1890 - 1944 | Naissance: , | Arrestation: , | Résidence: , , , ,

Biographie de Hugo Seiler

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Für unsere deutschsprachigen Leser*innen: Die Biografie ist unterhalb der französischen Version auch auf deutsch verfügbar.
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photo ci-contre d’Hugo SEILER avec son gendre Mr Dantzer (Alsacien chrétien), la belle-sœur de celui-ci, Mathilde Dantzer et une petite-fille d’Hugo à son baptême, en 1942.

Hugo SEILER voit le jour le 19 juillet 1890 à Vienne en Autriche, dans une famille juive, la branche paternelle est originaire de Koloméa en Galicie (Ukraine actuelle) et la branche maternelle vient de Nikolsburg, nom allemand de la ville de Mikulov, en Tchéquie aujourd’hui. Ses parents ont eu quatre garçons, Hugo est le deuxième.

A 16 ans il entre en apprentissage chez son père qui tient alors une teinturerie. Après 3 années, il obtient son certificat d’apprentissage. Il part ensuite faire son service militaire en 1911 et est enrôlé pendant la guerre de 14-18. Il est envoyé sur le front russe.  Démobilisé, il épouse Berthe Turkel à la synagogue de la garnison à Vienne en octobre 1918. Ils ont une fille, Rose en 1920.
Les parents et la famille de sa femme venaient de Lemberg, nom autrichien de la capitale de Galicie jusqu’à la guerre de 1914-1918, Lviv en Ukraine à l’heure actuelle, où ils tenaient un café, » le café américain ». Ils ont fui l’avancée des Russes sous les bombardements jusqu’à Vienne. Berthe est née à Czernowitz, nom autrichien de la ville de Tchernivtsi en Ukraine aujourd’hui.

Entre 1920 et 1923, Hugo se lance dans le commerce du jute, il est envoyé par ses employeurs pour prendre la direction d’une usine de jute à Port Saïd en Egypte, il est expulsé par les anglais en tant qu’Autrichien.

En 1924, la petite famille s’exile en Alsace avec le père de Berthe, où le frère de Berthe a trouvé du travail.
En 1936 le père de Berthe décède.

A Mulhouse, à l’âge de 34 ans, Hugo repart de zéro, il suit une formation d’ouvrier graveur de 1925 à 1930, mais, le travail ne lui convenant pas, il se lance finalement comme représentant en confiserie de 1930 à 1939.

Il sillonne l’Alsace au volant de sa voiture avec ses échantillons pendant que sa femme ouvre une pension à Mulhouse pour les étudiants  juifs polonais de l’Ecole de Chimie de Mulhouse.

Le 18 novembre 1939, suite au décret relatif aux mesures à prendre à l’égard des individus dangereux pour la défense nationale, Hugo, Berthe et Rose sont étiquetés « ressortissants ennemis  » et tombent sous le coup de cette loi.

Dès le mois de Septembre, Hugo est emprisonné à la forteresse de Langres, mais grâce à l’intervention du maire de Mulhouse, Mr Wagner, il est relâché 2 mois plus tard. Il sera assigné à résidence à Nîmes, loin de la frontière et astreint ainsi que sa femme et sa fille à signer un registre au commissariat 2 fois par semaine.
Berthe a dû fermer la pension, les parents polonais et autrichiens des étudiants ne pouvant plus subvenir aux besoins de leurs enfants depuis début 38. Leurs ressources diminuent, Hugo ayant l’interdiction de travailler.
Alors qu’elle est en plein déménagement  le 15 décembre 39 pour emmener leurs affaires à Nîmes, sa femme reçoit un ordre de réquisition de tous leurs biens apporté par un gendarme, elle fait un AVC en présence de sa fille  et décède le lendemain à l’hôpital de Mulhouse. Elle meurt à 47 ans.
Hugo a une permission du commissaire de 2 jours pour enterrer sa femme au cimetière israélite de Mulhouse et repartir avec sa fille et ses bagages.

Le 10 Juin 1940, l’Italie entre en guerre aux côtés de l’Allemagne et du Japon, Hugo est ré interné cette fois-ci à la prison de Mende en Lozère puis relâché.

Le 11 novembre 1942 les allemands envahissent la zone libre. A Romans, dans une usine désaffectée, Hugo est interné dans des conditions épouvantables : « les gens dormaient sur un peu de paille par terre, il n’y avait ni portes, ni fenêtres » raconte sa fille. Elle réussit à le faire libérer grâce à l’intervention d’un négociant en vins lui-même réfugié, Monsieur Burkard. Elle-même, visée par un ordre d’internement reçu par la poste, s’est mariée en hâte en avril 41, avec un alsacien non juif. Elle donne naissance à une petite fille, Emmy, le 10 octobre 42, aussitôt baptisée.

