En mémoire de Dario BOCCARA[1]
Portrait de Dario BOCCARA provenant du Mémorial de la Shoah
–
par Danielle Laguillon Hentati
Professeur honoraire d’italien et auteur
Chevalier des Palmes académiques
Dario Boccara fait partie des victimes « absolues », celles noyées dans la multitude des visages oubliés qui n’ont pas été sauvées par le hasard et l’exception.[2]
Raconter sa vie relève de l’impossible défi. Accéder au vécu intime des déportés morts, exécutés, assassinés à Auschwitz s’avère extrêmement difficile : leur disparition physique, le manque de sépultures, l’oubli dans les mémoires familiales et individuelles, l’absence de documents constituent autant d’obstacles parfois infranchissables.
Habituellement, pour mener à bien des recherches sur une personne morte en déportation, diverses sources sont à la disposition de l’historien ou du généalogiste : actes d’état civil, recensements, fiches de prisons, parfois registres des camps, dossiers des victimes de la guerre à Caen[3], mémorial de Yad Vashem, ouvrages historiques, enfin divers sites de l’internet. Par ailleurs, un petit nombre de survivants ont apporté des témoignages oraux ou écrits comme Primo Levi dont le livre Si c’est un homme[4] a bouleversé les consciences. Enfin, des témoignages indirects, récits de parents ou d’acteurs de la période de la guerre entre 1940 et 1943, ont évoqué les circonstances des arrestations, voire le parcours des déportés. Citons notamment le récit de Mireille Boccara Vies interdites[5].
Or, dans le cas de Dario Boccara, les sources se sont taries. Les documents retrouvés sont au nombre de quatre : la fiche de Drancy, deux témoignages déposés à Yad Vashem et un rapport de police à Dijon. Pourtant, un dossier retrouvé par hasard dans les archives à Dijon avait laissé espérer davantage de renseignements, mais c’était celui d’un homonyme[6].
Puisqu’’il n’était pas possible de restituer intégralement son histoire, il a donc fallu explorer toutes les pistes, avant de poser des jalons pour la compréhension du parcours de Dario Boccara.
En Tunisie
Dario Boccara est né le 30 août 1915, selon différentes sources[7], mais son acte de naissance n’a été retrouvé ni dans les archives de la Communauté israélite à Tunis[8], ni dans l’état civil des archives diplomatiques à Nantes[9]. Du fait qu’il était issu d’une famille de « Granas », juifs Livournais établis à Tunis depuis le milieu du XVII° siècle[10], dont il a gardé la nationalité italienne, sa naissance a vraisemblablement été enregistrée en Italie[11]. Son père, Daniel Boccara, vit à Tunis où il est né vers 1855 et décédé vers 1939[12]. Est-il le même que ce Daniele Boccara, négociant en tissus, qui obtient un passeport en 1918 à Tunis ? Le même que ce Daniel Boccara, assortisseur, domicilié au n°7 de la place Saint-Clair à Lyon, qui achète en 1930 le fonds de commerce de bonneterie au n°73 rue de Bonnel, dénommé « Au déluge de coupons », puis le revend en 1934[13] ? Sans doute, vu l’histoire familiale et le parcours de son fils.
Sa mère est Rebecca Cohen, sœur d’Inès qui est l’épouse d’Elie Lalou Boccara[14]. Mariés vers 1905, Daniel et Rebecca ont eu sept enfants : Régine, Emma, Ninette, Félix, Claire et Yvonne. Dario est le cinquième de la fratrie.
Il est permis de supposer que Dario a eu une enfance tranquille et heureuse qui se déroula « dans ce continuum vivant de la langue et le partage des goûts et des rythmes, au milieu des parfums capiteux d’épices, d’olive mûre, de jasmins et d’orangers, dans l’ombre bleue des grands eucalyptus illuminés du jardin municipal où [ils se] promen[aient], au bord des rives du golfe ou sur la colline aux anges de Sidi-Bou-Saïd »[15].
À l’âge d’homme, Dario est commerçant ; il réside avenue de Londres à Tunis. Il se marie[16], puis divorce[17] assez rapidement – semble-t-il –. Est-ce la raison pour laquelle il quitte la Tunisie pour la France ?
