944. Les enfants étaient ainsi placés dans des familles non-juives. Nous ne savons pas si les enfants Bernstein furent placés dans une même famille ou dans trois familles différentes. Aujourd’hui le nom des Justes les ayant accueillis pendant ce temps ne sont pas encore connus malgré les registres du mémorial Yad Vashem et du mémorial de la Shoah de Paris. Il s’agit très probablement de familles chrétiennes appartenant à une filière pastorale catholique (dans les Deux-Sèvres) ou protestante (dans tout le Poitou)[22].
IV. L’Orphelinat de La Varenne-Saint-Hilaire
Parmi les registres nous pouvons parfois trouver « Régine » et non « Régina ». Cependant, son vrai prénom est bien « Régina ». Il n’est toutefois pas choquant de trouver son prénom modifié. Sûrement, a-t-elle changé d’identité pour échapper aux rafles et peut-être que ce changement a eu lieu durant la période où elle a été accueillie chez des Justes. Son frère Bernath, a aussi vécu un changement d’identité sous le nom de Bernard. Ce changement de prénom bien que peu différent du vrai, garantissait à ces jeunes enfants une meilleure dissimulation donc sécurité sans trop être brusqués[23]. Les mois suivant le placement des enfants, dont Régina alors âgée de cinq ans, restent encore sous un voile de mystère. Nous ne savons pas qui les a accueillis, où, ensemble ou non. Ces familles symbolisaient peut-être un refuge, un havre de paix temporaire ou alors à l’inverse une tyrannie, un lieu de violence[24]. La seule chose qui est sûre est que cette fratrie, même très jeune, n’avait pas dû cesser de penser à ses parents et ses autres frères et sœurs. Peut-être Régina leur avait-elle rendu visite au camp avant leur déportation à Drancy. Sans doute gardaient-ils l’espoir de retrouver leur foyer comme autrefois. Malheureusement cela ne serait plus possible et ce, dès novembre 1942, à cause de l’aggravation de la Shoah.
Du 9 octobre 1942 au 16 octobre 1942 les époux Bernstein et leurs trois plus grands enfants furent internés au camp de la route de Limoges. Ils partirent le matin du 16 octobre 1942 à 4h30 dans un train gare de Poitiers à destination de Drancy[25]. Ils quittaient donc l’horreur du camp de transit pour rejoindre l’antichambre de la mort. Le voyage se fit dans des wagons à bestiaux avec 620 Juifs à bord. Il est sans dire que les conditions de transport conditionnant froid, manque de place, d’air étaient plus qu’insupportables. De la rafle jusqu’au convoi vers Drancy puis Auschwitz, l’opération fut menée par la Sipo-SD. Cette autorité avait notamment ordonné à Louis Bourgain, préfet régional de Poitiers, la transmission des registres préfectoraux mais aussi le rassemblement des Juifs dans les camps comme celui de Poitiers. Les Juifs avaient l’autorisation de prendre pour affaires seulement deux couvertures, deux paires de souliers et un peu de nourriture ainsi que le strict nécessaire de toilette. La famille Bernstein quitte Drancy pour Auschwitz le 6 novembre 1942 à bord du convoi 42[26]. Ces cinq vies s’éteignirent vraisemblablement à Auschwitz le 11 novembre 1942[27].
Régina et ses frères échappèrent à ces épreuves mais n’en furent pas immunisés, la suite de leur histoire le prouva. Malgré leur libération du camp de la route de Limoges, ces trois enfants comme tous ceux dans la même situation étaient dits « bloqués ». Ils figuraient sur des registres en possession de l’occupant allemand[28]. Certains enfants furent ainsi retrouvés. Régina fut internée à nouveau au camp de la route de Limoges avec ses frères et d’autres enfants le 24 mai 1943. Le but était de placer tous ces jeunes Juifs dans des centres de l’UGIF (l’UGIF comportait différentes directions dont une réservée aux maisons d’enfants). Régina et ses deux frères furent ainsi affectés à l’orphelinat de La Varenne-Saint-Hilaire (région parisienne). Les enfants quittèrent le camp au matin du 26 mai 1943 pour se rendre à la gare de Poitiers en car, suivis de dix gendarmes. Le train partit de la gare de Poitiers avec à son bord les enfants et une infirmière de la Croix Rouge pour les soigner pendant le transport. Finalement les enfants arrivèrent à Paris, accueillis par les responsables des différentes maisons d’enfants de la région parisienne[29].
