Georgette BERNARD

1890 - 1944 | Naissance: | Arrestation: | Résidence: , ,

Georgette BERNARD, née LEVY, 1890 – 1944

 

Qui sommes-nous ?

Nous sommes 6 élèves en classe de Terminale, du lycée Galilée à Combs-la-Ville, en Seine et Marne. Nous nous sommes engagées dans notre cours d’enseignement d’éducation morale et civique sur le projet « Convoi 77 ». Notre professeur d’histoire géographie, Mme Surget, nous a données la mission de restituer les biographies de Georgette Bernard et de ses deux filles.
Pour mener à bien notre projet, nous avons eu la chance d’aller au Mémorial de la Shoah ainsi qu’au Panthéon. De plus, il est prévu que nous allions à Auschwitz si les conditions nous le permettent.

Les difficultés auxquelles nous avons été confrontées

Avant de vous proposer les biographies de Georgette Bernard et de ses deux filles Denise et Lucienne, nous avons jugé nécessaire de vous préciser les difficultés auxquelles nous avons été confrontées par manque de sources !
L’association Convoi 77 nous a fourni 13 documents très administratifs pour Georgette Bernard, 10 documents pour Lucienne et 9 documents pour Denise. Parmi ce peu de documents, nous avons eu la chance de trouver une attestation d’un déporté Chaïm Boriky certifiant que les trois femmes avaient été sélectionnées pour la chambre à gaz dès leur arrivée. Nous avons alors contacté la mairie de Hayange (lieu de naissance) et la mairie des Lilas (dernier domicile). Mais là aussi nous nous sommes heurtées à l’absence d’informations. La mairie des Lilas nous a donné le numéro de l’association des anciens combattants que nous avons contactée, mais en vain, nous n’avons jamais été rappelées.

Nous avons pu alors contacter, via notre enseignante, le chercheur Alexandre Doulut pour lui faire part de notre désarroi quant aux manque d’informations concernant cette famille.
Il nous a expliqué que nous avions malheureusement peu de chances de trouver davantage de documents sur Georgette Bernard et ses deux filles. La raison évoquée c’est qu’il s’agit de déportées françaises qui ont été arrêtées par la police française, ce qui explique l’absence de traces archivistiques, car après la guerre celle-ci a détruit les dossiers des Juifs, constitués durant l’Occupation.

Nous avons aussi essayé de retrouver Gabrielle CAHEN qui habitait 7, rue du centre aux Lilas en 1946, et qui a fait les démarches auprès du Ministère des Anciens Combattants. Mais en vain, et là aussi (au vu des documents envoyés par Convoi 77), nous avons constaté que personne n’avait déposé de demande d’attribution du titre de déporté politique. Ce qui est rare d’après Mr Doulut et Me Surget.

Ces recherches (et absence de documents) nous ont bouleversées. Comment rendre des identités, des histoires familiales quand il n’y a pas de documents, comme si ces trois femmes n’avaient pas existé ? Elles font parties du dernier convoi et n’auront que quelques lignes comme biographie. C’est terrible !

 

Biographie de Georgette Lévy, épouse Bernard

Georgette Bernard est la fille d’Isaac LEVY et de Mathilde FRANKFORT. La famille est nombreuse car le couple a plusieurs enfants :
5 Cinq autres filles : Yvonne, Sarah, Marcelle, Alice, et Gabrielle, née le 17 octobre 1895 à Hayange et décédée le 19 août 1986 à Compiègne (Oise).
Et deux garçons : Gilbert né le 11 juillet 1891 à Hayange marié en 1926 à Briey (Meurthe et Moselle). C’est un représentant qui est père de deux enfants. Il décède des suites d’une maladie, le 12 avril 1940 à l’Hôpital Bridoux à Metz. Et un autre frère Léon, commerçant, né le 14 octobre 1900 à Hayange, qui décède le 2 septembre 1934 à Metz.