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En France
En juin 1939, il est à Dijon. Pour affaires ? Pour tourisme ? Le 22 juin 1939, il est appréhendé dans la ville par la police « pour infraction aux dispositions des décrets des 2 et 14 mai 1938 (défaut de carte d’identité d’étranger).» [18]. Déféré au Parquet de Dijon, il est écroué, mais finalement on le laisse en liberté provisoire Dans le même rapport, une mention marginale indique qu’il est « Inconnu au Fichier Central », ce qui laisse penser que c’est la première fois qu’il est arrêté.
Le contrôle des « indésirables »
Dans l’entre deux-guerres, l’impératif de mettre en œuvre une politique rationnelle de contrôle de l’immigration et des « indésirables »[19] est devenu une obsession pour un certain nombre d’experts et de juristes. Le décret du 2 avril 1917 met en place la carte d’identité d’étranger avec photographie, puis des décrets successifs en précisent l’utilisation dont celui du 6 février 1935 qui limite la carte d’identité au département où elle est délivrée. Adopté dans un contexte d’exception, les décrets-lois de mai et novembre 1938 sur la police des étrangers ont pour ambition de fixer de façon complète les règles régissant l’entrée et le séjour des étrangers en France, notamment en limitant les cartes d’identité à trois ans, avec la possibilité de les renouveler.
Dario Boccara a donc contrevenu à ces dispositions. Erreur de jeunesse ? Sans doute, car ensuite il est en règle et domicilié au n°10[20] impasse Saint Polycarpe à Lyon. C’est un immeuble tranquille où habitent des familles de modestes travailleurs : blanchisseuse, garçon magasinier, menuisier, représentant, employés, ajusteur, infirmier. À leur contact, Dario s’est sans doute senti rassuré, peut-être même accepté.
Les Boccara à Lyon
La famille Boccara est établie à Lyon depuis le début du XX° siècle.
Avec son père Youda, puis son frère Jacques, [Élie Lalou] a participé à toutes les expositions internationales de France, de Belgique, d’Angleterre, d’Italie et de Suisse. Leur point fixe restait Tunis où ils engageaient leur personnel et achetaient leurs marchandises. La guerre les mobilisa à Lyon pendant la Foire internationale urbaine de 1914. Ils ouvrirent un magasin rue de l’Hôtel-de-Ville, premier ancrage en France. La paix revenue, ils continuèrent leur vie d’exposants en développant une chaîne de magasins de tapis d’Orient à Paris, Strasbourg, Nice, Vichy et Aix-les-Bains jusqu’à leur séparation en 1923, en plein succès.[21]
Dès lors, Élie Lalou va développer son affaire, notamment par la fabrication de tapis de haut de gamme en Iran. « L’entre-deux guerres [est] la période faste de la firme qui vend jusqu’à 12.000 tapis par an ! »[22]. On peut supposer qu’après l’incident survenu à Dijon, Dario ait préféré s’installer à Lyon où il savait pouvoir compter sur l’aide de la parentèle, nombreuse et active. A-t-il bénéficié du soutien d’Élie Lalou pour avoir du travail ? C’est vraisemblable, car celui-ci tendait toujours la main aux membres de la famille. Il est le référent, la personnalité charismatique de la famille.
Établissement É. Boccara, Tapis d’Orient, Place Bellecour à Lyon, années 1930[23]
Arrestation
Si, en l’absence de dossier, les circonstances de son arrestation sont inconnues, la motivation est vraisemblablement la même que pour les autres membres de la famille : la chasse aux juifs.
Depuis l’invasion de la zone sud, après le 11 novembre 1942, Lyon subit une répression importante, due à la fois à l’importance des mouvements locaux de la Résistance et au fait qu’elle est un chef-lieu régional pour les organes de répression allemands ainsi que pour la Milice française.