V. La rafle du 22 juillet 1944
L’orphelinat, 30 rue Saint-Hilaire à La Varenne, fut placé sous l’administration de l’UGIF (donc à la portée totale de l’occupant allemand) en décembre 1941 comme tous les foyers d’enfants juifs de la région parisienne. Pour Régina, cet orphelinat constituait une bulle de paix dans l’horreur de la guerre. Pour être plus précis, il y planait une atmosphère joyeuse, une grande amitié entre les pensionnaires et surtout un lien très fort entre le personnel et les enfants. Ce même personnel, dévoué, s’efforçait de donner une enfance « ordinaire » à ces enfants que la guerre avait profondément meurtris. Même si les grands dortoirs de l’orphelinat semblaient froids, une chaleur y était toujours de mise. La nourriture y était correcte[30]. Même dans ce lieu de refuge, la discrimination persista. Ainsi, les enfants devaient y porter l’étoile jaune. Régina, qui jusqu’à ce moment-là ne l’avait jamais portée, dut dès ses six ans la mettre[31].
Malheureusement cette parenthèse se referma trop vite. La libération de la capitale approchait en même temps que les Alliés, débarqués le 6 juin 1944, progressaient vers elle. Aloïs Brunner, commandant du camp de Drancy, profita de la confusion pour continuer sa folie meurtrière. Il envoya ses commandos chercher les enfants fichés et les rafler dans les maisons de l’UGIF. 250 enfants (dont 18 nourrissons) furent raflés, dont 28 à La Varenne. Une plaque commémorative en leur hommage figure de nos jours au centre Hillel de la communauté juive, à l’emplacement de l’ancien orphelinat[32]. Dans la nuit du 21 au 22 juillet 1944, les enfants furent arrachés de leur sommeil par les SS qui ordonnèrent d’évacuer. Les enfants totalement paniqués refusèrent de descendre. Les SS décidèrent de tirer sur la façade. 18 enfants dont Régina et ses frères sortirent de l’orphelinat peu habillés, avec comme seule affaire un misérable baluchon et apeurés. Ils montèrent dans des autobus à destination de Drancy avec quatre membres du personnel. Une rafle à la pension Zysman de La Varenne, emmenant dix enfants et deux membres du personnel, eut aussi lieu ce jour- là. Les enfants arrivèrent à Drancy bousculés[33]. Les pensionnaires et personnels du camp leur improvisèrent des couchages dans les escaliers et les lits remplis de punaises. Les enfants étaient disciplinés, ils s’entraidaient et obéissaient. Les horreurs de la guerre leur avaient appris à se soutenir, à être matures et se taire.
Régina avait sûrement dû faire partie de ce réseau d’entraide rassurant ses frères et les autres pensionnaires. Elle avait alors six ans et tendait vers ses sept ans, mais il était certain que cette jeune âme avait dû apprendre à grandir sans ses parents, dans la douleur et la joie, bien qu’éphémère. Peut-être avait-elle acquis en grandissant une maturité élevée pour son âge. Les enfants quittèrent Drancy pour Auschwitz à bord du convoi 77 le 31 juillet 1944. 1300 personnes dont 270 enfants furent déportées par ce convoi. Ce 31 juillet commença le voyage qui dura deux jours et demi dans l’horreur à destination de la mort. Les wagons à bestiaux étaient cadenassés et les personnes entassées. Il ne s’agissait plus de vivre mais de survivre dans des conditions inhumaines : un petit et seul pot d‘eau potable, de minuscules trous pour faire passer l’air, un petit pot pour les besoins de tous et une chaleur étouffante. La soif et la peur s’emparaient des enfants mais heureusement le personnel accompagnant chantait des chants de route et d’espoir pour les apaiser et les endormir, bien que lui-même avait très soif et chaud, ne pouvant plus rien avaler. Le convoi arriva le 3 août 1944 à Auschwitz[34] Les déportés débarquèrent au fond de la rampe et les SS procédèrent au tri. Les enfants et femmes furent directement amenés aux chambres à gaz[35]. Ce 3 août, Régina est présumée morte. Selon les documents de l’association, elle aurait été assassinée le 5 août[36]. Sa vie a été prise après seulement presque sept ans de vie, dont deux ans de séparation avec ses parents et quatre ans à être exclue, persécutée, discriminée…
Biographie rédigée par Justine Martin–Billon, élève de seconde au lycée Marguerite de Navarre à Bourges et encadrée par Mme Pavlina Dublé et M. Stanley Théry, professeurs d’histoire-géographie.