L’année suivante, le 19 mai 1944, elle donne naissance à un garçon, Robert, à St Etienne.
L’étau se resserre autour d ‘Hugo, il est arrêté le 31 Mai 1944 sur dénonciation de ses voisins car il écoutait la radio dans son appartement, ou bien comme une autre information le laisse croire,  alors qu’il parlait à des soldats autrichiens en garnison à Nîmes.

Son appartement reviendra à une femme de ménage espagnole qui travaillait à la Gestapo. Sa voiture a été confisquée par les Allemands. Le peu de biens qu’il avait mis en sécurité dans une caisse à la cave a été pillé.

Sa fille retenue par la maternité à St Etienne ne peut rien faire pour lui et est désespérée. Elle-même et sa famille sont en danger, (122 juifs sont arrêtés à St Etienne au mois de Mai).
Hugo est alors employé dans un commando de déminage de la gare de Nîmes, puis envoyé à Drancy, déporté par le convoi 77 et sélectionné pour le travail forcé à l’arrivée.

Nous savons qu’il a travaillé à la construction de routes, dans une mine et à l’usine de Buna-Monowitz. Fait inhabituel, une mention au dos de sa fiche de Drancy nous apprend qu’il a été sélectionné au cours de la grande sélection du 13 Octobre 1944 pour la chambre à gaz (bloc 5).
Cette sélection est décrite par Primo Levi dans son livre «Si c’est un homme» au chapitre Octobre 44.

Cette mention a été portée de la main d’Anne Sussmann, rescapée autrichienne d’Auschwitz, qui a connu Hugo en déportation. Yvette Levy, une autre rescapée se souvient d’Anne et rapporte :

  • « Elle faisait de la désinformation auprès des troupes allemandes à Lyon pour le compte de la résistance. Elle tomba enceinte au camp et fit une fausse couche pendant l’appel. Elle s’est évadée d’une usine d’armement où elle avait été envoyée avec la complicité d’ouvriers lorrains, il est vraisemblable qu’elle et son mari connurent Hugo car les Autrichiens s’étaient regroupés. Son mari survécût par miracle, ils habitèrent quelque temps à Paris puis partirent à Vienne. C’étaient de vrais militants de la mémoire ».
  • A son retour à Paris elle travaille au fichier des résistants et des victimes de guerre, c’est ainsi qu’elle eut accès au fichier de Drancy et put porter cette mention qui nous apprend quel a été le destin d’Hugo. Elle et son mari sont décédés en 1986 et 1987.
  • Cette note manuscrite n’a été découverte qu’en 1990, quand des recherches plus approfondies furent initiées à la suite du travail de Serge Klarsfeld et des FFDJF, à l’occasion de la réalisation d’une photocopie de la dite fiche.
  • La fille d’Hugo, Rose, a longtemps cru que son père mourut au cours de la grande marche d’évacuation dans la neige en Janvier 45. C’est un rescapé, tailleur de son métier, qui le lui avait rapporté.
  • Rose Seiler obtint la nationalité française après-guerre. Elle a toujours refusé de percevoir des réparations pécuniaires de l’Allemagne malgré la situation précaire où elle s’est trouvée après son divorce en 1960. Elle a eu 5 enfants, 14 petits-enfants, 12 arrière-petits-enfants et une arrière-arrière-petite-fille prénommée Cléa, à la date de mai 2017.

3500 Autrichiens ont été déportés depuis la France, en grande majorité des juifs, 200 ont survécu.

 

Biographie établie par Kathy Dantzer-Lalo

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Biografie von Hugo Seiler

1890-1944 I Geburt: ÖSTERREICH, WIEN I Festnahme: FRANKREICH, NIMES I Wohnsitz: ÖSTERREICH, ÄGYPTEN, MULHOUSE, PORT-SAID, WIEN

Das nebenstehende Foto zeigt Hugo SEILER mit seinem Schwiegersohn Herrn Dantzer (einem elsässischen Christen), Dantzers Schwägerin, Mathilde Dantzer, und einer von Hugos Enkeltöchtern bei ihrer Taufe 1942.

Hugo Seiler wurde am 19. Juli 1890 in Wien, Österreich, in eine jüdische Familie geboren, deren Wurzeln väterlicherseits in Koloméa in Galizien (der heutigen Ukraine) liegen und mütterlicherseits aus Nikolsburg, dem deutschen Namen für Mikulov, heute eine Stadt in der Tschechischen Republik, stammten. Seine Eltern hatten vier Söhne, von denen Hugo der zweit älteste war.