Mais les Boccara et alliés étaient confiants dans la République française qui avait accordé, grâce au décret Crémieux en 1870, la nationalité française à leur aïeul Eliaou, né à Constantine, puis établi à Tunis[24]. La fille d’Élie Lalou se souvient :
J’expose mon opinion à Papa :
— La conduite des Allemands est barbare ! Du temps de l’Inquisition, nous avions le choix entre le bûcher et la conversion. Ils ne nous laissent même pas cette possibilité !
Il se tient debout, devant la cheminée du salon. Son visage s’est affaissé d’un coup. Ses yeux sont tristes.
— Tu me fais beaucoup de peine, Mireille, en parlant ainsi. Si ce choix m’était donné, je choisirais le camp de concentration et peut-être la mort plutôt que le reniement. Je suis âgé. Je peux mourir demain. Que ma famille ait la vie sauve, c’est tout ce que je demande à Dieu. [25]
Une politique de répression et de persécution
Inconscience ? Naïveté ? Aveuglement ? Les Boccara n’ont pas conscience du danger ou le minimisent. Dans la ville de Lyon occupée, les organes de répression allemands (Gestapo, avec notamment Klaus Barbie[26], SS et Feldgendarmerie) et la Milice française, dirigée en 1943-1944 par Paul Touvier[27], vont mener une politique de répression et de persécution effroyable. C’est dans ce contexte que, le 20 novembre 1943, les arrestations des membres de la famille commencent. C’est d’abord Élie Lalou Boccara qui est arrêté chez lui, au 18 place Bellecour, pour « activité anti-allemande »[28], avec son beau-frère Armand Cohen : celui-ci est torturé pour faits de résistance, avant d’être fusillé le 24 novembre 1943 dans les caves de l’École de la Santé à Lyon. Puis c’est au tour de Dario David Ossona, négociant arrêté le 7 mars 1944 à Lyon pour « marché noir »[29] ; au tour de Jacques Jacob Boccara, réfugié de Strasbourg à Tassin la Demi Lune où il est arrêté le 2 mai 1944 avec ses enfants : Henri et Simone Emma ; au tour de Abraham Albert Boucara, arrêté comme israélite le 26 juin 1944 à Lyon[30] ; au tour de Laure Cohen, arrêtée le 5 juillet 1944 à Lyon alors qu’elle rend visite à une amie[31]. Tous vont mourir dans les camps nazis.
Dario Boccara est le dernier arrêté de la famille à Lyon, le 7 juillet 1944, et incarcéré à Montluc[32] où il croupit dans une geôle pendant trois longues semaines. A-t-il su que des parents étaient près de lui ? Le 24 juillet 1944, il est transféré de Montluc à Drancy[33].
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Drancy
D’août 1941 à août 1944, le camp d’internement de Drancy est la plaque tournante de la politique de déportation antisémite en France. À partir de 1942 et du tournant de l’Allemagne nazie vers la Solution finale, Drancy passe du statut de camp d’internement à celui de camp de transit, et constitue la dernière étape avant la déportation depuis la gare du Bourget (1942-1943), ensuite depuis la gare de Bobigny (1943-1944) vers les camps d’extermination nazis, principalement Auschwitz.
Le 27 mars 1942, part le premier convoi de déportation de juifs de Drancy vers Auschwitz[34].
Source : Wikimedia
Vers Auschwitz
31 juillet 1944. Le dernier grand convoi de déportation de juifs quitte Drancy pour la gare de Bobigny à destination du camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau. Ce convoi présente les caractéristiques de ceux qui ont été organisés dans l’urgence, face à la débâcle annoncée de l’armée allemande. Ce convoi transporte 1321 personnes entassées dans des wagons à bestiaux. Parmi elles, on compte 324 enfants et nourrissons, ce qui fera dire à Lucia Park, nièce de Dario, qu’il a été « déporté avec les enfants »[35].
Dans le train, hommes, femmes et enfants ne peuvent ni se déplacer, ni s’allonger ni s’asseoir. Ils restent debout, immobiles, figés dans leur détresse, partageant le même malheur. Il vaut mieux se taire, les mots donneraient encore plus de consistance à leur drame.
Quelqu’un hurle tout à coup dans le fond du wagon, à l’opposé […].
« Ça y est », dit le gars.