Poème en l’honneur de Regina Bernstein et de ses deux petits frères
Trois étincelles d’espoir dans les ténèbres de la Shoah
À la lueur d’un monde sombrant dans une folie noire
Se dessinent au loin trois âmes innocentes et scintillantes.
Dans une brume d’enfance arrachée et assaillante,
Seules restent les ombres de rêves trompant l’espoir.
Ces vies naissantes, nourrissent l’illusion que la guerre
Sortira de sa chrysalide laissant échapper
Une belle colombe apportant la paix à jamais.
Et la nuit passée, elle, le songe d’une nouvelle ère.
À l’aube ces trois belles essences d’amour et d’union
Esquissent dans leur imagination, baignée de soleil,
L’inhumanité succombant à toutes les merveilles
De leurs retrouvailles familiales, de leur cocon.
L’horreur consumera ces nobles pensées en mirage.
Cette atrocité est le crime d’hommes aveuglés
Par une idéologie, fausse, historique et ancrée
Dans une mer d’esprits guidés, mystifiés par la rage.
Ces hybrides entre scélérats et tortionnaires vous ont
Traités comme des animaux au cœur barbare, absent
Perdant leur vertu d’être, en vous enfermant, vous tuant.
Ne perdurent que les remords de cette abnégation.
Sous cette pluie obscure brûle une flamme, belle, éternelle
Celle de l’altruisme, de la bonté de vrais humains.
D’origines diverses, tous vous ont tendus la main.
Au péril de tout, vous ont sauvés, plus que fraternels.
Tels des bourgeons vous avez fleuri, grandi la nation
Comme tant d’autres Juifs, enrichi notre Terre
Offrant vos valeurs, les plus sincères de l’univers.
Infiniment, hors de l’oubli vos trois vies brilleront.
Justine Martin–Billon
Notes
[1] Service Historique de la Défense (SHD), AC 21P 482 231, Acte de naissance de Régina Bernstein, Sedan, 9 décembre 1937 :
[2] Site Web de l’AJPN (Anonymes, Justes et persécutés de la période Nazie) sur les arrestations à Niort en 1939-1945 : http://www.ajpn.org/arrestation-1-79191.html <consulté le 14 mai 2020>.
Site Web du Mémorial de la Shoah : http://www.memorialdelashoah.org/ <consulté le 14 mai 2020>.
[3] SHD, AC 21P 482 230, Acte de naissance de Bernath Bernstein, Sedan, 25 juillet 1939 :
[4] Gutkowsk Hélène, De la France occupée à la Pampa, Paris, Le Manuscrit, 2017 (https://books.google.fr/books?id=rshKDwAAQBAJ&pg=PA1931&lpg=PA1931&dq=Meilich+Ajzensztejn&source=bl&ots=5rZII5Gi3o&sig=ACfU3U2D4kH2rmUcBdGGiKxBkRUlvVx5jA&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiP9ezD1aTpAhWIz4UKHfXTATkQ6AEwAXoECAoQAQ#v=onepage&q=Sedan&f=false <consulté le 26 juin 2020>).
[5] Bauer Paul, « La Colonie tchécoslovaque en France de 1914 à 1940 », interview de Namont Jean-Philippe, Radio Prague International, 2011 (https://www.radio.cz/fr/rubrique/histoire/la-colonie-tchecoslovaque-en-france-de-1914-a-1940 <consulté le 29 juin 2020>).
[6] Gutkowsk Hélène, op. cit.
[7] Lévy Paul, Élie Bloch, Être juif sous l’Occupation, Paris, Geste Éditions, 1999, p. 1910-1911 et 1931 (https://books.google.fr/books?id=DmNYDwAAQBAJ&pg=PT624&lpg=PT624&dq=rafle+9+octobre+1942+les+deux+s%C3%A8vres&source=bl&ots=S2zKt_G7VQ&sig=ACfU3U1_Wszty2g32o0WXs3yi6rIDyrplg&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjRpKGb5qTpAhVHA2MBHcEECFc4ChDoATAHegQICBAB#v=onepage&q=rafle%209%20octobre%201942%20les%20deux%20s%C3%A8vres&f=false <consulté le 26 juin 2020>).
