1905 - 1944 | Naissance: | Arrestation: | Résidence: , ,

Mon père Walter KAHN est né le 12 novembre 1905 à St. Wendel (Sarre).

Son père Jacob KAHN, sa mère Sophie née STERN.

Walter a une sœur ainée Herta née en 1904.

De 1911 à 1923 il est élève au lycée de St Wendel.

De 1923 au 31 juillet 1934 il effectue différents emplois dans la confection successivement à Neunkirschen, puis Francfort (Allemagne) et enfin à Sarrebruck.

En France: 1934 -1944

Après de fréquents séjours en France en tant que voyageur de commerce, Walter immigre le 30 août 1934 avant le référendum du 13 janvier 1935 à la suite duquel la Sarre a voté son rattachement à l’Allemagne nazie.

Avant de venir en France il a demandé la nationalité française, mais sa demande a été ajournée.

Il suit des cours de perfectionnement de français pour étudiants étrangers à l’Université de Grenoble durant l’été 1934.

Du 6 novembre 1934 au 8 mai 1936 il travaille comme stagiaire à la Société Roubaisienne des Grands Bazars Modernes ou UNIFIX à Roubaix, société essentiellement familiale.

A partir du 8 mai 1936 Walter KAHN devient administrateur de ladite société UNIFIX, société importante de vente au détail de produits et articles manufacturés les plus divers, dans laquelle travaillent 62 employés. Cette société considérée comme juive est « aryanisée » au début de la guerre.

Marié le 8 mai 1935 à la Madeleine (près de Lille) avec Marthe née HANAU le 14 janvier 1907 à Fraulautern (Sarre). Elle est de nationalité française, (nationalité recouvrée en vertu du Traité de Paix du 28 juin 1919).

Le 1er mai 1937 naissance de son fils Claude à Roubaix de nationalité française par déclaration souscrite devant le Juge de Paix de Roubaix.

Dès le début de la guerre le 16 septembre 1939, Walter KAHN en tant que réfugié sarrois souscrit un engagement volontaire pour la durée de la guerre par devant le bureau de recrutement de l’armée française à Lille, afin de pouvoir s’engager dans un corps militaire français.

Sa demande de participer au service actif est rejetée, mais le 3 février 1940 l’armée le déclare néanmoins comme étant « apte aux prestations », ce qui consiste pour un étranger bénéficiaire du droit d’asile d’être obligé dans le cadre de l’armée, d’effectuer des travaux d’intérêt général comme ouvrier.

Jusqu’au 24  mai 1940 il est domicilié avec son épouse et son fils à Croix (Nord) qu’il quitte pour habiter à Limoges (Haute-Vienne).

Suivant les instructions militaires reçues, Walter KAHN se présente au camp des prestataires de la Braconne près de Brie en Charente où il reste jusqu’à sa dissolution quelques jours avant l’armistice du 22 juin 1940.

Le 29 juillet 1940 il est affecté au 313e Groupe de Travailleurs Etrangers (GTE) à Saint-Sauveur en Haute-Vienne, sous le n° de matricule 347 et libéré le 24 septembre1940.

Après sa démobilisation, Walter KAHN rejoint son épouse et son fils  à Limoges et habite avec sa belle-sœur Gertrude MICHEL et son beau-père Ferdinand HANAU. En 1941, Il seconde sa belle-sœur pour la création de la « Maison Duchesse » fabrique de bouchées de fruits dans laquelle il travaille comme ouvrier-confiseur.

En 1942 pour fuir le danger croissant, les arrestations étant de plus en plus fréquentes à Limoges pour les juifs, Walter KAHN part avec son épouse et son fils en zone libre à Lyon. Ils vivent cachés dans une mansarde 26 rue Sala, sous le faux nom de RAHN.

Il travaille un certain temps dans une entreprise de métallurgie sous le faux nom d’Albert RAHN.

Arrestation et Déportation

Le 3 juillet 1944 lors d’une promenade sur la place Bellecour en plein centre de Lyon, arrestation de Walter KAHN par deux miliciens en présence de son épouse et de son fils.

Son épouse Marthe est arrêtée plus tard le même jour à Lyon mais dans des circonstances inconnues, après avoir pu confier son fils le petit Claude âgé de 7 ans à ses épiciers Jean et Emilienne GOUTARET.

Walter est détenu le 3 juillet 1944 au Fort Montluc à Lyon sous le n° de matricule 377-737 (lieu de détention de Jean Moulin).

Il réussit à envoyer une carte postale de la Croix-Rouge Française (exceptionnel pour un juif) à la propriétaire de son logement en lui demandant de lui faire parvenir une valise avec des objets de première nécessité.

