1914 - | Arrestation: | Résidence: , ,

Zlata DAWIDZON, née WALDBERG

ZLATA WALDBERG-DAWIDZON 

  

Nous nous appelons Anna, Kaja, Judyta, Kacper et Katarzyna. Nous sommes des élèves de la filière littéraire au Lycée Międzynarodowego Liceum « Paderewski » à Lublin. Notre enseignante dhistoire, Anna Nadolska, nous a encouragés à participer au projet  « Convoi 77 » 

 

 

Histoire des Juifs de Lublin 

Lhistoire de la ville de Lublin, habitée par une minorité juive depuis des siècles, est directement liée à cette communauté. Au fil du temps, la ville est devenue le symbole de lessor de la culture hébraïque et du judaïsme orthodoxe. Cest pour cela quelle a souvent été qualifiée d’« Oxford juive » ou de « Jérusalem du Royaume de Pologne ». Dès la fin du XIXe siècle, les Juifs eux-mêmes commencèrent à se voir comme une minorité nationale, et non pas comme un groupe isolé de religion différente. Depuis lors, ils devinrent une partie active de la société de Lublin. On ouvrit de premières écoles juives, ainsi que de nombreux autres établissements servant la population de religion juive, entre autres lhôpital parfaitement équipé de la rue Lubartowska et lorphelinat de la rue Grodzka. Cependant, la culture juive ne prit son véritable essor à Lublin que dès 1915, lorsque la ville se retrouva sous domination austro-hongroise. Lattitude bienveillante de lenvahisseur favorisa lactivité des Juifs au sein de la société locale et, grâce à cela, en 1916, le premier mensuel juif en polonais, Myśl Żydowska [Pensée juive], put être édité. On ouvrit également nombre dinstitutions culturelles, telles le théâtre amateur de Jakub Waksman ou la première bibliothèque publique. En plus, dans la ville fonctionnèrent alors 15 écoles juives privées, et les Juifs commencèrent à participer activement aux délibérations du Conseil municipal. En 1931, le nombre dhabitants juifs de Lublin s’élevait déjà à 38 935, et leur culture était en plein essor. De nouveaux centres sportifs, culturels et éducatifs furent créés, avec en tête la prestigieuse et moderne école rabbinique Yechiva Chachmei Lublin, ouverte en 1930 sur linitiative du rabbin Meïr Shapiro. A l’époque, fonctionnèrent à Lublin 9 partis politiques juifs offrant aux jeunes la possibilité de sengager dans la vie sociale. La presse juive s’épanouit également, enrichie de deux nouveaux titrespubliés en yiddish: le Lubliner Tugblat [Journal de Lublin] et lhebdomadaire Lubliner Sztyme [Voix de Lublin]. Les jeunes aspiraient de plus en plus à une assimilation dans le milieu polonais, faisant de leur culture une partie intégrante de lhistoire de notre ville.  

 

 

  1. Arbre généalogique 

Voici larbre généalogique de Zlata que nous avons reconstitué à partir des documents darchives.  

 

 

  1. Acte de naissance

Grâce à laimable soutien de lemployée des archives, nous sommes parvenus à retrouver lacte de naissance de Zlata Waldberg dans le cadre de la requête n° 1753.  

 

Grâce au travail sur le projet, nous avons pu obtenir des informations sur les coutumes et les règles de la communauté juive, par exemple que l’enregistrement de l’état matrimonial des juifs avait un caractère en deux étapes. Tout d’abord, le rabbin a effectué l’enregistrement et le rite religieux, puis l’enregistrement approprié par le greffier de la mairie / communauté a eu lieu. 

 

 

Cest lannée 1914, le printemps, des fleurs fleurissent partout… cest le 2 ou le 15 avril. Avant la Première guerre mondiale dans les documents officiels du Royaume de Pologne, on utilisait deux calendriers julien et grégorien doù 12 journées de différence. Dans une maison, 101 rue Grodzka, un enfant vient au monde une fille qui va recevoir, après sa grand-mère maternelle, le prénom de Zlata. La rue nexiste plus aujourdhui sous le même nom mais si lon continue vers la Porte Grodzka, nous pouvons toujours trouver un immeuble dangle avoisinant 2 rue Zamkowa qui est probablement celui dorigine.   

 

 

  1. Parents

Les parents de Zlata sappelaient Waldberg Symcha et Sura Ita Wegsztajn. 

Nous avons pu trouver lacte de naissance de Symcha Waldberg.(P.J. nr 4)  Il naquit le 12/24 août 1882, dans une maison n° 551. Ses parents étaient Icek et Estera Micenmacher. Nous avons réussi à obtenir aussi leur acte de mariage : ils se marièrent le 20 août / 1 septembre 1881 (PJ nr 8). Les parents de Sura sappelaient Icek et Zlatta Band. Le père de Zlata était chapelier. 

 

  1. Ecole

Malheureusement, nous navons pu retrouver des informations concernant l’éducation de Zlata, car les documents d’écoles juives nexistent plus. Nous espérions apprendre quelque chose à partir des documents d’écoles publiques de Lublin, cependant ils avaient été transmis aux archives dans un très mauvais état. Il y manquait entre autres les registres dappel journaliers et les listes d’élèves par classes. La chance de retrouver des informations en cette matière étaient donc insignifiante. 