[8] Site Web du Mémorial de la Shoah, notices de la famille Bernstein (http://ressources.memorialdelashoah.org/resultat.php?type_rech=rap&bool%5B%5D=&index%5B%5D=fulltext&value%5B%5D=bernstein&bool%5B%5D=AND&index%5B%5D=fulltext&value%5B%5D=&bool%5B%5D=AND&index%5B%5D=fulltext&value%5B%5D=&spec_date_naissance_start=&spec_date_naissance_end=&naissances_tous=&adresses_tous=&biographies_tous=&id_pers=*&spec_expand=1 <consulté le 15 mai 2020>) :
[9] Béraut Jean-Marc, « Le Juif interdit de travail », Le Genre Humain, n°30-31, 1996, p. 209-229 (https://www.cairn.info/revue-le-genre-humain-1996-1-page-209.htm?contenu=resume <consulté le 29 juin 2020>).
[10] Exposition « Traqués, cachés, sauvés. Être juif en Poitou (1940-1944) », Thouars, 12 janvier – 7 juin 2015, relayée par la Fondation pour la mémoire de la déportation (FMD) : https://fondationmemoiredeportation.com/2015/01/14/exposition-traques-caches-sauves-etre-juif-en-poitou-1940-1944/ <consulté le 29 juin 2020>.
[11] Laffitte Michel, « L’UGIF face aux mesures antisémites de 1942 », Les Cahiers de la Shoah, n°9, 2007, p. 123-180 (https://www.cairn.info/revue-les-cahiers-de-la-shoah-2007-1-page-123.htm <consulté le 26 juin 2020>).
[12] Kerouanton Sébastien, « Niort : l’hommage aux 143 déportés juifs », La Nouvelle République, 3 février 2012 (https://www.lanouvellerepublique.fr/deux-sevres/niort-l-hommage-aux-143-deportes-juifs <consulté le 15 mai 2020>).
Site Web de l’AJPN sur les arrestations à Niort en 1939-1945 : http://www.ajpn.org/arrestation-1-79191.html <consulté le 15 mai 2020>.
[13] Rouziès Jean, « Niort : une stèle à la mémoire des 143 Juifs déportés », La Nouvelle République, 30 janvier 2012 (https://www.lanouvellerepublique.fr/deux-sevres/niort-une-stele-a-la-memoire-des-143-juifs-deportes <consulté le 20 mai 2020>).
Site Web de Vivre à Niort : « Hommage aux 143 Juifs déportés des Deux-Sèvres », 3 février 2012 : https://www.vivre-a-niort.com/fr/actualites/dernieres-infos/hommage-aux-143-juifs-deportes-des-deux-sevres-2452/index.html <consulté le 20 mai 2020>.
[14] Yagil Limore, Désobéir : Des policiers et des gendarmes sous l’occupation, 1940-1944, Paris, Nouveau Monde Éditions, 2018 (https://books.google.fr/books?id=MGDHDwAAQBAJ&pg=PT161&lpg=PT161&dq=rafle+9+octobre+1942+les+deux+s%C3%A8vres&source=bl&ots=XcfiGTg1GC&sig=ACfU3U2UppBeGx647K25ISYjbeBg8Rperw&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjRpKGb5qTpAhVHA2MBHcEECFc4ChDoATABegQIChAB#v=onepage&q=harold&f=false <consulté le 31 août 2020>).
[15] Ibid. (https://books.google.fr/books?id=MGDHDwAAQBAJ&pg=PT161&lpg=PT161&dq=rafle+9+octobre+1942+les+deux+s%C3%A8vres&source=bl&ots=XcfiGTg1GC&sig=ACfU3U2UppBeGx647K25ISYjbeBg8Rperw&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjRpKGb5qTpAhVHA2MBHcEECFc4ChDoATABegQIChAB#v=onepage&q=rafle%209%20octobre%201942%20les%20deux%20s%C3%A8vres&f=false <consulté le 29 juin 2020>).
Gutkowsk Hélène, op. cit. p. 1903-1918. (https://books.google.fr/books?id=rshKDwAAQBAJ&pg=PA1931&lpg=PA1931&dq=Meilich+Ajzensztejn&source=bl&ots=5rZII5Gi3o&sig=ACfU3U2D4kH2rmUcBdGGiKxBkRUlvVx5jA&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiP9ezD1aTpAhWIz4UKHfXTATkQ6AEwAXoECAoQAQ#v=snippet&q=9%20octobre%201942&f=false <consulté le 29 juin 2020>).
