1928 - 1944 | Naissance: | Arrestation: | Résidence:

René Broder, 1926 – 1944

 

René Broder est le fils de Chaja Malka Broder, née Judkowicz à Pizedborg (Przedbórz), en Pologne le 16 avril 1897 et de Salomon Broder, né à Zarki en Pologne, le 26 août 1879.

 

Salomon Broder a d’abord été marié à Anna Gutman, qui est décédée en 1921 et avec laquelle il a eu 4 enfants, Joseph, Isabelle, Marc et Thérèse.

Salomon Broder avec sa première femme Anna Gutman[1]

 

Salomon, qui est tailleur, obtient la nationalité française en vertu du décret du 4 décembre 1926.

 

Salomon Broder s’est remarié avec Chaja Malka à la mairie du 4e arrondissement de Paris, le 27 octobre 1927. Le couple va avoir trois enfants, Henri (1923-1998), Estelle (1925-2004) et René, né le 24 août 1926, à Paris dans le 12e arrondissement.

 

(Salomon Broder deuxième rang à gauche, Chaja Broder à ses côtés, René Broder premier rang à droite, à côté de sa sœur Estelle, au mariage de leur sœur aînée, Isabelle.) 

 

René est de nationalité française, car il est né d’un père français comme l’atteste le document ci-dessous[2].

 

Certificat de Nationalité

 

Salomon Broder est décédé en 1941 d’après une source trouvée sur Internet sur le site http://www.dankazez.com/broda-broder, confirmé par l’un de ses petits-fils. Celui-ci n’est pas mort en déportation.

 

En juillet 1944, Chaja Broder vit avec son fils au 4 rue Wifrid-Laurier à Paris dans le 14e arrondissement.

 

D’après le témoignage de sa mère qui est revenue de déportation, René et sa mère sont arrêtés le 25 juillet 1944 dans la rue Henri-Monnier avec d’autres personnes. Ils sont emmenés au poste de police, rue de la Banque à Paris dans le 2e arrondissement. Ils sont ensuite embarqués au dépôt de la préfecture de Police et, le lendemain, sont conduits au camp de Drancy[3]. Ils sont déportés par le convoi 77[4] le 31 juillet 1944 au camp d’Auschwitz-Birkenau, en Pologne[5].

A leur arrivée Chaja est séparée de son fils René, pour toujours…

 

Témoignage de Chaja Broder

A son retour de déportation, Chaja fait des démarches[6] pour déclarer le décès de son fils mort en déportation au camp d’Auschwitz. Celui-ci n’avait que 17 ans.  Le 2 novembre 1962, il est déclaré décédé le 31 juillet 1944.[7]

 

                       

Déclaration du décès de René Broder par le président du tribunal de Grande Instance de la Seine

 

 


[1] Photographie The Broda/Broder. Source http://www.dankazez.com/broda-broder

 

[2] Document de l’association Convoi 77, fournit par la mère de René Broder afin de faire des démarches de non-rentré après la guerre. DAVCC, dossier 21 P 248 426, conservé aux archives à Caen.

 

[3] Camp de Drancy : La cité de la Muette sert de camp d’internement et de regroupement des Juifs de France, à partir d’août 1941, avant qu’ils soient envoyés dans les camps de concentration et les centres de mise à mort. Près de 63000 d’entre eux seront déportés depuis Drancy. Le camp est fermé le 18 août 1945. 1 467 prisonniers juifs y sont libérés.

 

[4] Convoi 77 est le dernier grand convoi (1306 déportés) ayant quitté Drancy pour Auschwitz. Il est parti de la gare de Bobigny le 31 juillet 1944.

 

[5] Auschwitz-Birkenau est un grand camp de concentration et de centre de mise à mort en Pologne. Plus de 1,1 million de Juifs y seront assassinés.

 

[6] On voit bien sur le document 1 que la demande a été faite par Chaja Broder, mère de René Broder.

 

[7]  À partir de 1945, lorsqu’il s’est avéré que de nombreux déportés avaient « disparu », les familles ont été amenées à faire établir des certificats de disparition, qui ont été suivis, ensuite, de jugements déclaratifs de décès tenant lieu d’actes de décès.

Pour l’établissement de ces documents, arbitrairement, il fut décidé que le lieu de décès serait celui du camp d’internement où les futurs déportés avaient été détenus (Drancy, Pithiviers… ), et la date indiquée fut celle du départ de Drancy.

 

Contributeur(s)

Biographie réalisée par les élèves de la classe terminale du Lycée Galilée à Combs-la-Ville, sous la direction de leur professeure d'Histoire, Madame Surget.
1 commentaire
  1. SERGE JACUBERT 3 ans ago

    Chers contributeurs,
    merci beaucoup pour cette biographie très intéressante. Permettez-moi de vous poser une question : « tenez-vous de Chaja Broder elle-même qu’elle n’a été séparée de son fils René que lors de la sélection à l’arrivée ? » En effet, compte-tenu de son âge (18 ans) il avait de fortes chances de survivre à cette sélection d’arrivée. Si vous n’avez pas cette certitude, une autre explication est plausible : que René ait fait partie du wagon de ceux qui ont tenté de s’évader, cf biographie de Jérôme SKORKA.

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