 

  1. Acte de mariage

La date exacte est inconnue, mais le mariage a probablement eu lieu dans les années 19301936. Deux jeunes gens amoureux Zlata Waldberg et Cadok Dawidzon se marient. Il se peut quils naient pas déclaré leur union, ce qui était un cas courant dans la communauté juive, ou quils se soient mariés en France, car la trace de lacte de mariage sest perdue à jamais.  

 

  1. Registres des habitants 

Les registres de la population de Lublin davant-guerre (appelés « livres de la population permanente ») nexistent malheureusement plus. Ils furent détruits lors du bombardement de la ville pendant la Seconde guerre mondiale. Dans les archives, on ne trouve que des livres partiellement sauvés du XIXe siècle, ouverts dans les années 18391840 et en 1865, où les habitants de Lublin furent inscrits jusquen 1890 environ. 

Icek Wolberg, le grand-père de Zlata, qui était cordonnier, habitait une maison n° 454.  

Au XIXe siècle, on avait appliqué la numérotation continue des maisons (on lappelait « Numéro policier ») selon la nouvelle numérotation, c’était 27 rue Ruska.  

 

  1. Départ pour la France 

Nous avons consulté les registres des passeports délivrés dans les années 19251929 et 19321939 (les registres des années 19301931 étant manquants), ainsi que les demandes de passeports conservées en très petit nombre. 

Nous ny avons trouvé ni Zlata ni son mari peut-être partirent-ils avant lannée 1925 ou dans les années 193031.  

 

  1. Vie en France

Des informations sur la vie en France de Zlata ont été recueillies par des étudiants du Lycee Français de Varsovie René Goscinny. Des informations supplémentaires sur l’arrestation de Zlata et de son mari ont été fournies par M. Serge Jacubert.  

 

Avant la guerre, Zlata vivait avec Cadok dans la ville de Lyon, Cadok a loué un appartement de 1937 à 1944 a la rue au 28 rue de l’Annonciade (P.J. 5 et 6). Il en ressort que Cadok serait parti en France avant 1937. Zlata était commerçante, elle vendait et achetait divers menus articles. Ce n’était pourtant pas sa seule occupation elle travaillait aussi comme dactylo.  

 

 

 

Le 22 juin 1944, ils entendirent quelquun frapper à la porte de leur modeste appartement de Lyon. Des agents de la Gestapo entrèrent dans leur immeuble à la recherche des conspirateurs oumaquisards luttant contre loccupant allemand. Il s’agissait de Rywka Skorka, dont le nom français était Régine JACUBERT, et de son frère Yerme Skorka.

Daprès les informations quils possédaient, dans limmeuble où vivaient les Dawidzon son devait se trouver à ce moment-là un conspirateur. Les Allemands perquisitionnèrent toute la maison, mais ils ne trouvèrent rien ni personne qui fût rattaché à la Résistance. Cela nempêcha cependant pas larrestation de Zlata et Cadok alors quaucune procédure judiciaire n’était alors en cours contre eux. Le couple fut séparé, Zlata fut internée au Fort-Montluel le 22 juin 1944, puis détenue à Drancy du 30 juin jusquau 31 juillet 1944. Après ces deux arrêts, le 3 août 1944, elle arriva à Auschwitz où elle demeura jusqu’à la fin doctobre 1944. Son dernier lieu de détention fut Kratzau où elle resta six mois encore, jusquau 11 mai 1945. Ce jour-là, elle fut libérée avec dautres détenus lors des opérations de libération. Zlata Dawidzon réussit à survivre aux camps de concentration. Elle décida de retourner en France. Quelques années après la guerre, en 1951, elle demanda le statut dinternée politique. La réponse se fit longtemps attendre. Elle ne la reçut, avec loctroi du statut, que trois ans plus tard, le 20 mars 1954. Et le 2 août 1954, elle obtint une indemnité due au statut accordé. De la réponse donnée au Directeur du Contentieux, de lEtat-civil et des Recherches par le Directeur interdépartemental des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, datant du mois davril 1953, nous apprenons que Zlata fut arrêtée parce quelle était israélite (juive). En 1973, conformément à la loi en vigueur, Zlata reçut une indemnité de la République fédérale dAllemagne. Après la guerre, Zlata et Cadok sinstallèrent à Paris, dans le 4e arrondissement, 32 rue Blancs-Manteaux.   

   

PJ nr 2 Plan de la Ville de Lublin de 1912  

 

 

PJ nr 3 – Livre rabbinique – acte de naissance de Zlata 

 

 

PJ nr 4 – Acte de naissance de Symcha Waldberg, le père de Zlata dans le livre rabbinique de 1882 

 

PJ nr 5 – Immeuble a la rue de lAnnonciade 28, où elle a vécu et a été arrêtée avec son mari Zlata Dawidzon 

 

PJ nr 6 – Immeuble  a la rue de lAnnonciade 28 

 

PJ nr 7 – Livre de la population permanente 

 

PJ nr 8 – Acte de mariage des grands-parents d’Icek et d’Estera-Zlata du côté paternel. 

Contributeur(s)

Les élèves de Terminale ES du Lycée Français de Varsovie : Maja Najda et Weronika Duyen Szawiel sous la direction de Mmes les Professeures de français et de polonais Valerie Kuhn et Barbara Subko
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