[16] Lévy Paul, Élie Bloch, op. cit. (https://books.google.fr/books?id=DmNYDwAAQBAJ&pg=PT624&lpg=PT624&dq=rafle+9+octobre+1942+les+deux+s%C3%A8vres&source=bl&ots=S2zKt_G7VQ&sig=ACfU3U1_Wszty2g32o0WXs3yi6rIDyrplg&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjRpKGb5qTpAhVHA2MBHcEECFc4ChDoATAHegQICBAB#v=snippet&q=bourgain&f=false <consulté le 31 août 2020>).
[17] Lévy Paul, Élie Bloch, op. cit. (https://books.google.fr/books?id=DmNYDwAAQBAJ&pg=PT624&lpg=PT624&dq=rafle+9+octobre+1942+les+deux+s%C3%A8vres&source=bl&ots=S2zKt_G7VQ&sig=ACfU3U1_Wszty2g32o0WXs3yi6rIDyrplg&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjRpKGb5qTpAhVHA2MBHcEECFc4ChDoATAHegQICBAB#v=snippet&q=9%20octobre%201942&f=false <consulté le 29 juin 2020>).
Archives départementales des Deux-Sèvres, Ordre d’arrestation octobre 1942 : Première rafle en Deux-Sèvres ; source communiquée sur le site Web du Centre régional Résistance et Liberté de Thouars par Pouplain Jean-Marie, « La cache des Juifs en Deux-Sèvres, l’exemple du Noirvault », 2005 (https://www.crrl.fr/module-Contenus-viewpub-tid-2-pid-236.html <consulté le 29 juin 2020>).
[18] Site Web de l’AJPN sur le Camp de la Route de Limoges : https://www.ajpn.org/internement-Camp-de-la-Route-de-Limoges-477.html <consulté le 20 mai 2020>.
Site Web du FMD sur le camp d’internement de Poitiers : http://www.bddm.org/int/details.php?id=73124&display=0 <consulté le 29 juin 2020>.
Site Web de l’Association philatélique de Rouen et agglomération sur une étude des camps d’internement français, en particulier celui de Poitiers : http://www.apra.asso.fr/Camps/Fr/Camp-Poitiers.html <consulté le 20 mai 2020>.
Site Web du Mémorial des Nomades de France sur le camp de Poitiers en 1940-1944, qui propose un plan du camp : http://memorialdesnomadesdefrance.fr/camp-de-poitiers-vienne-1940-1944/ <consulté le 20 mai 2020>.
[19] Lévy Paul, Un camp de concentration français, Poitiers (1939-1945), Paris, Sedes, 1995 (https://www.cairn.info/un-camp-de-concentration-francais–9782718192314.htm <consulté le 26 juin 2020>). Il décrit notamment les conditions de vie dans le camp de Poitiers selon la direction.
Lévy Paul, Élie Bloch, op. cit. : la femme d’Élie Bloch internée au camp décrit à son tour les conditions de vie au camp de Poitiers du point de vue des internés.
[20] Marrot-Fellag Ariouet Céline, Les enfants cachés pendant la seconde guerre mondiale aux sources d’une histoire clandestine, s. d., voir en particulier la partie 4 sur le Comité Amelot (https://lamaisondesevres.org/cel/cel2.html <consulté le 20 mai 2020>).
Exposition « Rue Amelot, Un réseau clandestin pendant la guerre », Paris 11e, 13-18 novembre 2006, relayée par l’association la Maison de Sèvres : https://lamaisondesevres.org/ame/amesom.html <consulté le 29 juin 2020>. Voir en particulier le témoignage de Jacoubovitch J., « Document : Rue Amelot » (https://lamaisondesevres.org/ame/ame1.html <consulté le 29 juin 2020>).
Site Web de l’association Aloumim des enfants juifs cachés en France pendant la Shoah, qui présente notamment le Comité Amelot : http://www.aloumim.org.il/histoire/vocation-communautaire.html <consulté le 20 mai 2020>.