Son épouse Marthe est également internée le 3 juillet 1944 au Fort Montluc (voir biographie de Marthe KAHN).

Le 25 juillet 1944 Walter et Marthe KAHN sont transférés au camp de Drancy.

Walter y est immatriculé sous le n° 25909 et Marthe sous le n° 25910.

Le reçu n° 6718 de Drancy daté du 25 juillet 1944, note que Walter KAHN était en possession de la somme de 3240 francs et d’une montre dame en or.

Walter KAHN et son épouse Marthe sont déportés le 31 juillet 1944 par le convoi n° 77 comportant 1300 personnes et sont arrivés au camp de concentration d’Auschwitz sans doute le 3 août 1944.

Selon le Musée d’Etat d’Auschwitz-Birkenau, les documents conservés au camp ne permettent pas de connaitre avec exactitude le sort qui a été celui de Walter KAHN et de son épouse Marthe KAHN, mais tous deux sont décédés à Auschwitz.

C’est après la guerre en 1948, que le tribunal civil de Lyon a déclaré Walter KAHN décédé à Auschwitz le 5 août 1944.

Walter était âgé de 39 ans, Marthe était âgée de 37 ans et laissaient seul leur fils Claude âgé seulement de 7 ans…

Après la guerre

Claude KAHN a survécu et a été recueilli et élevé par Gertrude MICHEL la sœur de sa mère et son mari André MICHEL avec leurs deux fils.

Claude a été adopté comme Pupille de la Nation, par jugement du 19 avril 1950, père et mère ayant été déclarés « Morts pour la France ».

Claude KAHN est devenu médecin pédiatre et s’est marié avec Nadine née FINKELSZTEJN le 4 juillet 1963 à Nancy et ont eu trois filles Myriam, Ariella et Dvorah.

Avec leurs enfants ils ont faits leur alya en Israël le 7 août 1979 et demeurent actuellement à Herzliya. Leur famille s’est agrandie depuis de 11 petits enfants.

Faits complémentaires

Il s’est avéré que Walter KAHN a été dénoncé en tant que juif par un collègue de travail qui a avoué avoir aussi dénoncé d’autres personnes. Il a été exécuté à la Libération. Cette information provient d’un membre de la Résistance.

Dans la mansarde mitoyenne de celle de la famille KAHN à Lyon, habitaient un couple de sourds et muets M et Mme Gilbert PUT. Ils ont été témoins que Marthe KAHN après son arrestation était revenue encadrée de miliciens pour fouiller les lieux.

En cachant le petit Claude âgé de 7 ans, Emilienne et Jean GOUTARET se sont mis doublement en danger, car ce dernier était prisonnier de guerre évadé.

C’est suite à la visite de miliciens bien renseignés venus les questionner où était le petit Claude KAHN, qu’ils ont décidés de le mettre en sécurité en le confiant  à la sœur de Jean et son mari, Hélène et Auguste PFISTER habitant à Chaponost dans la campagne lyonnaise, famille ayant déjà six enfants.

C’est à Lyon le 20 juillet 1976, que Jean et Emilienne GOUTARET ainsi qu’Auguste et Hélène PFISTER se sont vus remettre par le Consul d’Israël à Lyon « la MEDAILLE des JUSTES » de YAD VASHEM (Jérusalem) et un certificat d’honneur, pour avoir sauvé au péril de leur vie le petit Claude KAHN.

Pour honorer ces « Justes parmi les Nations » des arbres ont été plantés par Claude KAHN en leurs noms au Mémorial de Yad Vashem  dans les allées des Justes à Jérusalem.

Enfin, le 19 novembre 2012 sa ville de naissance  St. Wendel a rendu hommage à Walter KAHN, en encastrant au sol près de son dernier domicile connu Brühlstrasse 9 « une pierre d’achoppement », pavé du souvenir gravé à son nom.

 

Herzliya (Israël), le 7 février 2017

 

Claude et Nadine KAHN

Contributeur(s)

Claude et Nadine KAHN

References

  • Centre de recherche des Archives nationales de Paris
  • Archives départementales du Rhône
  • Prison Montluc à Lyon
  • Mémorial de Yad Vashem à Jérusalem

Liens

2 commentaires
  1. Dethorey 4 ans ago

    Barouh Dayan Haemet
    Ne jamais oublier
    Que leurs âmes brillent auprès de Dieu
    Brigitte Nathan/Dethorey née à Limoges en 1949

  2. Dupuy 4 ans ago

    Bonjour,

    Je suis enseignante et chercheuse sur le département de la Haute-Vienne. J espère que vous me lirez Mr et Mme Kahn.
    J ai en ma possession une carte trouvée aux archives avec une photo de Walter. J aimerais pouvoir vous l’envoyer.
    F. Dupuy

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