Georgette est née le 7 février 1890 à Hayange (57700) en Moselle1. Elle a la nationalité française.
Elle se marie à Metz, le 2 juin 1921 avec Lucien Lazard BERNARD. Celui-ci est commerçant, plus précisément marchand de bestiaux. Il est né à Augny (en Moselle) en 1880. C’est le fils de Léon BERNARD et de Camille CAHEN. Il a une sœur Henriette BERNARD née le 15 octobre 1887 à Augny, et décédée le 4 novembre 1972 à Metz.

 

 

Georgette et Lucien ont eu deux filles. Lucienne née le 22 février 1922 et Denise née le 18 mars 1926 à Montigny-lès-Metz.

Lucien Lazard Bernard décède à Montigny-lès-Metz en 1940.

Georgette, veuve, part en région parisienne rejoindre sa sœur Gabrielle Levy épouse CAHIN. Elle réside au Lilas, 7 rue du centre, en Seine-Saint-Denis.

Elle est arrêtée le 29 juillet 1944 et enfermée au camp de Drancy1. Elle est déportée le 31 juillet 1944, par le dernier convoi : le convoi 772 comme déportée raciale à Auschwitz3 en Pologne.

Elle sera gazée à son arrivée avec ses deux filles le 02 août 1944 comme en témoigne ce document manuscrit de Chaïm Borycky4, déporté survivant du convoi 77.

 

 

Une demande de non rentrée [6]. est demandée par Gabrielle CAHIN, domiciliée au Lilas le 21/11/1946. Celle-ci est formulée le 26 novembre 1946. Sur le document il est notifié qu’il s’agit d’une déportée raciale de Lorraine.

 

Ce certificat de non rentré permettait aux épouses et aux mères de famille restées seules, et sans ressources d’obtenir une indemnité. Mais pour cela elles devaient se procurer un justificatif de la disparition. Mais dans le cas de Georgette et de ses filles il n’y a pas de survivantes… C’est la raison pour laquelle, nous semble-t-il, personne n’a déposé de demande d’attribution du titre de déporté politique.

 

 

Le nom de Georgette Bernard est présent sur le mur des noms au Mémorial de la Shoah. [7]

 

Et nous l’avons retrouvé sur le monument aux morts de Hayange. Il apparaît sous morts en déportation.

 

 


[1] Document donné par l’association Convoi 77

[2] Camp de Drancy : Drancy sert de camp d’internement et de regroupement des Juifs de France avant d’être envoyés dans les camps de concentrations et les centres de mise à mort. Près de 63000 d’entre eux seront déportés depuis Drancy.

[3] Convoi 77 est le dernier grand convoi (1306 déportés) ayant quitté Drancy pour Auschwitz le 31 juillet 1944.

[4] Auschwitz-Birkenau, est un grand camp de concentration et de centre de mise à mort en Pologne. Plus de 1,1 million de Juifs, seront assassinés à Auschwitz-Birkenau

[5] Israël Chaïm Borycki, né en 1902 reviendra du camp d’Auschwitz et fournira ce témoignage le 21 novembre 1946

[6] À partir de 1945, lorsqu’il s’est avéré que de nombreux déportés avaient « disparu », les familles ont été amenées à faire établir des certificats de disparition, qui ont été suivis, ensuite, de jugements déclaratifs de décès tenant lieu d’actes de décès.
Pour l’établissement de ces documents, arbitrairement, il fut décidé que le lieu de décès serait celui du camp d’internement où les futurs déportés avaient été détenus ( Drancy, Pithiviers… ), et la date indiquée fut celle du départ du convoi.

[7] Le Mur des noms est situé au Mémorial de la Shoah à Paris. Il est composé d’un ensemble de trois murs en pierre où sont gravées les identités et années de naissance des 76 000 juifs, déportés de France par les nazis avec la collaboration du gouvernement de Vichy. Il vient de faire l’objet d’une rénovation complète.

Contributeur(s)

This biography was written by 12th grade students from the Lycée Galilée high school in Comps-la-Ville, with the guidance of their history teacher, Ms. Surget.
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