Lévy Paul, Un camp de concentration français, op. cit., qui témoigne de la libération des trois enfants Bernstein : https://books.google.fr/books?id=vcV2DwAAQBAJ&pg=PT151&lpg=PT151&dq=R%C3%A9gine+Bernstein+1937&source=bl&ots=1E9soI7Vl_&sig=ACfU3U364QFammA5VexOOEI0gK6hrjq_HQ&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwik6IuelJvpAhWNzIUKHZ2ZCbYQ6AEwC3oECAgQAQ#v=onepage&q=R%C3%A9gine%20Bernstein%201937&f=false <consulté le 20 mai 2020>.
[21] Lévy Paul, Élie Bloch, op. cit. (https://books.google.fr/books?id=DmNYDwAAQBAJ&pg=PT624&lpg=PT624&dq=rafle+9+octobre+1942+les+deux+s%C3%A8vres&source=bl&ots=S2zKt_G7VQ&sig=ACfU3U1_Wszty2g32o0WXs3yi6rIDyrplg&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjRpKGb5qTpAhVHA2MBHcEECFc4ChDoATAHegQICBAB#v=snippet&q=9%20octobre%201942&f=false <consulté le 29 juin 2020>).
Cabanel Patrick, Histoire des Justes en France, Paris, Armand Colin, 2012 (https://books.google.fr/books?id=gGg0SziIzykC&pg=PT82&lpg=PT82&dq=l%27amiti%C3%A9+chr%C3%A9tienne+camps+de+Limoges&source=bl&ots=2htbIu8Yl6&sig=ACfU3U2ZdHWtoFaVbRv4QKaZeRW_ZSSE7g&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwimtI2owPrpAhVSyoUKHRBdAuUQ6AEwAXoECAoQAQ#v=snippet&q=Poitiers&f=false <consulté le 29 juin 2020>).
[22] Lévy Paul, Élie Bloch, op. cit. (https://books.google.fr/books?id=DmNYDwAAQBAJ&pg=PT624&lpg=PT624&dq=rafle+9+octobre+1942+les+deux+s%C3%A8vres&source=bl&ots=S2zKt_G7VQ&sig=ACfU3U1_Wszty2g32o0WXs3yi6rIDyrplg&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjRpKGb5qTpAhVHA2MBHcEECFc4ChDoATAHegQICBAB#v=snippet&q=justes&f=false <consulté le 29 juin 2020>).
Semelin Jacques, Persécutions et entraides dans la France occupée, Paris, Les Arènes, 2013 (https://books.google.fr/books?id=0Xs4DwAAQBAJ&pg=PT472&lpg=PT472&dq=dispensaire+La+m%C3%A8re+et+l%27enfant+Rue+Amelot&source=bl&ots=YqRk4NZw0w&sig=ACfU3U3xmT8RTyKrXI6-i_8tbogzBTk4Xg&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjfzYKP2vzpAhVM3IUKHfyBDyUQ6AEwAXoECAoQAQ#v=onepage&q=Poitiers&f=false <consulté le 20 mai 2020>.
Exposition « Traqués, cachés, sauvés », op. cit. : https://fondationmemoiredeportation.com/2015/01/14/exposition-traques-caches-sauves-etre-juif-en-poitou-1940-1944/ <consulté le 29 juin 2020>.
[23] Sur le changement d’identité des enfants en clandestinité, voir la dernière partie de l’article de Zeitoun Sabine, « Accueil des enfants juifs étrangers en France et leur sort sous l’Occupation », Documents pour l’histoire du français langue étrangère ou seconde, 46, 2011 (https://journals.openedition.org/dhfles/2108 <consulté le 26 juin 2020>).
[24] Hazan Katy, « Enfants cachés, enfants retrouvés », Les Cahiers de la Shoah, n°9, 2007, p. 181-212 (https://www.cairn.info/revue-les-cahiers-de-la-shoah-2007-1-page-181.htm <consulté le 26 juin 2020>.
Laffitte Michel, op. cit.
[25] Site Web du FMD sur le camp d’internement de Poitiers : http://www.bddm.org/int/details.php?id=73124&display=0 <consulté le 29 juin 2020>.
Lévy Paul, Élie Bloch, op. cit. (https://books.google.fr/books?id=DmNYDwAAQBAJ&pg=PT624&lpg=PT624&dq=rafle+9+octobre+1942+les+deux+s%C3%A8vres&source=bl&ots=S2zKt_G7VQ&sig=ACfU3U1_Wszty2g32o0WXs3yi6rIDyrplg&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjRpKGb5qTpAhVHA2MBHcEECFc4ChDoATAHegQICBAB#v=snippet&q=16%20octobre%201942&f=false <consulté le 29 juin 2020>).