Le hurlement s’arrête net. Un cauchemar, qui sait, on a dû secouer le type. Quand c’est autre chose, la peur, cela dure plus longtemps. Quand c’est l’angoisse qui hurle, quand c’est l’idée qu’on va mourir qui hurle, cela dure plus longtemps.[36]
La chaleur est toujours élevée en ces premiers jours d’août. Les corps sont moites, les vêtements collent à la peau. Gêné pour respirer, étreint par la prémonition d’une mort certaine, Dario a sans doute pensé qu’il ne pourrait pas supporter plus longtemps ce voyage sans but. L’idée de la fuite a-t-elle germé en lui ? A-t-il eu connaissance de certains projets d’évasion ? Y a-t-il adhéré ? Mais aucune opportunité ne s’est offerte, car les SS veillent, faisant même arrêter le train pour vérifier d’éventuelles ouvertures dans les planchers et les plafonds des wagons.
Dans la nuit du 2 au 3 août, après trois jours et trois nuits interminables, ils parviennent au terme de leur voyage : Birkenau.
Entrée de Birkenau[37]
Nous sommes arrachés de notre sommeil agité par le crissement assourdissant des roues qui se bloquent.
C’est soudain le fracas inquiétant des portes qui s’ouvrent sur l’éclat aveuglant de puissants projecteurs. Des hurlements fusent aussitôt : « Alle raus ! Schnell ! Schnell ! » (tous dehors ! vite ! vite !). Dans un affolement quasi général, il faut nous hâter de descendre en abandonnant nos affaires.[38]
Dario a-t-il compris qu’il entrait en enfer ? Sûrement. Les lumières aveuglantes, les hurlements assourdissants dans une langue inconnue, les aboiements rageurs des chiens tenus en laisse provoquent une immense frayeur. Les soldats allemands les frappent de leurs fouets pour les terroriser. Cela simplifie leur tâche, ainsi ils n’ont pas à répondre aux questions.
La sélection
Dès la descente du train, le long de la « Judenrampe » (le quai des juifs), les déportés sont sélectionnés : selon le sexe, selon l’âge, selon la capacité apparente à travailler. Les autres sont éliminés. Sur les 1321 déportés qui arrivent à Auschwitz, plus de la moitié sont immédiatement dirigés vers les chambres à gaz. Dont Dario Boccara.
Comme il était jeune, âgé seulement de vingt-neuf ans, une question se pose : Pourquoi a-t-il été exécuté à son arrivée ? Il aurait pu travailler. Diverses hypothèses sont envisageables : a-t-il essayé de s’échapper pendant le trajet ? Ou bien était-il malade ? Était-il blessé ? Ce qui permettrait d’expliquer peut-être la sélection qui l’a visé dès son arrivée.
Malahamoves[39], l’ «Ange de la mort », est passé. Du convoi n° 77 du 31 juillet 1944, comprenant mille trois cent vingt et une personnes, dont trois cents enfants de deux à seize ans, ont été dénombrés deux cent neuf rescapés dont cent quarante et une femmes.
Conclusion
Aujourd’hui, un antisémitisme agressif, et le racisme en général refont surface en Europe ; nous qui avons écouté les témoins mais aussi entendu les voix des morts, ne devons pas détourner la tête. Nous sommes les passeurs et les gardiens de l’histoire de Dario Boccara, de tous les siens, de tous les déportés. Car, comme le dit Élie Wiesel lors du procès Barbie à Lyon :
» Aucune justice n’est possible pour les morts. Et le tueur tue deux fois. La première en tuant, la seconde en essayant d’effacer les traces de son crime. Nous avons à empêcher la seconde mort, car si elle avait lieu, ce serait alors de notre faute « .[40]
Les passeurs doivent aussi veiller à ce que ces histoires tragiques constituent une base de réflexion sur « cette école de destruction d’humanité »[41] que fut Auschwitz. Je fais miens les mots de Henri Borlant, seul survivant des six mille enfants juifs de France de moins de seize ans déportés à Auschwitz en 1942 :
Je réfléchis aussi beaucoup sur la signification du crime contre l’humanité. En droit, ce crime touche l’humanité en général, mais dans les faits, je dois bien remarquer que ce sont souvent les Juifs qui prennent l’initiative d’évoquer ce sujet. […] Un tel crime est-il seulement l’affaire des victimes et de leurs descendants ? Cette mémoire ne doit-elle pas être collective ?[42]
[1] Article pour l’Association Convoi 77.
