Régina POTZEHA
Régina Potzeha née Katz, est née en Russie à Tchaou le 5 mai 1887. Nous n’avons pas trouvé où se situe précisément cette localité mais nous supposons que cette localité se trouvait sur le territoire de l’actuelle Ukraine.
Elle est la fille d’Israël et Malka Kopeloff épouse Katz. Son mari était Nathan Potzeha, déporté lui aussi dans le Convoi 77. Ils se sont unis le 5 janvier 1909 à Paris. Ceux qui l’ont connue disent qu’elle a fui l’antisémitisme.
Avec Nathan, elle a eu deux enfants : Marcelle Potzeha épouse Rubin (née en 1910), commerçante, qui a vécu dans la maison de ses parents jusqu’à sa mort en 2008 et Claude Ignace Potzeha (né en 1922), employé d’assurances.
Depuis 1923, Nathan et Regina POTZEHA étaient domiciliés à Limeil Brévannes, 13 Rue de Boissy (aujourd’hui rue Roger Salengro). Elle avait été naturalisée française en 1926.
Elle était ouvrière en fourrures et son mari tailleur. Ils possédaient une situation financière aisée. Leur atelier a ensuite été repris par leur fille Marcelle et son époux Simon. A l’époque, Limeil-Brévannes est une bourgade de moins de 5000 habitants.
D’après les fichiers des « Israélites », il ressort que Madame Potzeha a été internée le 3 juillet 1944 au camp de Drancy venant de Maisons-Laffitte et déportée le 31 juillet 1944 au camp de concentration d’Auschwitz depuis Drancy. Il est observé qu’aucune mention n’est faite à son arrivée à Auschwitz. Ce sont les services de la Feldsgendarmerie de Corbeil qui se chargent de l’arrestation. Elle est décédée le 05 août, n’ayant pas passé la sélection.
Son fils Claude Ignace s’est blessé en sautant par la fenêtre et a miraculeusement échappé à la déportation.
Après la guerre, les archives nous apprennent que ses enfants ont reçu un pécule prévu pour les ayants-droits des déportés.
En 1946, le maire de Limeil-Brévannes, Marius Dantz, certifie qu’elle n’a pas reparu à son domicile. Ce décès a été transcrit le 3 septembre 1946 dans les registres de la mairie de Brévannes.
En 1961, ses enfants, domiciliés rue de Vouillé à Paris, accomplissent des démarches pour qu’elle soit reconnue déportée politique, ce qui est accordé en 1962.
Pour cela, deux personnes ont témoigné de son arrestation en 1944 en raison du fait qu’elle était juive: il s’agit de monsieur Deveaux et monsieur Guy, domiciliés à la même adresse.
On trouve également des témoignages écrits attestant du dernier domicile connu de Régina.
En 1962, il est reconnu qu’elle est finalement décédée le 05 août et non le 08 juillet 1944.
En 1989, cette mention est apposée sur son acte de décès.
Voici comment son petit-fils, Michel, parle de ses grands-parents et de sa grand-mère en particulier :
“Un jour, juste un mois avant la fin des hostilités pour être précis, des soldats sont venus. Ils se sont emparés du grand-père, le juste, le brave, le droit, le coléreux. Hop embarqué vite fait et passé au four avec sa compagne, la farouche d’Ukraine dans le même panier pour faire bon poids.”
Ces mots ont particulièrement raisonné quand nous avons travaillé sur la biographie de Régina. A l’heure où la guerre gagnait l’Ukraine et où Limeil-Brévannes, cent ans après, accueillait de nouveaux des enfants exilés…
Crédits : Wikipédia, Google Maps, Convoi 77 et photographies personnelles