[26] Base de données du mémorial Yad Vashem sur les victimes de la Shoah : https://yvng.yadvashem.org/index.html?language=fr&fromDeportation=true&advancedSearch=true&deportation_value=5092615 <consulté le 20 mai 2020 >.
[27] La date de naissance des trois enfants tchécoslovaques ne correspond pas avec tous les autres registres proposés par les sites et mémoriaux : https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000035939408&categorieLien=id <consulté le 20 mai 2020>.
[28] Marrot-Fellag Ariouet Céline, op. cit., voir en particulier la partie 1 sur l’UGIF (https://lamaisondesevres.org/cel/cel2.html <consulté le 21 mai 2020>).
Gutkowsk Hélène, op. cit., témoignage de Maurice Ajzensztejn, p. 1903-1918. (https://books.google.fr/books?id=rshKDwAAQBAJ&pg=PA1931&lpg=PA1931&dq=Meilich+Ajzensztejn&source=bl&ots=5rZII5Gi3o&sig=ACfU3U2D4kH2rmUcBdGGiKxBkRUlvVx5jA&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiP9ezD1aTpAhWIz4UKHfXTATkQ6AEwAXoECAoQAQ#v=snippet&q=9%20octobre%201942&f=false <consulté le 20 mai 2020>).
[29] Lévy Paul, Un camp de concentration français, op. cit. (https://books.google.fr/books?id=vcV2DwAAQBAJ&pg=PT151&lpg=PT151&dq=R%C3%A9gine+Bernstein+1937&source=bl&ots=1E9soI7Vl_&sig=ACfU3U364QFammA5VexOOEI0gK6hrjq_HQ&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwik6IuelJvpAhWNzIUKHZ2ZCbYQ6AEwC3oECAgQAQ#v=onepage&q=26%20mai%201943&f=false <consulté le 29 juin 2020>).
[30] Site Web de Amélineau Stéphane sur l’orphelinat de la Varenne : https://view.genial.ly/5e5a7a6c3ca5910fdcf62e45/presentation-les-orphelins-de-la-varenne-juillet-aout-1944 <consultés le 24 mai 2020>.
Site Web de la Communauté juive de la Varenne, présentant l’orphelinat : https://www.hillelweb.com/vie-cultuelle/synagogue/l-orphelinat/ <consultés le 24 mai 2020>.
[31] Marrot-Fellag Ariouet Céline, op. cit., voir en particulier la partie 1.1 « Les maisons d’enfants de l’U.G.I.F. » (https://lamaisondesevres.org/cel/cel2.html <consulté le 29 juin 2020>).
[32] Site Web de la Communauté juive de la Varenne, présentant l’orphelinat : https://www.hillelweb.com/vie-cultuelle/synagogue/l-orphelinat/ <consultés le 24 mai 2020>.
SHD, AC 21P 482 231, Plaque commémorative en l’hommage des enfants de l’orphelinat de la Varenne déportés après la rafle du 22 juillet 1944, figurant aujourd’hui dans le Centre Hillel de la Communauté juive de la Varenne :
SHD, AC 21P 482 231, Discours de Haver Nepthalie Wolf pour l’inauguration de la plaque commémorative le 22 avril 1990 :
SHD, AC 21P 482 231, Liste des enfants déportés de la Varenne réalisée par Nelly Wolf, où figurent Regina Bernstein et ses frères :
[33] Site Web « Mémoires des déportations, 1939-1945 », qui cartographie tous les camps du système concentrationnaire nazi : http://memoiresdesdeportations.org/fr/carte <consulté le 24 mai 2020>. Ici, le camp d’internement de Drancy :
[34] Site Web « Mémoires des déportations, 1939-1945 » : http://memoiresdesdeportations.org/fr/carte <consulté le 24 mai 2020>. Ici, le centre de mise à mort d’Auschwitz-Birkenau, avec détail du Crématorium K II en exemple.
[35] Site Web de Yad Vashem, Historique du convoi 77 : https://deportation.yadvashem.org/?language=fr&itemId=5092649 <consulté le 20 mai>.
[36] SHD, AC 21P 482 231, Documents récapitulant le parcours de Régina Bernstein :