[2] Béatrice Pasquier, Avertissement, in : Shlomo Venezia, Sonderkommando, dans l’enfer des chambres à gaz, Trad. de Béatrice Prasquier, Préface de Simone Veil, Albin Michel, 2007, p.17.
[3] Ministère de la Défense, Service historique de la Défense, Division des Archives des victimes des conflits contemporains (DAVCC) à Caen, dossiers de déportés.
[4] Primo Levi, Si c’est un homme, trad. de Martine Schruoffeneger, Paris, éd. Audiolib, 2015.
[5] Mireille Boccara, Vies interdites, Collection Témoignages de la Shoah, Fondation pour la Mémoire de la Shoah, Editions Le Manuscrit, 2006.
[6] Je remercie Françoise Darmon qui m’a transmis le dossier numérisé.
[7] Date mentionnée sur la fiche de Drancy, sur la « Feuille de témoignage » de Brigitte Judith Cohen-Hadria, sa petite-nièce, à Yad Vashem ; ainsi que sur le Mur des noms : http://ressources.memorialdelashoah.org/notice.php?q=identifiant_origine:(FRMEMSH0408707149920); date indiquée également dans le Rapport du commissaire de la police mobile de Dijon, en date du 22.06.1939, Archives nationales à Pierrefitte-sur-Seine, dans un carton sous la cote : 19940434/424, provenant du Fonds de la Police de sûreté dit Fonds de Moscou. ;
[8] Courriel de Moché Uzan, rabbin de la communauté juive de Tunis.
[9] Courriel de Gervaise Delaunay, des Archives diplomatiques à Nantes.
[10] Paul Sebag, Les noms des juifs de Tunisie. Origines et significations, L’Harmattan, 2002, p. 46 ; Elia Boccara, La saga des Séfarades portugais. Tunis : un havre pour les familles fuyant l’Inquisition, Tchou, 2012.
[11] Des recherches sont en cours.
[12] Arbre généalogique de Lucien Ktorza : https://gw.geneanet.org/lctorza?n=boccara&oc=&p=daniel
[13] Le Salut public 1930/09/27 ; Le Salut public 1934/07/17.
[14] Voir : « Le voyage sans retour d’Abraham Albert Boucara » : http://www.convoi77.org/deporte_bio/abraham-boucara/
[15] Hubert Haddad, « D’ailes et d’empreintes », in : Une enfance juive en Méditerranée musulmane, Textes inédits recueillis par Leïla Sebbar, Bleu autour, 2012, pp.175-176.
[16] L’acte de mariage n’a pas été retrouvé à Tunis, comme l’indique un courriel de Moché Uzan, rabbin de la communauté juive de Tunis.
[17] Il est dit « divorcé » sur la fiche de Drancy, mais « célibataire » sur la « Feuille de témoignage » de Brigitte Judith Cohen-Hadria, sa petite-nièce.
[18] Archives nationales à Pierrefitte-sur-Seine, Carton 19940434/424, Rapport de la XI° Brigade régionale de police mobile à Dijon en date du 24 juin 1939. Je remercie Françoise Darmon, du CGJ, qui m’a aimablement transmis ce rapport.
[19] Emmanuel Blanchard. Les ”indésirables”. Passé et présent d’une catégorie d’action publique. GISTI. Figures de l’étranger. Quelles représentations pour quelles politiques ?, GISTI, pp.16-26, 2013.hal-00826717.
[20] Archives départementales du Rhône, Lyon impasse Saint Polycarpe n°10, recensement de 1936.
[21] Mireille Boccara, op. cit., p.73.
[22] « Boccara, la continuité », Lyon Presqu’Ile / 4 mars 2014 : http://lyonpresquile.com/author/admin/
[23] Source : Mireille Boccara, op. cit., p.30.