Im Alter von 16 Jahren wurde er von seinem Vater in die Lehre genommen, der damals eine Färberei betrieb. Drei Jahre später erhielt er sein Lehrlingszeugnis. 1911 ging er dann zum Militärdienst und wurde während des Ersten Weltkrieges eingezogen. Er wurde an die russische Front geschickt. Wieder abgezogen (von der Front), heiratete er im Oktober 1918 Berthe Turkel in der Synagoge der Wiener Garnison. 1920 bekamen sie eine Tochter namens Rose.
Die Eltern und die Familie seiner Frau stammten aus Lemberg, dem österreichischen Namen der Hauptstadt Galiciens bis zum Ersten Weltkrieg. Heute heißt die Stadt Lviv (Lemberg) und liegt in der Ukraine. Dort führten sie das Café „le café américain“. Sie flohen vor den Bombardements des russischen Vormarsches bis nach Wien. Berthe wurde in Czernowitz geboren, dem österreichischen Namen für Tschernowitz (ebenfalls deutsch im ukrainischen ЧернівціTscherniwz) in der heutigen Ukraine.

In den Jahren von 1920 bis 1923, widmete Hugo sich dem Jutehandel. Er wurde von seinen Arbeitgebern nach Port Saïd in Ägypten geschickt, um dort das Management/ die Leitung einer Jutefabrik zu übernehmen. Dort wurde er von den Briten seiner österreichischen Herkunft wegen ausgewiesen.

1924 zog die kleine Familie bei Berthes Vater im Elsass ein, wo ihr Bruder Arbeit gefunden hatte. Berthes Vater starb 1936.

In Mulhouse, im Alter von 34 Jahren, begann Hugo von Grund auf neu und absolvierte von 1925 bis 1930 eine Ausbildung zum Graveur. Da ihm die Arbeit jedoch nicht zusagte/ zu ihm passte, nahm er schließlich von 1930 bis 1939 eine Stelle als (Handels)vertreter in der Süßwarenindustrie an.

Er durchquerte in seinem Auto mit seinen (kost)Proben (im Gepäck) das Elsass, während seine Frau eine Pension/ Herberge/ Wohnheim für polnische Juden, die in Mulhouse an der l’Ecole de Chimie studierten, eröffnete.

Am 18. November 1939 wurden Hugo, Berthe und Rose gemäß den Bestimmungen der Verordnung über die Maßnahmen gegen Personen, die eine Gefahr für die nationale Sicherheit darstellen, zu „Staatsfeinden“ erklärt und fielen somit in den Geltungsbereich dieses Gesetzes.

Im September wurde Hugo in der Festung Langres gefangen genommen, aber dank der Intervention des Bürgermeisters von Mulhouse, Herrn Wagner, wurde er zwei Monate später wieder freigelassen. Er wurde in Nîmes weit von der Grenze entfernt unter Hausarrest gestellt und er, seine Frau und seine Tochter wurden gezwungen, sich zwei Mal in der Woche auf der Polizeistation zu melden.
Berthe musste ihre Pension schließen, da die polnischen und österreichischen Eltern der Studenten nach 1938 nicht länger die Ausgaben ihrer Kinder decken/sie unterstützen konnten. Hugo wurde es verboten zu arbeiten und seine (finanziellen) Mittel/ Ressourcen schwanden dahin.
Mitten in den Vorbereitungen für ihren Umzug nach Nîmes am 15. Dezember 1939, erhielt seine Frau von einem Polizisten den Befehl, all ihre Besitztümer auszuhändigen/um all ihre Besitztümer zu beschlagnahmen. Vor den Augen ihrer Tochter erlitt sie einen Schlaganfall und starb am nächsten Tag im Krankenhaus von Mulhouse. Sie starb im Alter von 47 Jahren. Der Polizeichef gab Hugo zwei Tage Zeit, um seine Frau auf dem jüdischen Friedhof zu beerdigen und mit seiner Tochter und ihrem Gepäck wiederzukommen.

Am 10. Juni 1940 schloss sich Italien dem Krieg auf Seiten Deutschlands und Japans an. Hugo wurde erneut interniert, dieses Mal in dem Gefängnis von Mende im Departement Lozère, bevor er wieder freigelassen wurde.

Am 11. November 1942 marschierten die Deutschen in die freie Zone eine. In der verlassenen Fabrik, Romans, wurde Hugo unter schrecklichen Bedingungen interniert: „Die Leute schliefen auf einem kleinen Fleckchen Stroh auf dem Boden, es gab keine Türen, keine Fenster“, erzählt seine Tochter. Sie schaffte es, ihn Dank der Intervention eines selbst geflüchteten Weinhändlers, Monsieur Burkard,  befreien zu lassen. Sie selbst wurde Ziel eines Internierungsbefehls, den sie per Post erhielt; im April 1941 heiratete sie eilig einen nicht jüdischen Elsässer. Am 10. Oktober 1942 bekam sie ein kleines Mädchen, Emmy, das sofort getauft wurde.