[24] Voir Mireille Boccara Cacoub, Le fusil d’Élaou, Publisud, 1994.
[25] Mireille Boccara, Vies interdites, op. cit., p.151.
[26] En novembre 1942, Klaus Barbie prend le commandement de la section IV : lutte contre les résistants, les communistes, les juifs, etc. En février 1943, il devient le chef de la Gestapo de la région lyonnaise. Surnommé « le boucher de Lyon », il donne l’ordre d’exécuter de nombreux otages et de déporter des milliers de Juifs à Drancy. Il ne sera jugé qu’en 1987, au terme d’une longue traque jusqu’en Bolivie. Le 4 juillet 1987, la cour d’assises du Rhône reconnaît Klaus Barbie coupable de dix-sept crimes contre l’humanité et le condamne à la prison à perpétuité « pour la déportation de centaines de Juifs de France et notamment l’arrestation, le 6 avril 1944, de 44 enfants juifs et de 7 adultes à la maison d’enfants d’Izieu et leur déportation à Auschwitz ».
[27] Paul Touvier est appelé en 1943 à Lyon où il est chef régional du deuxième service de la Milice ; à ce titre, il participe à la persécution des Juifs et à la lutte contre les résistants. Le 10 septembre 1946, Paul Touvier est condamné à mort par contumace par la cour de justice de Lyon (juridiction spéciale mise en place à la Libération), et le 4 mars 1947 à la même peine par la cour de justice de Chambéry. En 1971, le président Georges Pompidou lui accorde la grâce présidentielle, mais cette mesure relance les poursuites judiciaires. Il est finalement arrêté le 24 mai 1989 au prieuré Saint-Joseph à Nice et va comparaître devant la cour d’assises des Yvelines à Versailles, du 17 mars au 20 avril 1994, pour complicité de crime contre l’humanité. Touvier est condamné, comme Klaus Barbie, à la réclusion criminelle à perpétuité le 19 avril 1994.
[28] Archives départementales du Rhône, Montluc 10/1 dossier n°1156.
[29] Archives départementales du Rhône, Montluc 16/3 Dossier N°1874 ; Mémorial de la Shoah ; Mireille Boccara, op. cit.
[30] Danielle Laguillon Hentati, « Le voyage sans retour d’Abraham Albert Boucara » : http://www.convoi77.org/deporte_bio/abraham-boucara/
[31]Danielle Laguillon Hentati, « La vie brisée de Laure Cohen » : http://www.convoi77.org/deporte_bio/laure-cohen-nee-taieb/
[32] Son dossier n’a pas été retrouvé aux Archives départementales du Rhône. Son nom n’apparaît pas dans la liste des dossiers des résistants.
[33] Drancy Dossier N°25837, transmis par l’Association Convoi 77.
[34] Wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Camp_de_Drancy
[35] Lucia Park « Feuille de témoignage » à Yad Vashem : https://yvng.yadvashem.org/index.html?language=en&s_lastName=boccara&s_firstName=&s_place=&s_dateOfBirth=
[36] Jorge Semprun, Le grand voyage, Éditions Gallimard, 1963, p.38.
[37] Source : Henri Borlant, « Merci d’avoir survécu », Éditions du Seuil, 2011, p.83.
[38] Jérôme Scorin, L’itinéraire d’un adolescent juif de 1939 à 1945, Imprimerie Christmann, Nancy, 1994, p. 129. Je remercie Serge Jacubert qui m’a aimablement transmis quelques pages de ce livre.
[39] Shlomo Venezia, op. cit., p.88.
[40] Cité par Thomas Petit, Les ressorts symboliques du politique : LE PROCES DE KLAUS BARBIE, 11 mai 1987 – 4 juillet 1987, Un moment d’émotion : le procès d’un nazi pour crimes contre l’humanité. http://thomas.petit.gr.free.fr/Mes_travaux_Master_Barbi3.htm
[41] Henri Borlant, « Merci d’avoir survécu », Éditions du Seuil, 2011, p.109.
[42] Henri Borlant, « Merci d’avoir survécu », pp. 176-177.