Im folgenden Jahr, am 19. Mai 1944, brachte sie einen Jungen, Robert, in St-Etienne zur Welt.

Unterdessen zog sich Hugos Schlinge zu/ stand Hugo das Wasser bis zum Hals: Am 31. Mai 1944 wurde er verhaftet, nachdem er von seinen Nachbar wegen des Radiohörens in seiner Wohnung oder, wie andere Quellen vermuten, wegen Gesprächen mit einigen in Nîmes stationierten österreichischen Soldaten angeklagt worden war.

Seine Wohnung wurde an eine spanische Putzfrau übergeben, die im Gestapo Hauptquartier arbeitete. Sein Auto wurde von den Deutschen beschlagnahmt. Seine wenigen Besitztümer, die er in einer Kiste im Keller versteckt hatte, wurden geplündert.

Die Mutterschaft seiner Tochter hielt sie in St.-Etienne und ihre Unfähigkeit, ihm helfen zu können, ließ sie verzweifeln. Auch sie selbst und ihre Familie waren in Gefahr (122 Juden wurden im Mai in St.-Etienne verhaftet).
Hugo wurde in einem Mienenräumungskommando zur Arbeit am Bahnhof von Nîmes geschickt, danach nach Drancy geschickt und schließlich im Konvoi 77 deportiert und bei seiner Ankunft für Zwangsarbeit selektiert.

Es ist bekannt, dass er im Straßenbau, in einer Mine und im Konzentrationslager Auschwitz III/ Konzentrationslager Monowitz gearbeitet hat. Ungewöhnlicherweise, wird auf der Rückseite seines Drancy Akte erwähnt, dass er in der großen Selektion für die Gaskammer (Block 5) ausgewählt wurde, die am 13. Oktober 1944 durchgeführt wurde. Diese Selektion wird von Primo Levi in seinem Buch „Si c’est un homme“ in dem Kapitel mit dem Titel „Octobre 44“ beschrieben.

Dieser Vermerk wurde von Anne Sussmann, eine österreichischen Auschwitz Überlebenden hinzugefügt, die Hugo von der Deportation kannte. Yvette Levy, eine weitere Überlebende, erinnert sich an Anne und berichtet:

„Sie versorgte die deutschen Truppen im Namen der Resistance mit Falschinformationen. Sie wurde im Konzentrationslager schwanger und erlitt eine Fehlgeburt während des Appells. Mit der Hilfe einiger Lothringer Arbeiter entkam sie aus einer Waffenfabrik, in die man die geschickt hatte. Es ist wahrscheinlich, dass sie und ihr Mann Hugo gekannt haben, da die Österreicher zusammen eingesperrt worden waren. Ihr Mann überlebte wie durch ein Wunder und sie lebten für eine Weile in Paris, bevor sie nach Wien gingen. Sie waren echte Aktivisten für die Gedenkkultur.“

Nach ihrer Rückkehr nach Paris arbeitete sie an einer Akte über die Widerstandskämpfer der Résistance und über die Kriegsopfer, was ihr den Zugang zu den Drancy Akten gewährte, zu welchen sie die Notiz hinzufügen konnte, die uns über Hugos Schicksal informiert. Sie und ihr Mann starben 1986 und 1987.

Diese handschriftliche Notiz wurde erst 1990 entdeckt, als durch die Arbeit von Serge Klarsfeld und der FFDJF (Söhne und Töchter französischer Juden) intensivere Nachforschungen in die Wege geleitet wurden, als eine Fotokopie der besagten Akte angefertigt wurde.

Hugos Tochter Rose glaubte lange Zeit, ihr Vater sei während des großen Todesmarsches im Schnee im Januar 1945 gestorben. Ein Schneider, der überlebt hatte, hatte es ihr so erzählt.

Rose Seiler erhielt nach dem Krieg die französische Staatsbürgerschaft. Trotz der unsicheren/ prekären Lage/Situation, in der sie sich nach ihrer Scheidung 1960 befand, hat sie sich immer geweigert, irgendeine Art von finanzieller Entschädigung aus Deutschland anzunehmen. Sie hatte fünf Kinder, 14 Enkelkinder, zwölf Urenkel und eine Ururenkelin namens Cléa (seit Mai 2017).

3500 Österreicher, überwiegend Juden, wurden aus Frankreich deportiert. 200 von ihnen überlebten.

 

Biografie (erstellt) von Kathy Dantzer-Lalo

 

Contributeur(s)

Kathy Dantzer-Lalo
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